Fiche de lecture : REMARQUES SUR LA LANGUE FRANÇAISE Vaugelas

REMARQUES SUR LA LANGUE FRANÇAISE

Vaugelas (Claude Favre de). Essai, 1647.

Continuateur de Malherbe, qui avait commencé, dès la première décennie du xviie siècle, à prôner une rupture avec la tradition humaniste de la Pléiade, Vaugelas (1585-1650) entreprend d’«épurer» la langue française. Sont bannis non seulement les archaïsmes et les latinismes qu’avaient utilisés Ronsard ou Montaigne, mais aussi la langue du peuple et de la bourgeoisie. Les provincialismes, les mots liés à l’exercice d’un métier (qu’il s’agisse de l’artisanat, du commerce, de la justice ou de l’enseignement) sont proscrits. Les doctes ne sont plus jugés à même de statuer, en matière de correction de la langue — le Pédant n’est-il pas, au xviie siècle, la cible favorite de la littérature satirique ? À l’autorité des savants, Vaugelas, familier des salons précieux et en particulier de l’hôtel de Rambouillet, substitue celle de la Cour, et notamment des femmes.