GÉORGIQUES (les) de CLAUDE SIMON (résumé et analyse de l'oeuvre)
Publié le 27/10/2018
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GÉORGIQUES (les)
CLAUDE SIMON. Roman, 1981.
Ce roman entrelace trois histoires, celle d'un général d'Empire, L.S.M., celle d'un militant de la guerre d’Espagne et celle d'un cavalier pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce n'est pas seulement une épopée qui embrasse du regard les peuples et les mouvements de l'histoire, c’est aussi la chronique parfois dramatique d'existences individuelles que la mort, la désillusion politique, l'expérience de l'échec et de la défaite ont brisées. Les premières pages du roman racontent l'histoire de LS.M . révolutionnaire. régicide, puis général d'Empire. La structure de cette première partie est complexe, souvent désorganisée, pratiquant collages et chevauchements. Le récit lui-même, tantôt en italique, tantôt en romain, se à une biographie discontinue et incomplète de son héros. Dans la deuxième partie, au contraire, le récit se construit: c'est ici qu’apparaît le soldatde la Seconde Guerre mondiale, descendant du général, et que se tisse, à travers sa propre quête et ses propres souvenirs, l’histoire individuelle et pathétique du héros — de chaque héros.
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d'un regard plus incertain et plus sub
jectif joue un rôle important dans cette
œuvre qui, à cet égard, rappelle souvent
Proust.
• Violence aveugle, J'Histoire écrase et
broie sur son passage les hommes et la
nature tout entière; elle est une force en
mouvement qui sans cesse se répète:
c'est ce que signifie l'étrange jeu de tis·
sage qui relie entre eux trois hommes,
trois lieux et trois époques, révélant
ainsi.
dans le fragmentaire et le dispa
rate, de secrètes correspondances.
S'ins·
clivant en faux contre l'optimisme hégé
lien, l'œuvre de Claude Simon, qui
s'élabore dans Je contrecoup d'une
guerre mondiale, rappelle que l'histoire
n'est que non-sens, leurre, peut-être
pure représentation, dénuée d'être
authentique, comme le rappelle la
constante mise en abîme du motif pictu
ral à l'intérieur du roman.
qu'il s'agisse
de la.
référence à David.
peintre de la
Révolution, dès les premières pages du
livre, ou de la présence continue, tout au
long du récit, des portraits et du buste du
général.
L'écrivain, qui tente de retrou
ver la trame secrète et authentique de la
vie, s'efforce.
dans un geste comparable à
celui des peintres qui ont su voir la pure
réalité en dehors de tout système de
représentation, de rendre compte avec
minutie de la richesse et du foisonne
ment du monde: ce sont les longues
descriptions des uniformes chamarrés,
des hommes, des perles et des bijoux des
femmes, de la nature peuplée d'insectes
et d'oiseaux.
La calme indifférence de la
nature devant le mal suggère à l'écrivain
Je même labeur qu'au peintre, à savoir
transformer toute souffrance et tout
désordre en splendide beauté.
Ce que
célèbre ce chant de terre et de guerre qui
emprunte son titre à Virgile, c'est bien
finalement cette • universelle sympa
thie· pour le monde que Claude Simon a
reconnue chez les peintres qu'il admire,
Dürer et Poussin.
i::omON• Simon, Les Géorgiques.
Minuit, 1981.
É'M>E• Lucien Dâllenbach.
Claude Simon.
Le SeuU.
1988..
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