Georges BERNANOS : La Joie

« L'État sauvage a ob­ tenu le prix Goncourt en 1964.

Le réalisa­ teur Francis Girod en a tiré un film , avec Jacques Dutronc, Marie-Christine Bar­ rault, Michel Piccoli, Claude Brasseur et Doura Mané dans les rôles principaux.

Le livre Les méfaits du racisme ordinaire A vit est un jeune fonctionnaire de l' UNESCO, frais nommé et plutôt béjaune.

Il arrive à Port-Jacut, l' une des capitales de l'Afrique ex-française, pour sa première mission.

Deux ans auparavant, sa jeune femme , Laurence , l'a quitté pour un ami commun, Gravenoire.

Il n'a pas de nouvelles depuis.

Il apprend bientôt qu'ils sont à Port-Jacul.

Mais sa femme n'est plus avec Gravenoire: elle vit maintenant avec un Noir, Patrice Doumbé, ministre de la Santé de la jeune république.

Cette liaison scan­ dalise aussi bien les Noirs que les Blancs , d 'autant plus que cette belle Blanche suscite bien des désirs.

A vit lui-même, qui s'honoraitjusque-là d'être tiers-mondiste , sent le racisme mon­ ter en lui.

Du côté de l'ancienne colonie française , on s'attend à ce qu'il répare l'affront.

Gravenoire , Orlaville, commissaire de police qui se pique de littérature, Tristan, ancien de la coloniale , tous le poussent à se .

Finalement , c 'est le gouvernement noir qui se chargera de la basse besogne.

Doumbé est arraché de son lit et des bras de Laurence.

Arrêté, on le retrouvera mort dans un fossé.

Entre-temps, Laurence manque d'être violée et lynchée par la population noire.

Traitée comme une traînée par les siens , elle est réexpédiée en France avec A vit.

Le couple quittera la ville sous les quolibets des Noirs et des Blancs confondus.

Un roman écrit comme un scénario S cénariste , Georges Conchon a eu le souci de construire son roman comme un film.

Pour augmenter la tension , l' intrigue obéit aux règles classiques de l'unité de temps , de lieu et d'action: Avit repart au lendemain de son arrivée.

La structure cinématographique se révèle également dans les nombreux passages dialogués.

Ainsi, les circonstances de la mort de Doumbé sont-elles révélées à Avit par téléphone .

L'univers ma­ chiste et le racisme infect des anciens colons, la sauvagerie des Africains superficiellement civilisés, la naïveté des tiers-mon­ distes , l'agressivité du climat sont parfaitement décrits, en un style rude et direct , créant chez le lecteur un sentiment de ma­ laise.. »