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GASPARD DE LA NUIT de BERTRAND (résumé & analyse)

Publié le 07/11/2018

Extrait du document

La poésie emprunte à Rembrandt son art de traiter la lumière : il s'agit de faire « naître la vague aurore du clair-obscur». Dans certains poèmes, des scènes se figent soudain, grâce à l'utilisation de l'imparfait ou du présent qui en étirent la durée, et s'offrent comme autant de tableaux dans lesquels d'intenses et mystérieuses lueurs viennent trouer l'obscurité : « Des lampes sont allumées dans les tentes au chevet des capitaines morts l'épée à la main » (\"la Nuit d'après une bataille\") ; « Des torches s'allument dans les casemates, courent sur les bastions, illuminent les tours et les eaux » (\"la Citadelle de Wolgast\").

 

Placé, par son titre et son auteur fictif, sous les auspices de la nuit, le recueil privilégie les ambiances nocturnes. Les « prestiges » de la nuit (voir le titre du troisième livre) sont avant tout ceux du rêve, de l'hallucination, de l'obscure magie des visions. Fantastique et onirique, la poésie de Bertrand est peuplée d'apparitions surgies de la nuit : « Écoute ! - Écoute ! - C'est moi, c'est Ondine qui frôle de ces gouttes d'eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune » (\"Ondine\"). Souvent venues du passé, ces figures étranges confèrent à Gaspard de la nuit une teneur singulière qui a fait dire à André Breton, dans son Manifeste du surréalisme 

GASPARD DE LA NUIT de BERTRAND.

 

Poèmes en prose, 1842.

 

Fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot: le sous-titre de cette œuvre posthume, unique dans la poésie du XIXe siècle par son atmosphère magique. et par le mystère qui entoure son émergence, puis sa destinée. en définit bien l'intention: il s'agit de croquis. scènes de genre et autres esquisses comme les Redonnaient les peintres flamands et le graveur Jacques Callot, qui avait déjà inspiré l'Allemand E.T.A. Hoffmann. Les tableaux qui constituent l'œuvre proprement dite sont précédés de plusieurs entrées en matière: dédicaces (à Sainte-Beuve et à Hugo), introduction en vers et en prose, récit où l'auteur prétend avoir rencontré un poète étranger qui lui aurait remis le manuscrit de l'œuvre. Celle-ci consiste en une série de textes en prose. divisée en six livres (École flamande, Le Vieux Paris, La Nuit et ses prestiges, Chroniques, Espagne et Italie, Silves), et suivie d'une postface et de fragments détachés de l'ensemble.

« poeste du � siècl e par son atmo­ sphère magique.

et par le mystère qui entoure son émergence, puis sa desti­ née.

en définit bien l'intention: il s'agit de croquis.

scènes de genre et autres esquisses comme les affect ionnaient les peintres flamands et le graveur Jacques Callot, qui avait déjà inspiré l'Allemand E.T.A.

Hoffmann.

Les tableaux qui constituent l'œuvre pro­ prement dite sont précédés de plu­ sieurs entrées en matière : dédicaces (à Sainte-Beuve et à Hugo), introduction en vers et en prose, récit où l'auteur prétend avoir rencontré un poète étranger qui lui aurait remis le man us­ crit de l'œuvre.

Celle-ci consiste en une série de textes en prose.

divisée en six livres (École flamande, Le Vieux Paris, La Nuit et ses prestiges.

Les Chroniques.

Espagne et Italie, Süves), et suivie d'une postface et de fragments détachés de l'ensemble.

• Au premier abord, Gaspard de la nuit peut paraitre comme une production typique du romantisme Je plus super­ ficiel: on y retrouve tout un assortiment d'accessoires • gothiques• (flèches, tou­ relles, démons.

fées et brigands!, qui rap­ pelle l'engouement de l'époque pour un Moyen Age de pacotille, celui des romans de Walter Scott, qu'on retrouve aussi bien dans Notre-Dame ete Paris* que dans les œuvres de Nodier ou de Théophile Gautier -écrivains que le poète a fréquentés quelque temps au salon de l'Arsenal avant de mourir, emporté par la phtisie.

Mais Aloysius Bertrand (1807-1841) joint à cette recherche du pittoresque une sensibilité nocturne et une puissance d'évocation qui ann oncent Nerval et qui rappellent le climat fantasmagorique du romantisme allemand, celui des contes fantastiques de Hoffmann et des poèmes d 'Eichendorf ou de Novalis.

• C'est sans doute cette singularité qui explique la ferveur exceptionnelle dont jouit cet ouvrage auprès d'un public de connaisseurs qui, à toutes les époques, ont su en apprécier l'inquiétante étran­ geté -qu'il s'agisse de Sainte-Beuve o• -.

créa des pièces d'une virtuosité trans­ cendante, qui témoignent de la force ins­ piratrice de l'œuvre.

Celle-ct a pourtant longt�mps été tenue pour mineure, tout au plus conune une • date • dans l'histoire de la poésie en prose, ou conune la source d'œuvres plus ambitieuses telles celles de Baudelaire.

On peut pourtant l'apprécier, simplement, conune un chef­ d'œuvre ayant son originalité et sa séduction propres.

ÉomONS: Bertrand.

Cospord ete la nuit, FlamJl) arion.

• Nouvelle bibliothèque romantique •.

t972 .

Ed.

Max Milner.

Gallimard, •Poésie•.

1960.

Erut> E: Pierre Moreau.

La Tradition frança.ise du poènw en prose avant Baudelaire, Lettres modernes.

1969.. »

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