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Genèse de L'Etranger De Camus

Publié le 23/11/2012

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Les analogies sont nombreuses. Il est peu probable cependant que Mersault et Meursault laissent dans l'esprit du lecteur une empreinte identique. Entre La Mort heureuse et L'Etranger, une véritable révolution s'est produitf dans le style de Camus : l'image du personnage principal que propose chacun de ces livres s'en trouve du coup bouleversée.

Dans une très large mesure, La Mort heureuse relève du classique récit psychologique à la troisième personne: l'auteur nous fait pénétrer dans l'esprit d'un individu dont il n'ignore ni les déchirements ni les méandres. C'est pourquoi le texte regorge de passages ou de remarques qui pourraient appartenir aussi bien à Proust qu'à Gide.

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« 26 1 Etude de L'Etranger bonheun>.

Camus semble souscrire au moins en partie aux propos qu'il met dans la bouche de l'un de ses personnages : •Ne me faites pas dire que l'argent fait le bonheur.

J'entends seulement que pour une certaine classe d'êtres le bonheur est possible (à condition d'avoir du temps) et qu'avoir de l'argent c'est se libérer de l'ar­ gent.» Sur la base de ce principe, le roman semble s'organi­ ser de manière on ne peut plus simple.

Par la technique du« flash-back »,la première partie nous ramène à l'exis­ tence que menait Mersault lorsque, pauvre et contraint à toutes les routines et à toutes les servitudes de l'exis­ tence, il lui était impossible de connaître véritablement le bonheur.

Symétrique, la seconde partie du roman nous découvre un Mersault libre enfin de s'engager dans la seule expérience qui vaille la peine d'être vécue: la poursuite volontaire et lucide de son propre bonheur.

Au temps perdu de la pauvreté s'oppose donc et répond le temps retrouvé de la richesse et de la félicité.

L'argent suffirait-il donc à faire le bonheur? On se doute que la philosophie de Camus ne se réduit pas au seul renversement des stéréotypes de la sagesse popu­ laire.

La conviction exprimée dans La Mort heureuse rejoint celle qui, sur un autre mode, résonnait déjà dans les plus belles pages de Noces: une existence humaine n'a de valeur et de grandeur que lorsqu'elle se fait face-à-face lucide et passionné avec tout ce que notre destinée contient d'irrémédiablement fini.

La mort et le bonheur forment un couple paradoxal dont les deux termes ne peuvent être dissociés et dont l'insécable unité s'inscrit jusque dans le titre du premier roman de Camus.

Au moment même où, lorsque le roman débute, Mersault abat Zagreus, il est victime des premières atteintes d'une maladie qui, à la dernière page du livre, aura raison de lui.

En ce sens, La Mort heureuse est. »

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