FUITE VERS LE PUR (résumé) Nelly Sachs

 Sous ce titre, l’écrivain allemand Nelly Sachs (née en 1891) a groupé en 1961 ses quatre grands recueils : Dans les demeures de la mort, l'Obscurcissement des étoiles, Et personne ne sait comment continuer [1957], Fuite et Transformation  et deux cycles inédits de poèmes Fuite vers le pur  et La mort exalte encore la vie. Issue d’une famille juive aisée, Nelly Sachs parvint, de 1933 à 1941, à se cacher à Berlin avec sa mère malade. Son mari, ses enfants, ses amis furent assassinés. Avec l'aide de Selma Lagerlôf, elle réussit à passer en Suède, où elle continue à vivre. Nelly Sachs dit d’elle-même : « Mesure humaine perdue; je suis la solitude / Que vous, mes frères et mes sœurs, cherchez en ce

monde / O Israël, de la souffrance de ta fuite / Je

suis un écho qui crie au ciel. » Nelly Sachs ressuscite dans ses poèmes la tragédie du judaïsme, elle la fait verbe et elle en est la voix. Yoix prophétique : « Ma vie est tellement un entrelacs de douleur que je plonge chaque fois dans le feu pour y chercher les mots. Je suis toute hésitante, puis vient la nuit, et j’ose. » Arrachant au souvenir des paroles, des conjurations dont la puissance rappelle l’Ancien Testament, Nelly Sachs évoque les « inscriptions mortuaires écrites dans l’éther à la mémoire des frères et des sœurs morts ».