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Gorgias de Platon (fiche de lecture)

Publié le 21/02/2013

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Gorgias de Platon Situation et présentation Calliclès a reçu son ami Gorgias venant de Sicile (dernier quart du Vème siècle) Gorgias s'est fait connaître par l'habileté de son engagement devant l'assemblée du peuple athénien. Gorgias était venu demander de l'aide et avait été tellement convainquant qu'il est devenu un modèle de l'éloquence. Ici, il vient faire une démonstration. Ce dialogue est une reconstitution par Platon à posteriori, après la mort de Socrate. En -408, Platon commence à suivre l'enseignement de Socrate. Socrate meurt vers -400. Socrate met ensuite son maître en scène dans des dialogues. La fiction est plus ou moins fidèle au début : le dialogue est sans réponse, oblige l'interlocuteur à réfléchir (aporétique). Peu à peu, le texte devient didactique (donne des réponses). On appelle ces textes les textes de maturité, qui présentent un système de pensée platonicienne. Le texte étudié est un intermédiaire entre les deux systèmes de pensée. Il y a aussi un peu de fiction : Calliclès n'a pas réellement existé (mais Polos et Gorgias ont réellement existé). Même si Platon penche plus pour la pensée de Socrate, le point de vue de Calliclès est envisagé comme une voie possible (certains critiques disent qu'il représente l'opposé de Socrate, et que la réunion des deux fait un homme : un peu comme le diable et l'ange dans les bandes dessinées). Généralement, les discours de Socrate opposent la philosophie avec la sophistique, « opposition du vrai à cette pratique pervertie de la parole «. Dans ce texte, ce ne sont pas à proprement parler des sophistes, mais des rhéteurs, qui sont liés aux sophistes par leur comportement. Pourquoi les rhéteurs ne seraient-ils pas des sophistes ? Les sophistes ont la prétention d'enseigner la vertu. Ce sont donc deux enseignements techniques différents. D'après Calliclès, le rhéteur n'a pas de morale. Il est ensuite piégé par Socrate en finissant par admettre qu'il enseigne le juste, et lui reproche alors de faire des tours de sophiste. Sophiste : négatif, hypocrite, joue sur les apparences pour tromper ses interlocuteurs. Au Vème siècle, on admire le sophiste, maître dans l'art de parler. Il y a une philosophie des sophistes, ce ne sont pas des non penseurs. Pourquoi cela a-t-il basculé dans une image négative ? Le langage est utilisé de manière négative, les sophistes ne se soucient pas du sens véhiculé par les mots. Gorgias, rhéteur, est auteur d'un ouvrage dans lequel, sur neuf questions, il soutient d'abord un point de vue, puis le point de vue contraire. On peut dire alors qu'il se moque de tout, que rien ne l'intéresse. Socrate voudrait retrouver le sens de la rhétorique. Il oppose à l'exposé sophistique, qui est un monologue, la vertu du dialogue : on marche ensemble vers la vérité. Le discours du rhéteur est démesuré car il ne prête attention qu'au discours, sans aucun souci du sens qu'il lui donne. Projet de la philosophie : cheminement collectif vers la vérité. Ce texte de Platon est un texte ou cette guerre philosophe/rhéteur est mise en scène. Socrate est là du début à la fin. Au début : scène d'exposition, puis actes Socrate/Gorgias (127-154), Socrate/Polos (154-209), Socrate/Calliclès (209-269), et enfin conclusion avec Socrate seul (269- fin). Gorgias, maître réputé de rhétorique, n'entre pas réellement en dialogue. Puis avec Polos, plus agressif, nerveux. Calliclès par contre est un vrai adversaire, qui donne la réplique et ne cède pas. Parcours linéaire du texte Introduction : 5 pages d'exposition ; le fait que Socrate arrive en retard montre qu'il est provocateur. Gorgias est censé faire une démonstration de son talent dans la maison de Calliclès. Quand on propose à Socrate que Gorgias recommence, il répond que cela ne l'intéresse pas, car, pour Socrate, la démonstration de Gorgias est simplement du théâtre, du paraître. Socrate veut l'interroger sur ce qu'est son art. Son retard est dû à Chéréphon, parce qu'il a interrogé la Pythie, qui lui a dit que l'homme le plus sage du monde es...


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« II Parcours linéaire du texte Introduction : 5 pages d’exposition ; le fait que Socrate arrive en retard montre qu’il est provocateur.

Gorgias est censé faire une démonstration de son talent dans la maison de Calliclès.

Quand on propose à Socrate que Gorgias recommence, il répond que cela ne l’intéresse pas, car, pour Socrate, la démonstration de Gorgias est simplement du théâtre, du paraître.

Socrate veut l’interroger sur ce qu’est son art.

Son retard est dû à Chéréphon, parce qu’il a interrogé la Pythie, qui lui a dit que l’homme le plus sage du monde est Socrate, car ce qu’il sait, c’est qu’il ne sait rien.

Socrate veut savoir ce qu’est la rhétorique, ainsi que le pouvoir auquel elle prétend.

Il va cher cher l’essence même de la rhétorique.

Cette position philosophe rhétorique est exhibée au début du dialogue.

Socrate exige un entretien dialectique : jeu de questions réponses brèves, avec un souci de justesse.

On répond le plus précisément possible à la question posée.

Il y a donc un souci de cohérence.

A cette exigence Socratique, Polos prend la parole pour que Gorgias se repose, et s’emballe dans une longue réponse (p124).

Il utilise des phrases qui ne signifient rien ("petite musique pour l’oreille, qui nous charme").

Socrate lui dit qu’il est fort pour les belles paroles, mais que son discours est creux et ne répond pas à la question.

Il fait l’éloge de l’art rhétorique ; il est toujours en train d’évaluer.

« Qu’est-ce que la rhétorique ? La meilleure (blabla…)» exhibition de la vanité du rhéteur (vaniteux et vain). A) 1 er entretien : Socrate/Gorgias, p126-154 On entre dans le dialogue : avant même que ça commence, il y a opposition entre pratique socratique du langage, soucieux du sens, et du langage pratiqué par Polos, où les mots ne se mesurent à rien, ils ne servent qu’à eux-mêmes. Socrate oblige Gorgias à nommer son art.

Gorgias se présente comme un très bon orateur, prêt à en former d’autres.

Socrate rappelle son exigence de méthode : refus des longs discours au profit du dialogue.

Exigence de brièveté relevée par Gorgias comme une occasion : « personne ne dit ce que je dis en moins de mots que moi.

Oui je crois Socrate que je réponds assez bien ».

Gorgias y voit un défi, et ne cherche pas la cause de cette exigence.

Beaucoup de prétention chez Gorgias : comme un match de tennis, avec renvoi de balles et où Gorgias reste enfermé dans ses idées qu’il croit bonnes et n’évolue donc pas ; il finit par se faire avoir car il ne voit pas que Socrate évolue en fonction de ses propos (opposition avec Calliclès : « j’ai vu comment tu as coincé Gorgias et Polos ; tu ne m’auras pas »). 1) dialogue Polos demande à Gorgias de définir ce qu’est la rhétorique.

p128-139 : d’abord Socrate fait reconnaître à Gorgias l’insuffisance de ses réponses et demande toujours d’avantage.

Première réponse de Gorgias : de même que la musique, le tissage…, la rhétorique a pour objet les discours.

Pour Socrate, la réponse est insuffisante : quels discours ? En effet, la gymnastique, la médecine et chaque forme d’art se rapporte à des discours relatifs à son objet.

Donc tout art serait de la rhétorique. Deuxième réponse de Gorgias (p130) : « contrairement aux autres arts, la rhétorique est du domaine du pur discours, il n’y a pas de compromis avec un travail manuel.

Le discours est le seul instrument ».

Socrate fait semblant d’être satisfait…Mais (p131) montre ensuite qu’il y a d’autres arts qui s’exécutent Chapitre 1 : Gorgias, de Platon Page 2 sur 6. »

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