GENDARME EST SANS PITIÉ (Le) et autres pièces brèves, de Courteline. (résumé)
Publié le 14/04/2016
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Pour Georges Courteline (pseudonyme de Georges Moinaux, 1858-1929), humoriste dont la verve s’exerce irrésistiblement contre tout ce qui, militaire ou fonctionnaire, est fortement organisé, le théâtre n’est pas une chaire, mais une image de la vie que ses caricatures puissantes ne déforment guère. Il puise son inspiration dans la vie militaire : Lidoire, les Gaietés de l’escadron (*), le Train de 8 h. 47 {*) ; - la vie judiciaire : Un client sérieux, le Commissaire est bon enfant, le Gendarme est sans pitié, VArticle 330, les Balances ;
- la vie des petits bourgeois : Boubouroche, la Cruche, la Paix chez soi, ou des fonctionnaires : Messieurs les ronds-de-cuir. L’œuvre dramatique de Georges Courteline est une comédie humaine mise à la portée de tous. La philosophie qui s’en dégage est assez amère, comme celle de Molière : l’humanité est médiocre et il n’est aucun remède à ses maux. Comme l’explique le plaignant La Brige, dans VArticle 330, le raisonnement de la plupart des hommes est « Si je ne te crains pas, je me fous de toi ». Alors à quoi bon se révolter ? Mieux vaut en rire. Mais ce qui élève ses esquisses bien au-dessus de simples caricatures, c’est qu’il croque toujours l’essentiel de ce que nous pouvons reconnaître en nous et autour de nous, atteignant ainsi à une vérité durable et classique.
Lidoire (1891) se passe le soir dans la chambrée d’un régiment de cavalerie. L’adjudant, puis le brigadier dé semaine, viennent distribuer des punitions et donner à Lidoire des ordres impossibles à exécuter, ce qui provoque chez lui d’amères réflexions sur le métier militaire, « où tout le monde commande sans qu’y ait seulement un lascar pour savoir de quoi qu’y retourne.» A peine endormi, il est réveillé par le trompette La Biscotte, qui rentre tellement saoûl qu’il doit le déshabiller et le coucher. Sa bonté provoque les déclarations sentimentales et les remords de La Biscotte qui, trouvant qu’il « déshonore l’armée française », veut rendre sa trompette, non sans en avoir tiré des sons rauques qui attirent l’adjudant. Conclusion : Lidoire est emmené au poste de police. - Avec Un client sérieux (1896), nous entrons au Palais de Justice. Après avoir remis pour la quatrième fois l’affaire de Jean-Paul Mapipe, arrêté le dimanche des Rameaux devant N.D. de Lorette vendant du cresson pour du buis, et qui moisit depuis un mois en prison, Lagoupille, lampiste au ministère des Affaires Étrangères, comparaît devant le tribunal sur plainte de Monsieur Alfred, limonadier, auquel il a donné un coup de poing en plein visage alors qu’il tentait de l’expulser du café dont il est patron. Lagoupille se choisit pour défenseur, à l’audience, l’avocat Barbe-molle qui brigue la place de substitut. Tandis que Barbemolle commence sa plaidoirie en vantant les qualités de son client, le substitut, qui lit « l’Officiel », apprend qu’il est révoqué et remplacé par Barbemolle. Il quitte aussitôt son siège et c’est Barbemolle qui requiert maintenant contre Lagoupille, en réfutant les propres arguments de sa plaidoirie. Lagoupille, « chevalier du devoir », devient une « gouape qui porte fièrement la honte d’être abject ». Conclusion : Lagoupille est acquitté - et Barbemolle conti-
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