Giraudoux : Electre (Résumé & Analyse)
Publié le 23/05/2011
                             
                        
Extrait du document
 
                                La pièce se déroule dans la ville d'Argos. Un après-midi, deux cortèges arrivent au niveau du Palais des Atrides. Le premier est celui du Jardinier, qui tient à célébrer ses noces avec Electre; le second entoure un étranger, en fait Oreste, mené par des petites filles qui lui font visiter la ville. Ces dernières sont en fait les Euménides et sont entourées d'une aura plutôt inquiétante, puisqu'elles ne cessent de parler de sang.
 
                                «
                                                                                                                            aux prestiges  d'une couleur  locale antique,  à une  accumulation de  détails pittoresques  qui viendraient gêner  laperception de la contemporanéité de l'oeuvre.
3.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le schéma dramatique de la pièceLa pièce est divisée en deux actes séparés par un « entracte », constitué par le long lamento du jardinier, aveclequel Giraudoux se vantait d'avoir produit « le plus long monologue jamais écrit pour le théâtre ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Comme La guerrede Troie n'aura pas lieu, Électre est donc une pièce en deux actes.
                                                            
                                                                                
                                                                    « J'ai centré , vigoureusement l'action.
                                                            
                                                                                
                                                                    Je décrisla nuit dans laquelle Électre découvre la vérité au sujet de la mort de son père.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'action commence à 7 heures dusoir et se termine à 7 heures du matin.
                                                            
                                                                                
                                                                    Deux actes, coupés par un interlude, qui se déroulent dans un même décor[...] représentant  les remparts  d'Argos.
                                                            
                                                                                
                                                                    » (Entretien  avec André  Warnod,  Le Figarg  11 mai  1937).
                                                            
                                                                                
                                                                     L'actioncommence au soir du jour où Électre, princesse d'Argos, doit être donnée en mariage au jardinier du palais.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'unitéde lieu comme celle de temps sont respectées : au lieu des vingt-quatre heures classiques, douze heures suffisentmême à l'accomplissement du mythe.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'organisation en deux actes, si elle semble accélérer le déroulement du drame,permet aussi de faire dépendre symétriquement les parties l'une de l'autre, les construire en miroir, la première allantdans le sens de l'obscurcissement et la seconde dans celui du lever de la lumière et de la vérité (par exemple, lascène 4, dans les deux actes, met en scène l'affrontement de la mère et de la fille, et peut être étudiée de manièresymétrique  et opposée).
                                                            
                                                                                
                                                                     Si l'on  observe  attentivement  le déroulement  de l'intrigue,  il semble  aussi possible  derétablir une construction  classique en cinq actes, chacun  des deux actes pouvant être divisé  en deux momentscorrespondant à des étapes dans le déroulement narratif.— Première partie (« 1e acte ») : acte I, scènes 1 à 4, pp.
                                                            
                                                                                
                                                                    11 à 50 : Exposition.— Deuxième partie (« 2e acte ») : acte I, scènes 5 à 13, pp.
                                                            
                                                                                
                                                                    50 à 70 : La reconnaissance.— Troisième partie (« 3e acte ») : Entracte, pp.
                                                            
                                                                                
                                                                    71 à 74 : Le Lamento du jardinier.— Quatrième partie (« 4e acte ») : acte II, scènes 1 à 6, pp.
                                                            
                                                                                
                                                                    75 à 99 : La conquête de la vérité.— Cinquième partie (« 5e acte ») : acte II, scènes 7 à 10, pp.
                                                            
                                                                                
                                                                    100 à 132 : Dénouement et châtiment.Tel qu'apparaît le cheminement du contenu, le premier acte présente successivement les actants du drame et le filqui progressivement se dénoue, l'enquête à mener.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est  un acte crépusculaire,  qui conduit le spectateur  de latombée du jour à la nuit complète.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le second est celui de l'avènement de la vérité et du dénouement inévitable : ilest, au contraire du premier, celui de la lumière naissante, des premiers rayons de l'aube à la pleine aurore (notonsune inversion du schéma de Phèdre qui commence au lever du jour et s'achève au crépuscule).
                                                            
                                                                                
                                                                    La légende ne joueque sur un second plan, conviant la pièce à un dénouement nécessaire, prévu d'avance, déjà écrit.
                                                            
                                                                        
                                                                    Au premier plan,Giraudoux place un aveuglement humain, des débats humains, une quête humaine qui semblent repousser bien loinl'histoire ancienne.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ces deux plans se rejoignent dans le monologue du Mendiant, à l'avant-dernière scène, quand letemps présent de l'histoire « rattrape » le temps ancien de la légende.
4.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les personnages : couples et duosLes huit personnages principaux de la pièce peuvent, pour la plupart, être présentés par couples, tant les relationsqui se nouent importent pour le déroulement de l'action.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ces relations existent, en amont, dans les liens familiaux ousociaux et, en aval,  par les rôles  de chacun  dans l'intrigue.
                                                            
                                                                                
                                                                     En outre,  il est  possible  d'enrichir  encore leurssignifications en montrant comment ces couples se font et se défont, comment d'autres se forment temporairement(par exemple, Électre et le Jardinier, au commencement de la pièce, ou Électre et Égisthe, à la fin).
                                                            
                                                                                
                                                                    On compte troiscouples, un duo et un quatuor, ce dernier pouvant aussi se ramener à un duo puisque les petites Euménides, bienque trois, ne constituent qu'une même figure triplée.
                                                            
                                                                                
                                                                    
1.
                                                            
                                                                                
                                                                    LES COUPLES— Électre et Oreste : le frère et la soeur (enfants de Clytemnestre et d'Agamemnon), ils sont aussi symboliquementmari et femme (acte I, scène 7), définitivement liés par le meurtre, voulu par l'une, commis par l'autre.— Clytemnestre et Égisthe : ils sont amants et les principaux acteurs de l'histoire racontée de façon rétrospective.La lumière se fait progressivement sur leur rôle dans le meurtre d'Agamemnon et sur leurs rapports.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans le drameprésent,  ils sont  passifs,  en attente  de l'accomplissement  de leur  destin,  identifié  à la  vengeance  d'Électre etd'Oreste.— Agathe et le Président : ils constituent, par rapport aux couples précédents, le couple légitime, incarnation desvertus bourgeoises.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le développement de l'intrigue va révéler l'altération de ces solides valeurs en avérant l'infidélitéd'Agathe et en dévoilant ses nombreux mensonges.
                                                            
                                                                                
                                                                    La vérité, si elle est au coeur de l'intrigue principale, fonctionneaussi par rapport aux histoires secondaires.
                                                            
                                                                                
                                                                    
2.
                                                            
                                                                                
                                                                    LES DUOS— Le Jardinier  et la femme Narsès  : tous deux  représentent les  humbles contre les rois.
                                                            
                                                                                
                                                                    Tous deux font,  à unmoment de  la pièce, le  lien entre les  deux groupes, le Jardinier  en acceptant d'épouser Électre, au début de lapièce, et la femme Narsès en la considérant comme sa fille à la fin.
                                                            
                                                                                
                                                                    Aucun de ces liens ne peut se réaliser vraiment :ainsi, étrangers  au monde  des rois,  le Jardinier  et la femme  Narsès  font le lien  avec  l'extérieur  tout en ayantconscience de l'impossible correspondance entre ces deux mondes.— Le Mendiant et les petites Euménides : ces personnages occupent la place laissée vacante par la disparition duchoeur antique.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le Mendiant apparaît tantôt comme un dieu déguisé venu intervenir momentanément dans la vie deshommes, tantôt, plus symboliquement, comme le récitant de la légende ancienne.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les petites Euménides, variantesdes Érynies qui apparaissent dans d'autres versions, sont les figures du destin : en minant sans cesse l'action et en.
                                                                                                                    »
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