Géorgiques de Virgile

« « Les chèvres broutent les forêts et les sommets du Lycée, broutent ronces, broussailles, les plantes amies de ces lieux escarpés.

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EXTRAITS -- -----~ Les Ides de Mars Le soleil ! qui oserait le traiter d' impos­ teur ? C'est lui qui souvent annonce l'imminence de troubles clandestins, la préparation des complots et des guerres qui fermentent dans l'ombre.

C'est lui qui prit Rome en pitié à la mort de César quand il couvrit sa tête brillante d'une rouil­ le sombre et qu'une génération impie re­ douta une nuit éter­ nelle.

En ce temps-là, d'ailleurs, la terre aussi et les plaines de la mer ainsi que les chiennes sinistres et les oiseaux de fâ­ cheux augure don­ naient des présages.

Que de fois nous avons vu l' Etna bouillonnant déborder sur le champ des cyclopes après avoir brisé ses fournaises, roulé des globes de feu et des roches en fusion ! La Germanie entendit un bruit d'armes à travers tout le ciel ; les Alpes tremblèrent de secousses insolites.

En outre une voix se fit entendre ici et là dans le silence des bois sacrés, une voix énorme ; des fantômes d'une étrange pâleur parurent aux approches des ténèbres nocturnes, et des bêtes parlèrent, indicible présage ! Les fleuves s'arrêtent et les terres s' entrou­ vrent ; l'ivoire affligé pleure dans les temples et le bronze sue.

Le roi des fleuves, l' Éridan a emporté dans son cours les forêts qui tournoient dans son furieux tourbillon, et partout dans les plaines a entraîné les troupeaux avec leurs étables( ...

) Jamais la foudre ne tomba plus souvent par temps serein, ni les comètes sinistres ne brillèrent si fréquemment.

Les vertus du travail Heureux qui a pu connaître le principe des choses, qui a foulé au pied toutes les craintes, l'inexorable destin et tout le bruit fait autour de l'insatiable Achéron ! Bienheureux aussi celui qui connaît les dieux champêtres, et Pan, et le vieux Silvain et les Nymphes sœurs ! Celui-là ne se laisse émouvoir ni par les faisceaux que donne le peuple, ni par la pourpre des rois ni par la discorde qui met aux prises des frères sans foi( ...

), ni par les affaires de Rome et le sort des royaumes destinés à périr.

Celui-là ne voit ni pauvre à plaindre avec compassion, ni riche à envier.

Les fruits que portent les branches et ceux que donnent spontanément les campagnes bienveillantes, il les cueille, ignorant la rigueur du Code, les démences du Forum ou les Archives nationales.

Traduction de E.

de Saint-Denis, Les Belles-Lettres, 1982.

« Contemple l'amandier lorsque dans les bois ses rameaux sont lourds de parfums et de fleurs.

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NOTES DE L'ÉDITEUR la matière aussi, elle-même travaillée de Dieu, le divin atteint l'homme.

» Jacques Perret, Virgile, Seuil, 1969.

salut de la collectivité; tout se passe dans « Tu es mon maître et mon père : à toi seul je dois le beau style qui m'a honoré ...

» Dante, cité dans le Dictionnaire des auteurs, Laffont-Bompiani, 1990.

«Le travail n 'est plus( ...

) le principe d'une dégradation de l'homme, le combat de l'esprit luttant à ses confins inférieurs contre une matière étrangère ; il se déroule dans l'unité d'un monde dynamique où par « [Virgile] ne découvre pas l'activité de la ruche, le symbole de l'humanité ignorant où la mène l'exercice de la pensée, où aboutira l'organisation de l'Univers par l'intelligence.

Ce qui importe aux yeux du Romain, en dernière analyse, c'est la soumission de l'individu à la cité, la subordination de l'intérêt particulier au 1 Harlingue- Viollet 2, 3, 4, 5 gravures sur bois d'Aristide Maillol.

Ph.

Gonin éditeur, Paris, 1950 / B.N.

la ruche comme si les citoyens observaient une constitution établie et indiscutée.

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) Car voici la leçon que les abeilles donnent aux hommes : pour que le rendement soit parfait, il faut que le travail soit réparti entre les membres de la collectivité, que ceux-ci soient étroitement et docilement groupés sous l'autorité d'un chef politique.» E.

de Saint-Denis, Géorgiques de Virgile, introduction, Les Belles-Lettres, 1982.

VIRGILE03. »