HISTOIRE COMIQUE DE FRANCION de Charles Sorel (résumé & analyse)

HISTOIRE COMIQUE DE FRANCION Charles Sorel. Roman, 1623.

Les aventures de Francion (dont le nom est formé à partir de «franc», libre), jeune gentilhomme libertin sans fortune, tiennent à la fois des histoires satiriques volontiers obscènes à la mode vers 1620, des fabliaux et des contes populaires, des romans picaresques espagnols (le Guzman d’Alfa-rache est traduit en 1620 par Chapelain), du Décaméron de Boccace. À l’issue d’une aventure bouffonne mettant aux prises un vieillard (se livrant à la sorcellerie pour retrouver sa vigueur sexuelle), Laurette sa femme (jeune et peu sage), et quatre voleurs (dont un joli garçon), Francion, blessé, fait à l’auberge la connaissance de Raymond, un grand seigneur qui le prend en amitié (livre 1). Francion lui raconte ses années de collège sous la férule d’un maître avare et ridicule, Hortensius (livres 3 et 4). Après la satire du pédant, Francion s’en prend à un fils de marchand que l’achat d’une charge de conseiller a anobli; le noble Francion, réduit à la misère, stigmatise la morgue des parvenus et la servilité des courtisans (livre 5). Le récit des aventures et des amours de Francion se termine par une fête donnée par Raymond, au cours de laquelle Francion, rassasié par les plaisirs de la chair et du vin — il a retrouvé Laurette —. prononce un véritable manifeste libertin. Récusant toute forme de contrainte, du mariage aux distinctions sociales, il évoque une société idéale qui ne serait régie que par les lois naturelles : « Chacun serait égal, et les fruits de la terre seraient communs» (livre 7).