Histoire du déclin et de la chute de l'Empire romain
Publié le 09/04/2013
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C'est à Lausanne que le jeune Gibbon acquiert une vaste culture, pratique le grec, le latin et le français, qui devient pour lui une seconde langue. Il y rencontre Voltaire, mais aussi son premier amour, la future Mme Necker. Parmi les lecteurs admiratifs de Gibbon, on compte Napoléon, Byron, Flaubert, Vigny et, plus près de nous, Clemenceau et Winston Churchill.
«
« L'union morale
et la discipline de la
république chrétienne
qui forma
par degr és,
dans le sein de l'Empire
romain, un État libre ...
»
EXTRAITS ~~~~ ~~~-
Les cinq causes de l'expansion
du christianisme
La curiosité nous porte à vouloir démêler
les moyens qui ont assuré les succès éton
nants du christianisme sur les religions éta
blies alors dans!'
Univers: il est facile de la
satisfaire par une réponse naturelle et déci
sive.
Sans doute cette victoire est due
à
!'évidence convain
cante
de la doctrine
elle-même et
à la
providence inva
riable de son grand
auteur.
Mais ne
sait-on
pas que la
raison et la vérité
trouvent rarement
un accueil aussi
favorable
parmi
les hommes ? Et
puisque la sagesse
de
la Providence daigne souvent employer
nos passions et les circonstances générales
où se trouve le genre humain, comme des
instruments propres
à l'exécution de ses
vues, il
peut aussi nous être permis de de
mander, avec toute la soumission conve
nable, non pas quelle
fut la cause première
des progrès rapides
de!' Église chrétienne,
mais quelles en ont été les causes secondes.
Les cinq suivantes paraissent être celles qui
ont favorisé son établissement de
la manière
la plus efficace.
1° Le zèle inflexible, et, s'il
nous est permis de le dire, intolérant des
chrétiens; zèle puisé, il est vrai, dans lare
ligion juive, mais dégagé
de cet esprit étroit
et insociable, qui, loin d'inviter les gentils
à
embrasser la loi de Maise, les en avait dé
tournés.
2° La doctrine d'une vie future,
peifectionnée et accompagnée de tout ce qui
pouvait donner du poids et de la force à
cette vérité importante.
3° Le don des mi
racles attribué
à !'Église primitive.
4° La
morale pure et austère des fidèles.
5° L'union
et la discipline de la république chrétienne qui
forma par degrés,
dans le sein de.
!'Empire romain, un État libre, dont
la force
devenait de
jour en jour plus considérable .
L'ancêtre de la barbarie
Attila, fils de Mundzuk, tirait son origine
illustre,
et peut être royale, des anciens
Huns qui avaient combattu contre les em
pereurs de la Chine.
Ses traits, au rapport
d'un historien des Goths, portaient !' em
preinte de son ancienne origine.
Le portrait
d'Attila présente toute la difformité natu
relle d'un
Kalmouk; une large tête, un teint
basané, de
petits yeux enfoncés, un nez
aplati, quelques poils au lieu de barbe, de
larges épaules, une taille courte et carrée,
un ensemble mal proportionné, mais qui an
nonçait
la force et la vigueur.
La démarche
fière et
le maintien du roi
des Huns annonçaient
le
sentiment de sa supério
rité sur
le reste du genre
humain ; et on le voyait
habituellement rouler les
yeux d'un air féroce,
comme pour jouir de la
terreur
qu'il inspirait.
Cependant ce héros sau
vage
n'était pdînt inac
cessible
à la pitié ; il
tenait inviolablement sa
parole aux ennemis sup
pliants
qui obtenaient
leur pardon ; et les sujets
d'Attila le regardaient
comme un maître équi
table et indulgent.
Il ai
mait la guerre ; mais
lorsque, parvenu
à un âge
mûr, il
fut monté sur le
trône,
la conquête du Nord fut plutôt!' ou
vrage de son génie que celui de ses exploits
personnels ; et il échangea sa réputation de
soldat audacieux contre la réputation plus
utile
d'un heureux et habile général.
« La curiosité nous
porte à vouloir démêler les moyens qui ont
assuré les s uccè s
étonnants du
christianisme ...
»
NOTES DE L'ÉDITEUR
« Chercheur solitaire, il ne croit pas que la
vérité soit bonne pour tout le monde ;
historien, il
s'est tourné vers la Rome
antique et non pas vers un sujet national ;
écrivain, il a amené la langue anglaise aussi
loin
qu'il l'a pu en direction des horizons
latins
d'où son regard ne s'est jamais
détaché.
» Michel
Baridon,
Gibbon et le
mythe de Rome, Histoire et idéologie au
Siècle des Lumières, Champion, 1977.
«C'est à Rome, le 15 octobre 1764, alors
que
je méditais dans les ruines du Capitole
et que les moines chantaient vêpres pieds
nus dans le temple de Jupiter, que l'idée
d'écrire l'histoire du déclin et de la chute de
la Ville Éternelle se fit jour en moi pour la
première fois.
» Edward Gibbon,
Autobiographie.
«Un tel sujet devait nécessairement fixer
l'attention et exciter l'intérêt des hommes
qui ne sauraient voir avec indifférence ces époques
mémorables où, suivant la belle
expression de Corneille "
un grand
destin
commence, un grand destin
s'achève".
Aussi l'érudition, l'esprit philosophique et
l'éloquence se sont -ils appliqués, comme
à
l'envi, soit à débrouiller, soit à peindre les
ruines de ce vaste édifice dont la chute avait
été précédée et devait être suivie de tant de
grandeur.
»François Guizot, préface à
l'édition de 1812.
1 Edw ard Gibb on d 'apr ès Rey nold s/ coll.
Viollet 2, 3 Giraudon 4 Alinari-Giraud on GIBBON 02.
»
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