George BERKELEY : Traité des principes de la connaissance humaine
Publié le 22/09/2012
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George Berkeley ( 1685-1753) fut doyen de la faculté de théologie de Dublin. Animé d'un profond sentiment religieux, il partit pour Rhode Island en 1728, dans l'intention d'aller prêcher et propager la foi chrétienne aux Bermudes. Il entreprit cette "croisade" pour dénoncer l'irréligion, cause de tous les maux selon lui. Mais il ne put évangéliser aucun "sauvage", étant resté trois ans à Rhode Island à attendre des subsides qui ne vinrent jamais. Il fut nommé évêque en 1734, fonction qui l'amena à défendre les Irlandais contre l'Angleterre...
«
Le Traité des prin cipes ( 1 710) ne jiu guère pris au sérieux
lors de sa publica
tion.
Berkeley pas
sait pour
un écrivain
talentueux , mais plu
tôt excentr ique et il
avait de la peine
à se faire prendre au
sé rieux comme phi
losophe.
Il décida
alors de dramatiser
ses idées et ses thèses pour mie~x les faire comprendre,
ave c les Trois dia logues d'Hylas et Phi lonoüs (17 12).
Le livre
Exister, c'est percevoir
L
e premier ouvrage publié par Berkeley était une théori e de
la vis ion, et cela n'est pas sans importance pour l'ouvrage
qui nous intéresse .
Depuis les Grecs , en passant par saint Augus
tin, Malebranche et Descartes, la vue était considérée comme le
sens le plus noble et
le plus apte à nous faire découvrir le monde.
Tout philosophe se devait donc de donner une explication de
la
vision lorsqu' il échafaudait sa théorie de la connaissance.
La
vue, selon Berkeley , comme tous les autres sens
d'ailleur s, ne
nous met pas en contact avec des objets réels, car le monde cor
porel , physique ,
n 'ex iste que comme objet de perception.
Autre
ment dit, les sens ne nous renseignent que sur nos perceptions.
D'où la célèbre formule sur laquelle repose l'idéalisme , appelé
aussi immatériali sme, de Berkeley
:esse est po·cipi, c'est-à-dire
"exister, c'est être perç u".
Si l'esprit humain est encombré d'idé es
abstraites confuses, si les philosophes (surtout les sceptiques,
matérialistes et athées) et les
libertins s'égarent, c'est à cause
d'un préjugé : celui de la matière qui existerait en soi et de la
prétendue réalité des idées abstraites.
Dieu existe
L
e Traité des principes de la connaissan ce humaine a pour
sous-titre :
"Traité contenant des recherche s
s ur les princi
pales causes d'e rreurs et de difficultés dans les science s et sur les
fondements du scepticisme, de l'athéisme et de l'irréligion" .
Ber
keley se propose en effe t de prouver la nature spirituelle de l'être
et l'existence de Dieu.
Si les objets perçus par nos sens ne sont
que des idées, cela ne signifie pas pour autant qu'ils n'existent
pa
s.
Notre esprit, fini et imparfait , suppo se un être divin, un es
prit infini , qui perçoit lui-même et produit les idée s en nous.
Puisqu e tout ce qui existe n'est que pens ée et idée, et ne peut
ex is ter que dans un esprit infini, l'immat érialisme est inconce
vable sans Dieu .
L'existence de
Dieu ne se réduit donc pas en
une hypo thèse reli gieu se ou philosophique, elle est la vérité su
périeure de
la science et la justification de la réalité objective..
»
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