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Fiche de lecture: Ubu roi d'Alfred Jarry (Résumé)

Publié le 22/02/2012

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Vers 1894, Alfred Jarry signe pour la première fois, officiellement du moins, sa première publication littéraire. A la suite d'un concours, il publie La Régularité de la chasse dans L'Echo de Paris. Il se lie d'amitié avec Léon Paul Fargue et fait son entrée, en tant qu'écrivain, au Mercure de France. La publication, coup sur coup, de Les Minutes de sable mémorial (1894) et de César antéchrist, qui tournent déjà autour du personnage d'Ubu, le place parmi les poètes décadents qu'il fréquente assidûment. À l'origine caricature de professeur née d'une pochade de potaches, le Père Ubu est devenu sous la plume de Jarry le héros d'une saga bouffonne (en quatre pièces et deux almanachs), en même temps qu'un mythe moderne du pouvoir et de l'absurde. Dans une esthétique hostile à l'art autant qu'à l'humanisme et au rationalisme, Jarry tend au public le miroir d'un double « ignoble » et joue à fond des conventions du théâtre ; « Ubu roi » annonce et prépare ainsi, dès 1896, les expériences et les déconstructions du XXe siècle.
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« conventions théâtrales; l'inconvenant est l'élément essentiel de la pièce : on mange, on dort, Ubu a desindigestions...

Les personnages sont schématisés à l'extrême : le soldat est fait pour se battre, Ubu pour tuer etpour manger, la mère Ubu pour le pousser parce qu'il est trop peureux, trop lâche pour agir de lui-même.

Tous lesautres personnages tournent autour du couple principal.

Ubu n'est animé par aucune aspiration élevée, tout sepasse au niveau du ventre et de la satisfaction immédiate.Côté mise en scène, toutes les astuces théâtrales sont dévoilées : la trappe par laquelle les personnagesdisparaissent est donnée pour ce qu'elle est (une trappe), les chevaux sont en bois, les combats sont excessifs...Quant au langage, il mélange tous les styles et toutes les époques : de Rabelais à Racine en passant par lesexpressions populaires, sans oublier les inventions de Jarry (utilisation d'un mot à contresens, ou sans s'occuper dusens du tout...).Tout cela forme un ensemble que l'on ne peut rattacher à aucun courant.

Le Père Ubu peut être perçu comme uneparodie, mais une parodie sans sujet défini.

Personne n'est visé particulièrement et tout le monde se sent pointé dudoigt.

La terrible puissance d'Ubu réside dans le fait qu'il est l'expression même de la caricature et qu'elle s'appliqueà tous et à tout. 1 • LE CONTEXTE À l'origine caricature de professeur née d'une pochade de potaches, le Père Ubu est devenu sous la plume de Jarryle héros d'une saga bouffonne (en quatre pièces et deux almanachs), en même temps qu'un mythe moderne dupouvoir et de l'absurde.

Dans une esthétique hostile à l'art autant qu'à l'humanisme et au rationalisme, Jarry tend aupublic le miroir d'un double « ignoble » et joue à fond des conventions du théâtre ; « Ubu roi » annonce et prépareainsi, dès 1896, les expériences et les déconstructions du XXe siècle. 2 • LE TEXTE Dans une Pologne de fantaisie, « c'est-à-dire Nulle Part », le capitaine de dragons Ubu, poussé par sa femme et sesappétits, rêve de pouvoir.

Il tue le roi, puis, pour alimenter sa « Chambre-à-Sous », les nobles, les juges, lesfinanciers et quelques paysans.

Mais les forces conjuguées de Bougrelas, fils du roi assassiné, et du tsar de Russieviennent vite à bout de ce fantoche monstrueux : Ubu s'enfuit avec quelques séides, est sauvé des griffes d'unours, retrouve sa femme qui a tenté de le trahir et s'exile vers la France, bien décidé à s'y faire nommer Maître desFinances. • L'argent, moteur et matièreSi la cupidité motive toutes les ambitions, toutes les trahisons et tous les abus, l'argent est une force politique :d'où le leitmotiv satirique des impôts.

Mais en même temps, à un tout autre niveau, Jarry, avant Freud, suggère parles images et la dramaturgie une équivalence entre l'argent et la matière fécale, la « Merdre ». 3 • LES THÈMES MAJEURS Ubu, l'homme absurdeGoinfre, pingre, lâche, ingrat, ignare et cupide, Ubu est imbu de principes (ambition, honneur militaire) et de discours(royal, religieux), qu'il abandonne à la moindre impulsion et qu'il sacrifie toujours à ses appétits et pulsions.

Troischoses donnent un sens à son existence : la « physique » (la nature, dans le sens où elle s'oppose à l'art et àl'intellectualité), la « phynance » et la « Merdre ». Le pouvoir, tragique et grotesqueComme chez Shakespeare objet d'ambitions et de luttes, l'exercicedu pouvoir se résume à la spoliation, à la trahison, à l'extermination et à la guerre.

Il est symbolisé par des objetsféroces et dérisoires : le crochet à Nobles, un petit bout de bois, la machine à décerveler. 4 • L'ÉCRITURE La subversion théâtraleEn parodiant la tragédie, en refusant la psychologie, en transformant les acteurs en marionnettes, qui évoluent surun cheval de bois au son d'une musique de foire, en inventant une langue grotesque, Jarry crée un théâtreprovocateur, grossier, sinistre et drôle. • La force des motsJarry forge une langue composite et délibérément fausse : faite d'archaïsmes et de vulgarismes, de référencessecrètes, de citations détournées et de déformations burlesques, elle dérange, étonne, contribue à l'inquiétanteétrangeté d'Ubu. • La vulgaritéElle naît des mots, dont le premier, « Merdre », garde sa force jubilatoire et provocatrice.

Elle est surtoutl'expression outrée dans les comportements, motivations et volte-face, d'une bêtise bestiale, satisfaite etdangereuse, que dénonce l'auteur.. »

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