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Henri de RÉGNIER : La Double Maîtresse

Publié le 05/10/2012

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Je ne sais trop, pour dire vrai, d'où j 'ai été conduit à écrire ce singulier roman ni par où il m'est venu à l'esprit. Ce qui est certain, c' est qu'il trouva presqu'à mon insu de quoi m' imposer son autorité et me contraindre à faire droit à ses exigences. Malgré tout, je n'aurai pas dû, peut-être, lui accorder le crédit qu'il réclamait ni lui permettre de prendre corps en un livre qui, s'il contenta ma fantaisie, ne laisse pas d'embarrasser quelque peu mon jugement; mais cette hétéroclite figure de Monsieur de Galandot m'est, si souvent et avec tant d'insistance, apparue à la pensée que j'ai ressenti le besoin de me l'expliquer à moi-même. Je lui ai inventé une vie pour l'écarter de la mienne et j'ai pris ensuite le parti de le faire connaître aux autres pour mieux parvenir à l'oublier.

« Hen ri de Régni er é tait surtout connu en son temps pour son œ uvr e poétiqu e.

In ­ fluencé, lors de sa formation , par l'es­ th étique parnas­ sienne , il évolue vers l e symbolisme puis , plus tard , vers un n éoclassicism e te int é d e mélan colie.

Il a utili sé l e vers libr e avec un e maîtris e r e marquabl e.

Le livre L'énigmatique Monsieur de Galandot F ran çois de Portebize , gentilhomme parisien , mondain mais sans le so u, se retrouve héritier de l'imposante fortune de son grand-oncle Galandot dont il n'a pourtant jamais entendu parler.

Il cherche la trace du vieil homme .

Tout commence au début du XVIIIe siècle.

Une Mausseuil , de famille noble mais pauvre , épouse son cousin Galandot, dont elle a un enfant , Nicolas , grand-oncle de Portebize.

L'enfance et la jeunesse de Nicolas se déroulent dans l'au stérité la plu s stricte.

Après la mort précoce de son mari , la comtesse de Galandot s'enferme en effet dans son château avec son fils , dont elle confie l'éd u­ cation à l' abbé Hubertet.

Cette vie triste est cependant rompue, quand , tous les Mausseuil ayant disparu , Madame de Galandot doit recueillir sa petite nièce Julie , qu 'elle hait d'autant plus que Nicolas l' adore .

Un début d'aventure entre les jeunes gens est suivi par le mariage imposé de Julie avec un militaire hâbleur du nom de Portebize , tandis que Nicolas assiste à la disparition de ses proche s et s'exi le à Rome où il tombe sous le charme d 'Olympi a, qui le dépouill e de presque tous ses bien s.

C'est cette histo ire tout obscure que François découvre au fil de ses rencontre s parisiennes.

Le poète romancier O n retrouve dans La Double Maîtresse le charme d'une écri­ tur e parfaitement maîtrisée, un style soupl e, limpide , mali­ cieux , caractéristique d'un auteur et, plu s encore, d'une génération littéraire encore empreinte des grands auteur s clas­ siques et préoccupée de poé sie .

Henri de Régnier fut poète et so n écriture romanesque trahit la double obsession du rythme et du mot juste.

Phrase s cadencées, substantifs recherchés rap­ pellent la te nt at ion des muses.

Mais, au-d elà de la riche sse s ty lis tiqu e, l' œ uvre d e Rég nier dans son ensemble s'a pparente à un disco urs poé tique : poé tiqu e de s temp s révolu s, de la mémoire en abîme, déjà prous tienne par sa décon struction du temps narr a tif class ique, poétique des amour s impos sible s enfin.. »

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