Grand Meaulnes (le) d'Alain-Fournier (analyse détaillée)
Publié le 23/10/2018
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Grand Meaulnes (le). Roman d'Alain-Fournier, pseudonyme d'Henri Alban Fournier (1886-1914), publié à Paris dans la Nouvelle Revue française de juillet à novembre 1913, et en volume chez Émile-Paul la même année.
Fabuleux voyage dans la mémoire de l’auteur qui, ressuscitant et sublimant son passé, laisse affleurer des moments de joie et d'amertume, le Grand Meaulnes, oeuvre consubstantielle à son créateur, recèle force souvenirs de jeunesse : tendre et pur, ce roman participe du monde enfantin d'Alain-Fournier, reproduisant l'ambiance scolaire, son village, Épineuil-le-Fleuriel, et les mystérieux bois solognots, où naissent les aventures et les rêves, où se créent de merveilleux jeux de lumière ; marqué par le sceau de l'amour, il fait revivre sa grande passion pour Yvonne de Quièvrecourt, aperçue un jour de juin 1905 sur le Cours-la-Reine, fièvreusement guettée pendant des semaines, approchée enfin pour quelques mots... et retrouvée bien des années après, mariée et mère de famille.
Première partie. Entrant dans la petite école de Sainte-Agathe (chap. I), Augustin Meaulnes bouleverse la vie paisible de son condisciple François Seurel, le narrateur, fils de l’instituteur (2). L’élève Mouchebœuf doit accompagner François pour aller chercher les grands-parents Seurel à Vierzon ; désireux de les ramener lui-même. Meaulnes « s'échappe » de l'école et prend une voiture, retrouvée le soir abandonnée (3-5). Au bout de trois jours, il rentre à l’école (6) où il établit un « mystérieux petit plan » pour retrouver le chemin qu’il a emprunté lors de son escapade. Finalement il décide de confier à son ami son étrange aventure : alors que Meaulnes, égaré sur la route de Vierzon. a trouvé asile chez des paysans, sa jument s'échappe. Après de longues recherches, l'écolier, perdu et recru de fatigue,
passe la nuit dans une bergerie abandonnée (7-10). Il se met en marche et approche d'un « domaine mystérieux » : il aperçoit de « belles petites filles » en costume de jadis, et craignant de les effrayer, pénètre dans une chambre où il ne tarde pas à s'endormir. Invité dès son réveil à une fête costumée, Meaulnes se déguise en marquis et dîne : il apprend que Frantz de Galais, le maître des lieux, est allé à Bourges pour y chercher la jeune fille qu'il doit épouser ( 11 -14). Le lendemain matin, Augustin rencontre Yvonne de Galais, la sœur de Frantz ; il en devient amoureux, mais la fête tourne court, car la fiancée n'est pas venue et Frantz s'est enfui (15-16). Tandis qu’une voiture ramène l’adolescent vers Sainte-Agathe, Meaulnes entend un coup de feu et aperçoit le « grand Pierrot de la fête » - Ganache - qui porte dans ses bras un «corps humain» : Frantz (17).
Deuxième partie Un soir, intrigués par des cris, François et Augustin sortent dans la rue où un jeune bohémien au front bandé et des garçons du village leur dérobent le petit plan. Les deux amis retrouvent le lendemain en classe leurs voleurs. Le bohémien restitue à Meaulnes le précieux papier, complété par ses soins et Meaulnes lui fait le serment de répondre à son appel, le jour où il serait « à deux doigts de l'enfer, comme une fois déjà » - allusion à sa tentative de suicide (chap. 1-4). Après un vol de poulets commis par le comédien Ganache, les saltimbanques présentent un spectacle pendant lequel le jeune bohémien révèle à François et Augustin sa véritable identité : c’est lui le « fiancé du domaine perdu » (5-7). Le lendemain, Frantz et son compagnon Ganache disparaissent avant l’arrivée des gendarmes. Après avoir vainement cherché le « sentier perdu », Meaulnes part pour Paris, où il espère revoir Yvonne de Galais. Seurel livre à ses camarades le secret du grand Meaulnes. Il reçoit trois lettres de son ami : apprenant qu'Yvonne s'est mariée, Augustin, abattu, tente d'oublier son aventure (8-12)
Troisième partie. François découvre fortuitement le domaine des Sablonnières et se rend chez son oncle Florentin : celui-ci lui apprend qu’Yvonne de Galais n'est pas mariée et invite la jeune fille, Augustin et François à une fête. Seurel rend visite à la tante Moinel avant d’annoncer la grande nouvelle à son ami (chap. I -4). A la partie de plaisir, Meaulnes rencontre la jeune fille, qu’il demande en mariage Le lendemain des noces, appelé par Frantz, le grand Meaulnes, qui file le parfait amour avec Yvonne, part avec lui pour
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