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Gargantua de François Rabelais (analyse détaillée)

Publié le 23/10/2018

Extrait du document

gargantua
Gargantua 
 
François Rabelais (1494-1553)
Roman satirique en 58 chapitres précédés d’un prologue, publié à Lyon, capitale intellectuelle de la France.
LIEUX DE L’ACTION
 
Les alentours de Chinon, Paris, l’abbaye de Thélème.
 
ÉPOQUE DE L’ACTION
 
Contemporaire de l’auteur (la Renaissance et les débuts de la Réforme).
 
PERSONNAGES PRINCIPAUX
 
Gargantua, géant débonnaire, grand buveur ; le roi Grandgousier, son père ; Gargamelle, sa mère ; Picrochole, roi belliqueux, ennemi de Grandgousier ; Frère Jean des Entommeures, moine bon vivant, sale et paillard, allié de Gargantua ; Thubal Holoferne, Jobelin Bridé et Ponocrates, précepteurs de Gargantua.
 
RÉSUMÉ DE L’ACTION
 
Prologue : Rabelais invite son lecteur à chercher un sens caché derrière la fantaisie du texte.
 
Dès son plus jeune âge, Gargantua étudie avec Thubal Holoferne et Jobelin Bridé, deux vieux tousseux qui lui donnent une éducation traditionnelle. Devenu fou, niais, tout rêveur et radoteur (ch. 15), l’enfant est confié à Ponocrates qui l’emmène à Paris et l’instruit selon les méthodes novatrices des humanistes : les résultats sont prodigieux (ch. 23-24).
 
Les terres de Grandgousier sont envahies par Picrochole, qui se heurte à la résistance de frère Jean (ch. 27) bientôt aidé de Gargantua, venu à la rescousse. Vite défait par le géant qui prend les boulets de canon pour des mouches, l'agresseur bénéficie de la générosité du vainqueur. Pour récompenser frère Jean, Gargantua fait bâtir l'abbaye de Thélème (ch. 53-57). Passages-clés : le prologue, l'éducation de Gargantua (ch. 23), la résistance de frère Jean (ch. 27), l'abbaye de Thélème (ch. 53-57).
 
THÈMES DOMINANTS
 
• L'éducation : Rabelais ridiculise la scolastique médiévale — lecture de commentaires à la place des documents originaux, autorité du maître, usage exclusif de la mémoire. L'éducation humaniste est bien différente : accès direct aux textes anciens par l'étude des langues, culture encyclopédique, appel à l'intelligence et au sens critique, méthode expérimentale, exercice physique. Cet idéal d'un savoir universel s'énonce à travers les nombreuses énumérations du texte.

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« causse.

Vite défait par le géant qui prend les boulets de canon pour des mouches, l'agresseur bénéficie de la générosité du vainqueur.

Pour récom­ penser frère Jean, Gargantua fait bâtir l'abbaye de Thélème (ch.

53-57).

Passages-dés : le prologue, l'éducation de Gargantua (ch.

23), la résis­ tance de frère Jean (ch.

27), l'abbaye de Thélème (ch.

53-57).

THÈMES DOMINANTS • L'éducation : Rabelais ridiculise la scolastique médiévale -lecture de commentaires à la place des documents originaux, autorité du maître, usage exclusif de la mémoire.

L'éducation humaniste est bien différente : accès direct aux textes anciens par l'étude des langues, culture encyclopé­ dique, appel à l'intelligence et au sens critique, méthode expérimentale, exercice physique.

Cet idéal d'un savoir universel s'énonce à travers les nombreuses énumérations du texte.

• La religion : Rabelais se moque de certaines pratiques religieuses mais ne s'attaque jamais à la doctrine catholique.

S'opposant à l'hypocrisie et à l'obscurantisme, il recommande la lecture directe des textes sacrés, la sim­ plicité et l'indépendance par rapport au pape.

Ses vues sur la religion sont développées à travers des épisodes satiriques (ch.

18-20, 27, 38-46).

• La guerre : Grandgousier symbolise le pacifisme et Picrochole, l'esprit de conquête.

Ce thème alimente, sur le mode satirique, les épisodes guerriers de la seconde partie; il permet à Rabelais d'exprimer ses préférences pour la paix.

• Le corps : traité à travers la nourriture, le vin et le sexe, ce thème donne au roman sa bonne humeur, sa fantaisie et son réalisme.

Le géant permet à Rabelais de grossir ses effets comiques par l'hyperbole et la caricature.

• L'utopie est introduite par l'abbaye de Thélème : symbole de la Renaissance, ce magnifique château abrite une élite mixte, éclairée et par­ faitement éduquée.

Paradis sur terre, il donne au roman sa conclusion idéologique sous la forme d'un idéal épicurien, fais ce que voudras.

STYLE • Le style réaliste -le lexique familier : Il pissait sur ses chaussures 1 chiait dans sa chemise.

(ch 11) -le lexique anatomique: Alors 1 d1un seul coup 1 il lui trancha la tête en lui ouvrant le crâne au-dessus du temporal 1 en enlevant les deux pariétaux et la suture sagit­ tale avec une grande partie du frontal.

(ch.

44) -le lexique de la nourriture : Il déjeûnait de belles tripes frites 1 de belles grillades 1 de beaux jambons 1 de belles pièces de chevreau et de force tartines matutinales.

(ch.

21) • La parodie -du style épique :Aux uns 1 il écrabouillait la cervelle 1 à d1autres 1 il démettait les vertèbres du cou 1 à d1 autres 1 il disloquait les reins 1 effondrait le nez 1 pochait les yeux 1 fendait les mâchoires! enfonçait les dents dans la gueule.

(ch.

27). »

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