GUERRE DE TROIE N'AURA PAS LIEU (La)

GUERRE DE TROIE N'AURA PAS LIEU (La), pièce en 2 actes de Jean Giraudoux (1935). C'est la pièce la plus connue mais la moins aimée de son auteur, qui l'avait d'abord intitulée Prélude et Prélude des Préludes, en introduction à l'Iliade d'Homère puisque, à la fin, « la parole est au poète grec ». Le titre, paradoxal dans son énoncé puisqu'il nie une évidence historique, devait d'abord, dans l'idée d'un dénouement heureux, former et la première phrase dite par Cassandre (et non Andromaque) et la dernière réplique de la pièce, au lieu que son renversement, accentuant le pessimisme de Giraudoux après les événements d'Abyssinie et de la Ruhr, fera d'Hector l'antihéros, l'homme de bonne volonté, porteur de tous les espoirs et tentatives vaines. Dans la famille royale et sur scène, deux clans se sont formés : pour Hélène et la guerre, les hommes (tous, sauf Hector) ; contre Hélène et la guerre, les femmes (toutes, plus Hector) ; au cœur de la famille, un couple uni et un enfant à naître : dernier îlot de résistance à l'assaut des vagues ; dans le couple, c'est Hector qui reçoit les interlocuteurs, ambassadeurs, juristes, intervient en chef, parle en ancien combattant. Les chefs ennemis discourent avec nostalgie sur ce qui n'est plus, déjà, que la « belle époque » de leur avant-guerre. Mais l'âme du pacifisme selon Giraudoux, c'est Andromaque, son « amie » et son porte-parole, « la plus désespérée, mais aussi la moins pessimiste »