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Francis JAMMES: De l'Angélus de l'aube à l'Angélus du soir (Résumé & Analyse)

Publié le 22/02/2012

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Rompant avec les excès du symbolisme, De l'Angélus... raconte la vie simple de la nature et des gens humbles, la nostalgie des temps révolus et des espaces vierges, dans une langue poétique à la fois dépouillée et suggestive.

Le prélude d'une oeuvre poétique unique

En publiant en 1898 De l'Angélus de l'aube à l'Angélus du soir, son premier recueil important, Francis Jammes élargit une audience jusque-là limitée à quelques amateurs éclairés et amis avisés, comme André Gide, qui avait su déceler dans les premiers vers du poète un ton nouveau.

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)ANGÉLUS DE L•AUBE À L'ANGÉLUS DU som (D e r• F RAN ciS JAMMES .

Poèmes, 1898.

Composé d'une centaine de très courts poèmes, ce recueil rassemble l'essentiel de la première floraison poétique de l'auteur.

D'emblée se déploie tout l'univers qui foi tnera le cadre de sa création: au centre, la nature: saisie à travers les multiples éléments qui composent le cadre de vie quotidien du poète, dans cette cam­ pagne béarnaise où il passera toute son existence; un peu partout, des ani­ maux familiers (•J'aime l'âne:., «Le Pauvre Chien •>, des fleurs de tous les jours, et les innombrables aspects de l'eau, du soleil et du vent; des figures et des objets humains, eux aussi d'une mi racu leuse banalité: paysans entre­ vus, enfants rieurs, jeunes filles trou­ blantes, et la pipe en terre, l'évier, les livres de prix aux reliures rouges ...

Tout un monde très proche, mais qui s'élargit parfois, par la grâce de la rêverie ou de la nostalgie, aux horizons lointains de quelque Antille désuète ou d'un passé aux couleurs fanées, et qui révèle, dertière la pauvreté touchante des apparences, des trésors d'émotion et de suavité.

• Placé, dès l'exergue, sous l'invocation de Dieu et habité, comme l'indique le titre, par une présence divine constante et diffus e, ce recueil est cependant bien antérieur à la • conversion • de Francis J amm es C 1868-1936), laquelle n'intervien­ dra qu'en 1906.

D'ailleurs, la piété fer­ vente mais famili ère qui l'inspire est bien éloignée de la prédication apologétique qui altère quelque peu les œuvres ulté­ rieures (Géorgiques chrétiennes, 1911).

Elle s'exprime plutôt sous la fot tne d'une jubilation • franciscaine •, célébrant, dans la nature, la parure candide de son créateur.

A l'égard de cette nature, Jammes n'adopte ni le parti pris idéaliste des romantiques ou des symbolistes, ni le point de vue esthétisant des parnas siens: le concret, le vif de la sensation sont ses points d'ancrag e; les choses sont, dans leur immédiateté, et le poète n'a d'autre souci que de les dépeindre, ou plutôt de les faire exister, les montrant en toute ingénuité.

D'où le refus de la métaphore et 1 'usage fréquent, si caract éristique, de verbes neutres, qui s'effacent derrière la réalité: • il y a la haie après la route •, • La mairie est carr ée avec sa vieille horloge •, • Voici les toits de zinc, le pont, le gave vert• ...

• Cette approche ascétique et paisible de la réalité, venant après les ivresses convulsives du symbolisme, devait mar­ quer profondément toute une génération de poètes, qui, entre 1890 et 1914, cher­ cheront leur voie dans le retour à une rustique simplicité et retrouveront avec un émerveillement parfois naïf le charme perdu des vertus agrestes Œfenri de Régnier, Jeux rustiques et divins, 1897; Paul Fort, Ballades, 1894).

Mallatmé.

Gide, et Claudel seront sensibles à l'ori­ ginalité d'un art aux accents si person­ nels, dont le ton et la manière étaient et sont restés sans exemple dans la poésie française ; si le • jammi sme • est resté plus une mode éphémère qu'un art poétique, on en retrouve cependant la filiation dans le travail méticuleux d'un Francis Ponge -sans toutefois la rigueur ni l'herrné tisme de celui-ci, mais au cont raire avec rabandon d'une langu e qui aspire à la plus transparente simpli­ cité, et avec une métrique qui tend à la fluidité de la prose.

, EnmoN: J ammes, De l'angélus de l'aube à l'angélus du soir, Gallimard, ·Poésies• 1971.

ÉnmE: Robert Mallet, Francis Jammes, Seghers, 1950.. »

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