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Germinie Lacerteux de Goncourt (analyse détaillée)

Publié le 24/10/2018

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goncourt
Germinie Lacerteux. Roman d'Edmond (1822-1896) et Jules (18301870) de Goncourt, publié à Paris chez Charpentier en 1865.
 
Déjà au service de leur mère, Rose Malingre continua d'officier auprès des Goncourt : dévouée, elle était selon les termes mêmes de leur Journal «un morceau de [leur] vie, un meuble de [leur] appartement ». Pourtant, au lendemain de la mort de Rose en août 1862, les deux frères apprennent la double vie de leur servante. Dès lors s'engage un travail psychologique et littéraire dont le Journal porte témoignage et qui s'ouvre sur une fiction où viendra prendre place le modèle d'une parente aristocratique et désargentée. Malgré les réticences de l'éditeur devant ses audaces, le livre est mis en vente en janvier 1865 et il suscite des réactions contrastées : depuis le cri outragé contre cette « fange ciselée » jusqu'à l'enthousiasme du jeune Zola en passant par la bienveillance de Flaubert et les éloges de Hugo et de Sainte-Beuve. La Fille Élisa, du seul Edmond, et sur un thème voisin, sera publiée en 1878.
 
Le récit se présente sous la forme de 70 chapitres, en général assez courts. Germinie est la servante dévouée d’une vieille dame de la noblesse, Mlle de Varandeuil. Son enfance s’est passée parmi des tisserands pauvres accablés par les maladies, la misère, la mort. Elle a été obligée de venir travailler à Paris. Mlle de Varandeuil, elle, a vécu difficilement la Révolution auprès d’un père oppressif et égoïste qui l’étouffait, puis s’est dévouée à des proches. À Paris, Germinie, d’abord placée dans un café, a été violée, puis est devenue domestique chez un vieil acteur avant de s’amouracher d’un prêtre. Elle s’attache aussi à la fille de sa sœur, et son beau-frère exploite financièrement son bon cœur. Puis elle s’entiche du fils de la crémière, le jeune Jupillon, qui lui est infidèle, mais à qui elle arrache quelques promenades. Elle s’accroche à lui malgré les avanies qu’il lui inflige, au bal de la Boule noire par exemple. Elle lui paie même une boutique. Une fille va naître, qui meurt bientôt en nourrice.
Jupillon continue d’exploiter Germinie, notamment pour éviter d’aller à l'armée. Germinie, découragée, boit et vole pour son amant, se néglige et s’abaisse, sombre dans la vulgarité, avec son nouvel « homme », Gautruche, et d’autres encore. Elle tombe gravement malade et meurt à l’hôpital. Sa patronne apprend alors ses dettes et ses amours. Après s’être indignée, un souvenir attendri la dirige vers le cimetière Montmartre où sa domestique a été enterrée dans la fosse commune.

goncourt

« banal, si ce n'est sordide : banlieues tristes:, bals populaires, chambr es étroi­ tes, magasins sales, sentiments bas ou atroces.

Et pourtant les Goncourt veu­ lent décrire tout le détail de ce milieu, précls ·er chaque impression, au risque (pas toujours évité) de la dispersion ou de la gratuité précieuse.

Mais leur ten­ tative ne relève pas du pur artifice dans l a mesure où ces descriptions saturées de détails so nt censées mimer, et en même temps expliquer, l' inten s ité d'une existe nce singuliè r e, d'un cas; où elles partidpent en même temps à l a constitutio n d' un tableau léché et complexe, aussi inédit dans son exécu­ tion que dans son sujet: la marginalité de l'artiste pourrait peut-être avoir un sens au côté de celle de la victime sodale.. »

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