George ELIOT : Le Moulin sur la Floss

« Portrait de George Eliot par Sir Burton .

Photo Edim édia.

De son vrai nom Mary Ann Evans ( 1 8 1 9-1880), Geor ge Eliot peut être consi ­déré e co mme l'une des plus grandes roman cières de l'ère victo rienne.

Mais elle dépasse l argement son époque, dans la mesure où la subtilité de son analyse psy­ c hologique des per­ sonnages annonce déjà le roman mo­ derne.

Le livre Au rythme de la rivière / E levés au bord de la Floss , les deux enfants du meunier Tulliver , Tom et Maggie , té moignent très tôt d'une grande différence de caractère : Maggi e est tout imagination et sponta­ n éité alors que Tom fait preuve d'un solide sens des règles établies.

Le premier tiers du roman concerne leur enfance entrecoupée de querelles et de réconciliations, jusqu' au jour où Maggie se lie d'amiti é avec un jeune homme difforme, Philip Wakem , qui se trouve être le fils d' un avocat avec lequel le meunier Tulliver est en procè s.

Tom, furieux, leur interdit de se voir , et sa déci sion est renforçée par la mort du meunier après une bagarre avec l 'avocat Wakem .

Maggie se rend alors chez sa cousine, où elle éprouve une violente pa ssion pour le fiancé de celle-ci, Stephen, qui la compromet irrémédiablement lors d'une prom enade en barque.

Mise au ban de la société, chassée par son frère , Ma ggie se réfu g ie sur les rive s de la Floss.

Un jour de tempête, le fleuve déborde et inonde la campagne.

Maggie et Tom , enfin réunis par le déluge, périsse nt noyés mais dans les bras l'un de l'autre .

Une morale austère P ublié en Angleterre en 1860, Le M oulin sur la Floss n'est pa s qu'un roman tragique.

Bien au contraire, puisqu'une large place est laissée à des détails humoristiques savoureu x, en particulier la peinture que George Eliot fait des sœurs de Mr s.

Tulliver engoncées dans le strict respect des règles sociales et des traditions.

Mais cet humour et la limpidité du style de George Eliot sont quelque peu alourdis par l'intention morale de l 'auteur qui entend bien ici marteler une leçon.

En effet , la vie malheureuse et la mort de son h éroïne se rvent de prétexte à illu strer le fait que les qualités les plu s brillante s, même pleines de générosité, so nt pernicieuses si elle s ne s'inscrivent pas dans un certain respect du code social.. »