Friedrich von SCHILLER : Les Brigands
Publié le 25/09/2012
Extrait du document
La révolte de Karl Moor, il est vrai, tourne court. Le héros fait amende honorable. La vérité, que Karl Moor a méconnue et qu'il n'a découverte qu'au prix de tragiques erreurs, c'est que les lois sont nécessaires à l'ordre moral du monde. Mais les termes dans lesquels il exalte leur "inviolable majesté" montrent bien que les lois dont il reconnaît la légitimité sont dans son esprit des lois justes, issues de la liberté, et non pas celles que les tyrans ont faussées à leur profit et sous le couvert desquelles ils perpétuent en Allemagne le règne de l'arbitraire. Autrement dit, s'il désavoue son entreprise ( ... )
«
Selon la préface de la première version des Brigand s, la pièce fut écr ite pour être lue plutôt que jouée,
tant Schiller craignait
qu'on ne comp renne
pas ses intentions et
qu'on voie dans
l'œuvr e une apologie du crime.
Le livre
Le sombre destin de deux frères ennemis
F
ranz Moor, le cadet, laid, froid et calculateur, profite de
l'absence de son frère aîné Karl, sensible et exalté, pour
amener leur père à déshériter ce dernier.
Karl, qui attendait le
pardon de son père pour sa vie de libertin, décide, sous le coup
du désespoir , de fuir dans les forêts de Bohême et de
diriger une
bande
de brigands : il volera aux riches pour donner aux
pauvres.
Pendant ce temps , Franz fait croire que leur père est
mort.
Devenu comte, il essaie
en vain
de séduire Amalie, sa
cousine orpheline, qui aime Karl depuis toujours .
Karl se rend
au château de son enfance sous un faux nom et retrouve Amalie,
qui
l'aime sans le reconnaître .
Ayant appris les vilenies de son
frère,
il fuit dans la forêt pour l'épargner.
Il trouve dans une tour
son vieux père que Franz maintient en prison .
La troupe de Karl
arrive alors au château Moor pour y mettre le feu , et Franz se
donne la mort.
Amalie s'offre à Karl ; mais le vieux Moor meurt
en apprenant les activités de celui-ci.
Les brigands rappellent
à
leur chef qu' illeur est lié pour la vie par serment.
Il tue Amalie
qu 'il ne peut posséder, pour aller ensuite se rendre à la justice.
Exaltation et démesure
L
es deux frères, aux caractères si différents , se rejoignent
dans leur goût de l'indépendance et de la liberté, qui
aboutira à leur perte .
Les forces émotionnelles
et instinctives
dominent Karl :
le sentiment de l'injustice paternelle le pousse
à fuir la société et à créer une société marginale de redresseurs
de torts.
La forêt sombre et touffue où
il trouve refuge symbolise
admirablement cette partie obscure de son être.
A l'opposé,
Franz a banni les sentiments de son existence et se soumet tout
entier au plan qui l'obsède : prendre la place de son père.
Cette
obsession le mène cependant
à la folie, en détruisant sa façade
froide et rationnelle ,
à l' image des flammes qui consument le
château des Moor.
Les livres préférés des deux frères annoncent
le destin tragique qui les attend
-l'histoire de Joseph vendu par
ses frères et le drame de Brutus et de César.
Le style de la pièce,
où
abondent le s longues scè nes aux tirades étendues, les
exclamations, les superlatifs, les invocations et les phr ases
interrompue s, est adapté au caractère excessif des héros..
»
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