FLEURS DE TARBES (Les) ou la Terreur dans les Lettres. (résumé) Jean Paulhan
Publié le 10/06/2016
Extrait du document
Œuvre de l’écrivain
français Jean Paulhan (né en 1884), publiée en 1941. Paulhan, artiste amoureux de son art, artisan épris de son outil, eut le malheur de naître en des temps où la beauté est suspecte et où les mots font peur. De nos jours, l’honnête écrivain commence par tout attendre des Lettres pour ne leur porter bientôt, vite déçu, que dégoût et mépris. On voit la critique, à l’instar de Sainte-Beuve, méconnaître les talents de son époque et tolérer que l’auteur nous échappe après l’œuvre et l’homme après
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Une page du manuscrit des Fleurs de Tarbes.
l’auteur. Il y a pire, cette maladie des Lettres se révèle un mal chronique de l’expression : le contact semble perdu, la pensée compromise et l’homme réduit au silence.
L’abeille continue pourtant de faire son miel, mais « sans fleurs », comme, à Tarbes, « il est défendu d’entrer dans le Jardin public avec des
fleurs à la main ». Perfection nous est artifice et il nous faut refuser les « mots usés », les règles, le métier; émigrer et se taire comme Rimbaud ou inventer des alibis. On recherchera « l’originalité » jusque dans l’expression; mais l’écriture artiste ou l’alchimie du verbe n’offrent de réussite que provisoire. On cultivera « l’innocence », on s’effacera devant le document ou la tranche de rêve; mais, journaliste ou médium, ce modeste n’est qu’un menteur. Plutôt que de tourner la défense, voyons-en les raisons.
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