Fiche de lecture: TARTUFFE de MOLIÈRE
Publié le 18/09/2010
Extrait du document
Orgon, riche et honorable bourgeois, a introduit sous son toit un personnage nommé Tartuffe qui a entièrement gagné sa confiance. Non seulement celui-ci profite sans scrupule des largesses d'Orgon, mais, investi par ce dernier d'un pouvoir absolu, il exerce sur les membres de la famille une véritable tyrannie.
La clé de cette étrange situation tient dans un mot : la dévotion. Orgon et Tartuffe sont tous les deux dévots, mais Orgon est sincère, alors que Tartuffe est un faux dévot, un aventurier qui simule la dévotion pour assouvir son ambition personnelle.
Par les marques extérieures d'une piété et d'une humilité exemplaires, Tartuffe a réussi à se faire passer auprès d'Orgon pour le porte-parole de la volonté divine : un « saint homme «.
Le ressort de l'action est donc, pour une part, dans l'habileté de Tartuffe qui se sert de la religion pour abuser de la crédulité de son hôte. Mais le support psychologique de l'intrigue repose essentiellement sur le caractère passionné, impulsif, emporté, d'Orgon, victime d'une bigoterie qui n'est que le masque de son égocentrisme.
«
que de l'appui de sa mère, Madame Pernelle, encore plus imbue que lui des mérites du faux apôtre.
Dans l'autre camp se regroupent la deuxième femme d'Orgon, la jeune et belle Elmire, Damis, le filsaîné du premier mariage d'Orgon, Mariane, fille également de ce premier mariage, Cléante, le frèred'Elmire, et enfin Dorine, la suivante.
LE TRIOMPHE DE L'HYPOCRISIE
Le conflit éclate à l'occasion de la décision d'Orgon de donner sa fille Mariane en mariage à Tartuffe.Pourtant Mariane est promise à Valère, à qui elle est liée par un amour partagé.
Mais cet argumentest de peu de poids devant le désir passionné d'Orgon de s'attacher Tartuffe par des liensirréversibles.
Au nom de la soumission à la toute-puissante autorité paternelle, Orgon exige de safille qu'elle épouse Tartuffe.
Jugeant impossible de fléchir son mari, Elmire demande alors à Tartuffe, par l'intermédiaire de Dorine,un entretien « privé » pour l'exhorter à prouver sa bonne foi en renonçant à un mariage qui ferait lemalheur de Mariane.
Tartuffe profite de l'occasion et du caractère confidentiel de la rencontre pourjeter le masque et faire ouvertement des avances indécentes à Elmire.
Il emploie toutes lesressources de la rhétorique dévote pour inciter l'épouse de son bienfaiteur à l'adultère.
Celle-cicherche à tirer parti de la situation et propose à Tartuffe un marché : elle ne dira rien à son mari decette tentative de séduction à condition que Tartuffe fasse pression sur Orgon afin de hâter lemariage entre Mariane et Valère.
Mais Damis a été témoin de la scène.
Il sort de sa cachette pour dénoncer Tartuffe auprès de sonpère.
Elmire s'éclipse, trop consciente de l'issue de l'explication entre les trois hommes.
Loin de chercher à se justifier, Tartuffe s'accuse au contraire de tous les péchés.
Cette manifestation d'humilité persuade Orgon de la bonne foi de son protégé qu'il croit
victime d'un complot.
Il maudit et déshérite son fils et le chasse de sa maison.
Tartuffe feint de pardonner à Damis par charité chrétienne et offre de s'en aller définitivementpour ne pas donner prétexte à la calomnie.
Il se pose ainsi en victime et remporte un triomphetotal.
Orgon lui fait donation de tous ses biens.
Cléante tente de convaincre Tartuffe qu'en acceptant cette donation, il dépossède une familleentière et risque par là même de perdre sa crédibilité en montrant au grand jour les vraiesmotivations de son comportement.
Mais l'hypocrite est trop sûr de lui pour se laisser intimideret coupe court à la conversation.
UN COUP DE THÉÂTRE
Elmire décide alors de prendre Tartuffe à son propre jeu.
Elle propose à son mari de mettre le dévot à l'épreuve.Après quelques réticences, Orgon accepte d'assister secrètement à un entretien au cours duquel Elmire fera àTartuffe une fausse déclaration d'amour pour l'amener à se démasquer.
Celui-ci tombe dans le piège.
Lorsque ledoute n'est plus possible sur les véritables intentions du faux dévot, Orgon apparaît et chasse Tartuffe.
Mais celui-cise rebiffe.
La donation le rend maître des lieux.
C'est à Orgon de s'en aller.
Atterré, le chef de famille confie ensuite à Cléante que non seulement il a abandonné à l'imposteur tout ce qu'ilpossède, mais qu'il lui a confié des papiers compromettants concernant un ami poursuivi par la justice du Roi.
Tenuau courant du renversement de situation, Damis accourt pour aider son père.
Madame Pernelle sera la dernière à ouvrir les yeux sur la vraie nature de Tartuffe.
Elle ne se laissera convaincre quelorsqu'un huissier, tout acquis à Tartuffe, vient faire exécuter l'ordre de déménager la maison dans les plus brefsdélais.
Orgon n'est pas seulement expulsé de chez lui, il est en
outre menacé d'arrestation, car Tartuffe vient de le dénoncer à la police du Roi.
Un coup de théâtre apporte alors à la comédie un heureux dénouement.
En allant dénoncer Orgon, Tartuffes'est dénoncé lui-même.
Le Roi a reconnu en lui un escroc recherché pour d'innombrables méfaits commis sousun autre nom.
L'officier de police est donc venu arrêter Tartuffe et non Orgon.
Le Roi a pardonné à ce dernier« l'offense secrète» inspirée par le noble souci de protéger un ami et il a annulé la donation.
Mariane pourraépouser Valère.
Une fable politique
Tartuffe traduit les troubles et les hésitations d'une période de transition et de mutation.
Il y est question de.
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