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HEMINGWAY Ernest

Publié le 03/06/2011

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(1899-1961)

VIE E. Hemingway naquit le 21 juillet 1899 à Oak Park, près de Chicago. Son père, qui devait se suicider en 1928, était un médecin dévoué et tourmenté. Naturiste passionné, grand sportif, Hemingway, très tôt, jouit de sauvages vacances près du lac Michigan, y découvrant le bonheur de vivre comme un « Mohican «. Jeune homme, il fit divers métiers avant de s'engager, en 1918, dans la Croix-Rouge ; c'est alors qu'il fut grièvement blessé sur le front italien (« L'Adieu aux armes «). Peu d'années après, il vint comme journaliste à Paris (« Paris est une fête «) où il écrivit ses premiers contes, puis alla en Espagne (« Le soleil se lève aussi «). Il y fut, en 1937, correspondant de guerre auprès de l'armée républicaine (« Pour qui sonne le glas «) ; de même, en 1944, il participa à la libération de Paris. Ensuite, curieusement surnommé « Papa «, il partagea son temps entre la rédaction de ses récits, les parties de pêche et les safaris. En 1952, il publia « Le vieil homme et la mer «, admirable récit qui lui valut certainement, en 1954, le Prix Nobel. Mais cet homme, qui déclarait brutalement : « Tuer pour ne pas se tuer «, et que les journalistes appelaient « Hemingway l'indestructible «, se tua le 2 juillet 1961, dans sa demeure de Ketchum (Idaho), en nettoyant un fusil. On s'interroge encore : accident ou suicide ?

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« ERNEST HEMINGWAY 1897- 1961 LE premier cadeau que reçut Hemingway enfant, des mains de son père, fut un fusil.

C'est d'un coup de fusil dans la tête que meurt Francis Macomber et cette mort préfigure étrangement celle de l'écrivain : « ...

il sentit un brusque éclair aveuglant et incandescent faire explosion à l'intérieur de son crâne et ce fut tout ce qu'il ressentit jamais ».

Le père et le fils se sont tués de la même façon : d'un coup de fusil, l'arme des pionniers.

Ce ne sont pas là des coïncidences et seule une psychanalyse expliquerait dans l'œuvre la symbolique du fusil.

Quand naît Hemingway, les temps héroïques de la « frontière >> ne sont pas si lointains.

Une riche tradition orale a conservé le souvenir des exploits des pionniers, venus les premiers dans le pays avec leurs fusils et leurs bibles, chasseurs et défricheurs, nobles et purs comme les héros de Fenimore Cooper.

En compagnie de petits Indiens d'une réserve voisine, le jeune Heming­ way chasse l'écureuil et pêche la truite; la nuit, il entend le cri des coyottes; c'est une jeune Indienne qui l'initie aux choses de l'amour.

Beau comme au matin de la création, le monde, pour lui, est une rivière au fond d'un vallon, un feu de camp, une biche entrevue à travers les arbres.

Ces premières sensations forment la trame d'une série de contes d'une grande fraîcheur où l'écrivain se peint sous les traits d'un héros, Nick Adams.

Or, cet Américain un peu sauvage, la tête pleine de la rumeur des grands bois, se trouve transporté en Europe, à 18 ans, vêtu d'un uniforme et coiffé d'un casque, armé d'un fusil, plongé dans une guerre où la civilisation mécanique montre son hideux visage.

Blessé gravement sur le front italien, il voit la mort en face.

Rescapé, le voici dans les grandes villes, dans ce Paris des années vingt où l'élite artistique et intellectuelle du monde s'est donné rendez-vous.

Affolé par les plaisirs que lui offre un monde libéré de la peur, il s'en gorge, devient riche et célèbre.

Mais devant les délices de la paix comme devant les horreurs de la guerre, Hemingway réagit avec la naïveté, l'avidité, le mépris, la colère d'un homme des bois.

Là est le secret de sa vision détachée, amère, du monde moderne.

Il prend part à la comédie, mais sans être dupe.

Il n'est pas seulement d'un autre pays, séparé de nos vieux pays civilisés pervertis par un océan, par des arpents de forêts et de lacs, il est d'un autre temps- du temps qu'on allait encore aux baleines et à la chasse aux buffalos.

Il est le dernier des Mohicans.

Son physique hirsute, le débraillé voulu de sa tenue, les chemises de trappeur et les mocassins attestaient un mépris de la civilisation des villes, une gêne et un refus.

Que le chasseur de grands fauves ait forcé son personnage de Huron, cela est sûr.

Toutefois, le personnage était vrai.

Il n'est pas surprenant qu'il ait eu de la peine à « s'enga­ ger », à entrer dans les querelles idéologiques de son époque : il avait rejeté celle-ci à 18 ans,. »

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