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Fiche de lecture : POÉSIES COMPLÈTES d'Alfred de Musset

Publié le 18/11/2018

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POÉSIES COMPLÈTES

Alfred de Musset. 1854.

 

Divisé en deux parties, Premières poésies (1830-1834) et Poésies nouvelles (1835-1852), ce recueil rassemble la presque totalité de la création poétique de Musset. Celle-ci étant indissoluble de l’expérience personnelle du poète, il permet d’avoir une vision d’ensemble de sa biographie intérieure et sentimentale. En particulier, la coupure instaurée entre deux grandes périodes d’activité poétique souligne l’importance du drame que fut la liaison du poète avec George Sand, et la fécondité créatrice de cette crise, dont le retentissement sur son âme est le sujet même du célèbre cycle des Nuits, centre de gravité de l’œuvre. Après ce tournant, le ton du poète, qui a fait l’apprentissage de la douleur, se fait beaucoup plus mûr, plus grave, plus tourmenté: son désespoir et sa recherche d’une issue à celui-ci, à travers la foi (« L’Espoir en Dieu »), le rapprochent de Lamartine, auquel il rend hommage dans une «Lettre à Lamartine». Ce n’est cependant pas la foi qui apportera le repos à son âme, mais le temps: «Souvenir» marque la fin de l’aventure amoureuse avec George Sand. Après ce chant d’adieu, le poète revient à une veine plus classique, qui peut paraître un reniement de ses premières fièvres romantiques («Une soirée perdue»), mais qui rend aussi témoignage de la diversité de son inspiration.

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« le retentissement sur son âme est le sujet même du célèbre cycle des Nuits", centre de gravité de l'œuvre.

Après ce tournant, le ton du poète, qui a fait l'apprentissage de la douleur, se fait beaucoup plus mûr, plus grave, plus tourmenté: son désespoir et sa recherche d'une issue à celui-ci, à tra­ vers la foi (cL'Espoir en Dieu•), le rap­ prochent de Lamartine, auquel il rend hommage dans une • Lettre à Lamar­ tine•.

Ce n'est cependant pas la foi qui apportera le repos à son âme, mais le temps: c Souvenir • marque la fin de l'aventure amoureuse avec George Sand Après ce chant d'adieu, le poète revient à une veine plus classique, qui peut paraître un reniement de ses pre­ mières fièvres romantiques (c Une soi­ rée perdue •>, mais qui rend aussi témoignage de la di ve rs ité de son ins­ piration.

• Contrairement aux autres poètes romantiques, Musset (1810-18571 n'a pas publié ses poèmes sous la forme de recueils, conçus comme des ensembles ordonnés.

Mis à part les Contes d'Es­ pagne et d'Italie*, en 1830, et Spectacle dans un fauteuil, en 1832, la plupart de ses œuvres ont été d'abord publiées séparément dans des périodiques, notamment dans la Revue des Deux Mondes.

C'est seulement en 1840 qu'il las regroupa une première fols, avec les deux recueils précédents; ce volume connut plusieurs rééditions, constam­ ment enriclùes de pièces nouvelles.

dont celle de 1854.

la dernière qui ait été revue par l'auteur.

• Le parcours que dessine ce recueil met en valeur.

à travers la variété des tons et des hwneurs.

la fidélité de Musset à une certaine conception de l'acte poétique.

épanchement du cœur.

confidence de l'être tout entier; mais il témoigne aussi de la richesse d'une personnali té beau­ coup plus complexe qu'une lecture trop réductrice de l'œuvre l'a longtemps laissé croire.

Romantique par sentiment.

mais classique par goilt (comme en témoignent les dernières pièces du recueil.

notamment le dialogue satirique entre ·Dupont et Durand•), frivole par attitude.

mais désespéré par tempéra­ ment, Musset tente, à contre-courant de son temps et peut-être de sa nature pro­ fonde, de réaliser une synthèse originale entre ces aspirations opposées: oe n'est sans doute pas un hasard si c'est finale­ ment, comme on le reconnait aujour­ d'hui, sous la forme théâtrale que Musset est le mieux parvenu à exprimer toutes ces dualités.. »

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