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Grande Peur dans la montagne (la). Roman de Charles Ferdinand Ramuz (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)

Publié le 24/10/2018

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Grande Peur dans la montagne (la). Roman de Charles Ferdinand Ramuz (Suisse, 1878-1947), publié à Paris chez Grasset en 1926.

 

La séance du conseil dune depuis trois heures : il est question de « là-haut ». Voilà vingt ans qu'on laisse perdre « de la belle herbe », dit le président soutenu par le clan des jeunes. Mais les vieux ne sont pas d’accord. « Là-haut », dans le pâturage de Sasseneire, il y a vingt ans, eux se souviennent... Le vote donne raison aux jeunes (chap. I). Cinq hommes montent à Sasseneire (2). Bientôt les travaux sont finis, le chalet réparé. Reste à engager les hommes pour l'alpage (3). Joseph se décide : ils sont six, plus Clou, le borgne. Victorine, la fiancée de Joseph, prépare des couronnes de fleurs pour les bêtes. Le jour du départ, tout le village accompagne le groupe.

 

Dans le pâturage, on danse et on boit. Quand Victorine redescend, Joseph l’accompagne longtemps du regard (4). Les hommes organisent leur vie là-haut : la traite, les travaux, le fromage (5). En bas, un jour, on voit arriver de Sasseneire le petit Ernest tremblant de peur : « on » marchait sur le toit du chalet, explique-t-il. Le dimanche, Romain doit descendre avec le mulet Victorine a préparé une lettre pour Joseph. Romain ne repart qu’à la nuit, et il a trop bu. Son mulet se déroche, et il doit redescendre au village (6). Quand il arrive enfin à Sasseneire, la maladie a touché une bête. Il faut vite aller chercher Pont qui s’y connaît (7). La maladie est contagieuse, et les hommes qui ont côtoyé les bêtes malades la propagent Ceux d’en-haut sont donc condamnés à ne plus bouger. En bas, les vieilles peurs renaissent La lettre de Victorine n’est pas arrivée jusqu'à Joseph. Pont a ordonné d’abattre et d'enterrer les trois bêtes malades (8). Ils ne sont plus que cinq en haut, dont Clou qui ramasse des cailloux à longueur de journée, cherchant de l’or (9). Victorine a décidé de rejoindre Joseph (10).

« Dans le pâturage, on danse et on boit.

Quand Victorine redescend, Joseph l'accompagne long­ temps du regard (4).

Les hommes organisent leur vie là-haut : la traite, les travaux, le fromage (5).

En bas, un jour, on voit arriver de Sasseneire le petit Ernest tremblant de peur : « on » marchait sur le toit du chalet, explique-t-il.

Le dimanche, Romain doit descendre avec le mulet.

Victorine a préparé une lettre pour Joseph.

Romain ne repart qu'à la nuit, et il a trop bu.

Son mulet se déroche, et il doit redescendre au village (6).

Quand il arrive enfin à Sasseneire, la maladie a touché une bête.

Il faut vite aller chercher Pont qui s'y connârt: (7).

La maladie est contagieuse, et les hommes qui ont côtoyé les bêtes malades la propagent.

Ceux d'en-haut sont donc condam­ nés à ne plus bouger.

En bas, les vieilles peurs renaissent.

La lettre de Victorine n'est pas arrivée jusqu'à Joseph.

Pont a ordonné d'abattre et d'enterrer les trois bêtes malades (8).

Ils ne sont plus que cinq en haut, dont Clou qui ramasse des cailloux à longueur de journée, cherchant de l'or (9).

Victorine a décidé de rejoindre joseph ( 1 0).

Elle part une nuit.

en cachette, mais se perd dans la montagne.

Quelques jours plus tard, la rivière ramène son corps au village ( 1 1 ).

Déjà dix bêtes ont été abattues.

Une nuit.

le troupeau s'agite.

Au matin, douze bêtes ont les pattes brisées.

Joseph n'a pas reçu de lettre ( 12).

Il n'y tient plus : il descendra au village.

Mais il doit venir de nuit, sinon on lui tirera dessus.

Par la fenêtre il voit le corps de sa fiancée éclairé par deux bougies ( 13).

Là-haut, les hommes ne parlent plus.

Les cada­ vres des bêtes gisent dans le pré.

Clou s'en va ( 14).

Joseph erre dans la montagne depuis deux jours.

Il tire sur Clou qui le poursuit ( 15).

C'est lundi, on va enterrer Victorine.

Tout le village est à l'église.

Le père de Victorine se jette alors sur le président : tout est de sa faute.

Soudain, un grondement : c'est le troupeau qui déboule de la montagne, escorté par les hommes d'en-haut, et bientôt l'eau qui déferle sur le village, comme un mur, emportant les maisons et les habitants ( 16).

La Grande Peur dans la montagne est un roman terrifiant.

Le mot «peur ,,, inscrit dans le titre, hante le récit d'un bout à l'autre et lui confère sa dimen­ sion fantastique.

Elle règne, fascinante, obsédante, et peu à peu dilue les volon­ tés, le courage jusqu'à diviser et tuer.

Mais cette peur est diffuse et ne s'accro­ che à rien de défini: c'est précisément ce mystère qui fait naître l'angoisse.

Car si l'on ne cesse d'évoquer ce qui se passa « il y a vingt ans » sur le pâturage de Sasseneire, on ne sait pas au juste ce qui arriva.

Une seule certitude : « quel­ que chose » ou « quelqu'un ,, est là, en haut, qui surveille, qui menace et finit par punir.

Dans cet univers où rien n'est dit, les hommes parlent à peine, comme s'ils craignaient de déranger le silence ; seuls des signes viennent, de loin en loin, baliser et rythmer le récit.

Bientôt un seul mot compte : « là­ haut».

La verticalité domine et crée un effet d'attente, d'anxiété, de suspens.

Le roman est tout entier bâti sur une dynamique ascensionnelle maléfique, et chacune des montées vers Sasseneire est liée à un événement catastrophi­ que.

En allant à l'alpage maudit, on change de monde, on quitte le bruit, les couleurs et la vie pour un silence absolu : « On avait beau écouter, on n'entendait rien, rien du tout : c'était comme au commencement du monde avant les hommes ou bien comme à la fin du monde, après que les hommes auront été retirés de dessus la terre.

» Ramuz confère à ses récits une vio­ lence prométhéenne.

La montagne a en effet ses secrets et ses. »

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