Fiche de lecture : QUATRE-VINGT-TREIZE de Victor Hugo
Publié le 17/11/2018
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QUATRE-VINGT-TREIZE
Victor Hugo. Roman, 1874.
Les Bleus et les Chouans se livrent une guerre inexpiable dont la victime
est le peuple, représenté par Michelle Fléchard, veuve avec trois enfants qu’un bataillon républicain prend en charge malgré sa fidélité à la monarchie féodale. Le marquis de Lantenac engage alors une lutte implacable avec Cimourdain, un représentant du peuple. Au cours des combats, les trois enfants sont pris comme otages par les Vendéens, assiégés dans une forteresse. Au moment où ils vont périr dans son incendie, Lantenac, qui a pu fuir, revient et les sauve. Gauvain, son neveu, jeune aristocrate gagné à la république, ne peut admettre que son oncle soit condamné à la guillotine. Il aide le chef royaliste à s’évader et prend sa place en prison. Cimourdain, inflexible en dépit de l’amitié paternelle qui le lie à Gauvain, le fait guillotiner, puis se suicide.
♦ Hugo (1802-1885), qui rentre à Paris le 5 septembre 1870, jouit d’un immense prestige, mais a le sentiment d’un malentendu: il se qualifie de «guide échoué». Monarchiste sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, il s’est converti en 1848 à l’idéal républicain: s’il voit en 1789 l'avènement du monde à la lumière, il ne renonce pas à juger la Révolution et choisit l’année 1793 pour la mettre en procès. Quatre-vingt-treize, dernier roman ou épopée, présente les idées qu’Hugo s’est forgées sur cette période et sur l’histoire de l’humanité : selon lui, le cours du XIXe siècle montre que très vite la révolution devient réactionnaire et aboutit à la monarchie. D tente de rapporter cette involution historique aux ambiguïtés du mouvement de 1789 et il le met en parallèle avec la situation de 1870, avec la Commune.
♦ À travers la monstruosité et l’angélisme, les hasards d’une intrigue qui aboutit à la nécessité de la Terreur, à travers la dualité de chaque personnage qui met en question une représentation idéaliste de 1789, à travers l’échec des héros dévoués et la réussite de leurs contraires, Victor Hugo se demande comment la Révolution peut se fonder sur des changements de mentalités qu’elle doit en fait rendre possibles, comment la Terreur est nécessaire à la Révolution et comment à la fois elle la nie. L'histoire apparaît sans principes: l’être humain doit sans cesse pactiser avec le Mal et sa générosité ou sa noblesse le trouvent en contradiction avec lui-même. Alors, ce qui se perd au niveau de l’histoire et de l’homme se récupère au niveau de la transcendance: à la fin du roman, l’envol des âmes de Gauvain et
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de
Cirnourdain signe la réconciliation
entre Révolution eL Terreur.
Él>mONS• Hugo, Quatre-W�gt-tmu.
éd.
Jean
E:dut, CamJer.
·Ciaaslquea GamJer•, 1980.
Yves Gohln.
Gallimard.
•FoUo•.
1979.
nJDa o Henri Guillemin, Viaor HUJIO por lul
m.!me, Le Seuil.
1951.
Guy Rosa.
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treiu ou la critique du roman lùstor1que •, Revue
d'h.iBtoire UtUrutre lt'Onç�We, mars et luln 1975..
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