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FRANCE MÉTROPOLITAINE - RÉUNION SEPTEMBRE 1996 - SÉRIES TECHNIQUES (sauf F11 et F12)

Publié le 30/08/2014

Extrait du document

 

Aristote

« L'être le plus intelligent est celui qui est capable de bien uti­liser le plus grand nombre d'outils : or, la main semble bien être non pas un outil, mais plusieurs. Car elle est pour ainsi dire un outil qui tient lieu des autres. C'est donc à l'être capable d'acquérir le plus grand

5 nombre de techniques que la nature a donné l'outil de loin le plus utile, la main.

Aussi, ceux qui disent que l'homme n'est pas bien constitué et qu'il est le moins bien partagés des animaux (parce que, dit-on, il est sans chaussures, il est nu et n'a pas d'armes pour combattre) sont dans

10 l'erreur. Car les autres animaux n'ont chacun qu'un seul moyen de défense et il ne leur est pas possible de le changer pour un autre. L'homme, au contraire, possède de nombreux moyens de défense, et il lui est toujours loisible2 d'en changer et même d'avoir l'arme qu'il veut et quand il le veut. Car la main devient griffe, serre, corne, ou lance

15 ou épée ou toute autre arme ou outil. Elle peut être tout cela, parce qu'elle est capable de tout saisir et de tout tenir. «

1.    « Le moins bien partagé « : le moins bien pourvu.

 

2.    « Il lui est toujours loisible « : il a toujours la possibilité de.

q     Ouvertures

LECTURES

  Aristote, Des parties des animaux.

  Platon, Protagoras.

 

  Leroi-Gourhan, Le Geste et la Parole.

Ils n'ont pas la faculté d'en inventer d'autres. Au contraire, la claire représentation des fins permet à l'homme de déduire et d'inventer un nombre indéfini de moyens permettant de les atteindre. En toute rigueur, il faut réserver le terme de technique à cette capacité d'inventer le moyen, consciente et réfléchie. C'est par métaphore que l'on peut parler de technique dans le cas de l'usage animal de certains instruments.

« 0 Les clés du sujet ANALYSE DU TEXTE ET FORMULATION DES ENJEUX ""' Aristote compare dans ce texte la condition de l'homme à celle de l'animal.

Sa thèse est que la main humaine est la preuve que l'homme est plus intelligent que l'animal.

C'est une idée communément reçue que l'homme est supérieur à l'animal.

Mais on ne se demande pas tou­ jours de quelle manière, sur quel plan.

Ici l'auteur répond: c'est du point de vue de l'intelligence que l'homme surpasse l'animal.

À l'évidence, l'homme se distingue de l'animal par de nombreux aspects: la science, la morale, l'amour, le langage ...

Mais comme les animaux ne partagent pas cette vie spirituelle, la comparaison n'est pas possible sur ce terrain.

Il y a là différence mais pas inégalité.

C'est sans doute pourquoi, de manière très rigoureuse, Aristote formule l'idée de la supériorité humaine sur l'animal sur un plan où la comparaison entre eux est possible, celui de l'intelligence technicienne.

0 Corrigé (commentaire de texte) Question 1 Le texte procède en deux temps.

Tout d'abord, il déploie un syllogisme (raisonnement en trois étapes) qui aboutit à la thèse du texte.

On peut le restituer ainsi : 1.

Caractéristique de l'intelligence : on reconnaît l'intelligence à la capacité d'utiliser un grand nombre d'outils.

C'est la proposition majeure du raisonnement.

2.

Observation empirique : la main est un outil à multiples fonctions.

C'est la proposition mineure.

3.

Conséquence : l'homme (sous-entendu : qui est le seul à avoir des mains) est donc par nature plus disposé à l'intelligence que les animaux.

C'est la conclusion du raisonnement.

Dans un second temps, le texte devient polémique : il réfute la thèse opposée d'après laquelle par nature, l'homme n'est pas plus mais moins bien doté que l'animal (voir le mythe de Prométhée exposé par Prota­ goras dans le dialogue de Platon, Protagoras).

Aristote commence par. »

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