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Giraudoux : Électre

Publié le 09/09/2014

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2. Jeux de mots et anachronismes
· Nombreuses références intertextuelles, à d'autres oeuvres ou à son oeuvre propre.
· Travail sur le matériau mythique.
· De nombreux anachronismes (dans les discours d'Agathe et d'Égisthe, notamment).
3. Un langage polysémique
· La polysémie de la lumière (jour et vérité).
· Des distinctions sur le genre : par exemple, au début du deuxième acte : « Le Mendiant. — Il n'est plus bien loin, n'est-ce pas, Électre ? / Électre. — Oui. Elle n'est plus bien loin « : l'un parle du jour et l'autre de la lumière.
· Les ambiguïtés de l'emploi du présent.
4. Des variations rythmiques
· Alternance monologues / dialogues.
· Importance quantitative des répliques brèves.
Pour l'étude du langage, on se reportera utilement à l'ouvrage de Pierre LARTHomAs, Le Langage dramatique, sa nature, ses procédés, P.U.F., 1980.
EXERCICES, RECHERCHES ET TRAVAUX
1. Exposés ou lectures méthodiques
— Le traitement du temps : étude de l'attente (acte II, scène 5), de la superposition du temps mythique et du temps réel (acte II, scène 9), de l'impact du présent à la fin de la pièce.
Giraudoux est fidèle à la règle des trois unités de la tragédie classique, unités de temps, de lieu et d'action. Il joue cependant avec ces règles traditionnelles en faisant subir des distorsions au temps (les divers phénomènes d'accélération) et à l'action,
grâce à la découverte progessive des circonstances du meurtre d'Agamemnon. L'action se situe ainsi sur deux plans, l'un passé, rappelé et éclairé de manière rétrospective et l'autre, présent, traité de manière progressive.
L'afflontement entre la mère et la fille : acte II, scène 5, pp. 89-95 : étude de l'ambiguïté des personnages ; du dédou­blement de la figure féminine ; de la réflexion sur la condition de la femme ; des modalités du procès et de l'interrogatoire.
Le rapport à la nature : acte I, scène 3 (les paraboles du Mendiant) et acte II, scène 2 (l'éveil de l'aube) : étude du bestiaire métaphorique, de la flore réelle (à travers le person­nage du Jardinier), de l'importance des rythmes naturels (nuit, aurore...).
 
L'aveuglement dans Électre : analyse, à travers la multipli­cité des aveuglements symboliques dans Électre, du rapport de la cécité à la vérité.

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« EXPLORATION 1.

Le mythe d'Électre Le mythe original d'Électre fait remonter la généologie des Atrides à l'un des fils de Pélops: Atrée, roi de Mycènes, bannit son frère Thyeste qui avait séduit sa femme Aeropé, mais il le fit revenir peu après sous prétexte de se réconcilier avec lui.

Il prépara un banquet où l'on servit à Thyeste la chair de ses enfants : ce dernier s'enfuit en jetant une malédiction sur les Atrides.

Grâce à sa propre fille, Pélopia, il devint père d'un autre enfant, Égisthe.

Selon la légende, Égisthe et Agamemnon sont donc familialement ennemis, cousins et rivaux.

Cette his­ toire est à la base du mythe, même si les différentes versions comportent des variantes et si d'autres personnages viennent s'y ajouter.

Ensuite, la légende raconte comment la rivalité entre les cousins aboutit au meurtre d'Agamemnon par Égisthe, avec la complicité de Clytemnestre, épouse du pre­ mier, amante du second.

Oreste revient sept ou huit ans plus tard pour venger son père.

Si Électre apparaît vite comme un acteur essentiel pour la résolution de la vengeance (les pièces de Sophocle et d'Euripide en font déjà une figure de premier plan), elle n'est qu'un comparse dans la légende originelle.

2.

La place du mythe dans Électre de Giraudoux L'origine de l'inspiration de Giraudoux est incontestable­ ment la matière grecque (voir, à ce propos, Pierre Brunel, Pour Électre et Lise Gauvin, Giraudoux et le thème d'Électre).

Il affirma, dans un entretien, n'avoir relu aucun des ouvrages antiques mais ses études classiques (en khâgne à Sceaux, puis à !'École normale supérieure, rue d'Ulm) en faisait un très fin helléniste, bon connaisseur des textes anciens.

La version d'Euripide (413 av.

J.-C.), qui comporte une certaine distance par rapport au mythe, avec des éléments parodiques que l'on retrouve chez Giraudoux, constitua sans doute l'influence la plus directe.

Comme chez Giraudoux, la figure d'Électre y est dotée de caractères ambigus : l'acharnement dont elle fait preuve contre sa mère, son intransigeance, sa manière d'être. »

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