Fiche de lecture sur les premières pages de Sur le but de l'idéographie, dans Ecrits logiques et philosophiques, de Frege
Publié le 09/11/2012
Extrait du document
«
Or, le problème est que si en logique on peut écrir
e :
A = A + A = A + A + A
A = A .
A = A .
A .
A
cela nest pas toujours en vrai en algèbre.
Il y a donc bien chez Boole une différence entre le calcul mathématique et le calcul
logique qui fait que les équations logiques dont il sest occupé nont rien à voir avec la
résolution des équations algébriques et cest-ce qu e lui reproche Frege.
Il ajoute aussi que Boole na presque rien invent é de nouveau parce que Leibniz avait
déjà effectué des travaux à ce sujet.
Ainsi, 0 désigne chez Boole lextension dun conc ept sous lequel rien ne tombe et 1
est lextension dun concept sous lequel tombe tout de dont on parle.
Chez Leibniz,
ces mêmes notions sont traduites par « ens » et « n on ens ».
A .
B = 0 dit que les deux concepts sexcluent.
Cette équation est vérifiable sans que A = 0 ou B = 0.
Mais, en plus du zéro il faut un signe de négatio n pour changer le concept et dire le
contraire.
Certains auteurs ont un signe supplément aire pour la négation de lidentité
mais cette solution ne convient pas à Frege qui jug e que la multiplicité des signes de
négation nest pas un avantage pour la logique bool éenne.
Boole réduit les « secondary propositions » aux « primary propositions » dune
manière trop artificielle au goût de Frege parce qu e cela fait intervenir la notion de
temps.
Il préfère la méthode de Hugh Mac Coll (math ématicien et logicien dorigine
écossaise) qui évite lintroduction du temps en int erprétant lexpression des
« secondary propositions » sans faire appel à celle des « primary ».
Seulement, dans ce cas, on rompt le lien qui exis te entre les deux parties qui divise,
selon Boole, la logique.
Il faut donc faire le choi x entre la proposition de Boole et
celle de Mac Coll car elles ne sont pas compatibles .
On ne peut passer dun type de jugement à lautre parce quon ne peut se permettre
de demployer dans une même recherche les mêmes sig nes avec une double
signification.
Boole se sert des signes algébriques pour représe nter la logique abstraite mais ils ne
sont pas adaptés à lexpression dun contenu et ce nest pas leur but.
Cependant, cest
celui de Frege que de joindre les quelques signes q uil a introduit avec les signes
mathématiques.
Les signes existants correspondraien t alors aux racines des mots et les
signes introduits aux terminaisons et particules qu i forment un rapport logique entre
les contenus et les racines.
Le symbolisme de Boole est donc inutilisable à cette fin car
il est impossible que dans la même formule le signe + signifie soit le sens logique, soit
le sens arithmétique.
De ce fait, il ne peut être e nvisagé que dans un domaine séparé
de ce dernier.
Frege a donc été forcé de trouver dautres signes pour les relations logiques et son
idéographie sapparente donc plus au calcul booléen des jugements quà celui des
concepts, comme le remarque Schröder.
Pour autant, cela ne veut pas dire quil nest pa s capable dexprimer le rapports de
subordination entre les concepts..
»
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