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Fiche de lecture : Pierre Hadot, Les Exercices spirituels

Publié le 07/05/2014

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Dans Exercices spirituels et philosophie antique, nouvelle éd. Paris, Albin Michel, 2002, pages 19 à 74 (première édition : 1981, Paris, Etudes augustiniennes).

 

 

Ø  L’auteur : Pierre Hadot est né à Paris en 1922, il est un philosophe, historien et philologue français spécialiste de l’Antiquité. Chargé de recherches au CNRS en 1954, il sera élu Professeur au Collège de France en 1982 sur une initiative de Michel Foucault. Il y enseignera jusqu’en 1990 pour devenir Professeur émérite un an plus tard. Il meurt à Orsay, le 24 avril 2010. La particularité de son œuvre est d’avoir mis en avant la philosophie comme manière de vivre et comme exercice spirituel.

 

 

 

               Les Exercices spirituels s’ouvrent sur une citation de G. Friedmann tirée de La puissance et la sagesse (Paris, 1970, p.359) : idée de révolution de soi, d’effort sur soi. Y apparait la notion d’ « exercice spirituel «, ainsi que la formule « s’éterniser en se dépassant «, qui intéressera également Pierre Hadot. G. Friedmann cherchait une tradition pour se ressourcer qui soit compatible avec la situation spirituelle contemporaine. Mais il n’a pas eu l’idée d’aller explorer du côté de la philosophie antique gréco-romaine. C’est d’une certaine manière ce que Pierre Hadot va se proposer de faire, tout en replaçant la philosophie antique gréco-romaine dans la perspective qui était la sienne. L’enjeu est important car comme le dit Pierre Hadot : « la tradition antique continue à vivre en Friedmann comme en chacun de nous « (p. 20).

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« 1.

« Apprendre à vivre » (p .

22) La philosophie est un exercice, un art de vivre qui engage toute l’ existence.

Elle est un progrès car elle nous rend meilleurs.

La philosophie est une « conversion » (p.

23).

Elle n’est pas seulemen t de l’ordre de la connaissance, e lle est aussi de l’ordre du soi , de l’être.

Elle nou s fait sortir de l’inconscience et d’une vision désordonné e du monde en nous faisant passer à un état de vie authentique.

La philosophie apporte la paix et la liberté intérieures.

En philosophant, nous ne sommes peu à peu plus rongés par le souci.

→ La philosophie est conversion : elle nous fait passer de l’inauthentique à l’authentique, nous libère du souci et nous conduit à un certain apaisement.

Mais c e changement est difficile, c’est là que doivent intervenir les exercices spi rituels.

→ La philosophie comme « thérapeutique des passions » : les passions (« désirs désordonnées, craintes exagérées », p .

23) apparaissent dans toutes les écoles philosophiques comme principale s cause s de souffrance.

La philosophie est donc tout d’abord une « thérapeutique des passions ».

Chaque école (épicuriens, platoniciens, stoïciens , etc.) a la sienne propre.

Le stoïcisme (p.

24 à 33) : la philosophie va aider l’homme à savoir quel bien il peut obtenir et quel mal il peut éviter.

Ce bien et ce mal qui dépendent de la liberté humaine sont le bien moral et le mal moral.

Ce qui ne dépend pas de nous doit nous être indifférent, c’est le domaine de la nature et nous devons l’accepter.

Passage d’une vision humaine (passionnelle) de la réalité à une vision naturelle des choses.

Différents exercices spirituels stoïciens : o L’attention (prosochè ) : conscience de soi, vigilance constante de l’esprit.

Permet de distinguer ce qui dépend de nous de ce qui n’en dépend pas.

Cette attention au moment présent est la base des exercices spirituels.

L’attention permet de pouvoir réagir adéquatement en toutes circonstances.

Il faut accueillir les évènements de la vie avec cette règle f ondamentale toujours à l’esprit.

L’attention n’est pas un simple savoi r, mais une transformation de la personnalité.

o La méditation et la mémorisation : manière organisée d’avoir toujours à l’esprit des règles fondamentales pour ne pas avoir peur, être triste ou en colère face à des évènements qui ne dépendent pas de nous.

C ela transforme notre « climat intérieur » (p.31) et notre vision du monde extérieur.

[Pierre Hadot parle du « pouvoir thérapeutique de la parole ».

] Mais cet exercice qu’est la méditation a besoin d’être alimenté par des exercices intellectuels.

o Les exercices intellectuels (lecture, audition, recherche, examen approfondi, etc.) : ils vont venir « nourri r » la méditation .

Capacité par exemple de replacer les choses dans le « Tout cosmique » ou bien encore d’analyser ce qui compose les choses.

o Les exercices pratiques (maitrise de soi, accomplissement des devoirs, etc.) : ils vont permettre de créer des habitudes, toujours dans l’optique de respecter les règles fondamentales.

Cela trouve un écho dans les propos de G.

Friedmann.

Plutarque a écrit de nombre ux traités à propos de ces exercices (p.

33).

Il est important de commencer à s’exercer dans les choses faciles, pour acquérir peu à peu plus de stabilité.

Pour le stoïcien, philosopher c’est s’exercer à vivre consciemment (se reconnaitre « partie d’un c osmos », p.

33) et librement (ne s’attacher qu’à ce qui dépend de nous).

L’épicurisme (p.

33 à 38) : la philosophie, là aussi, se présente comme une guérison.

Mais ici, les exercices spirituels se pensent aussi en terme de détente de l’esprit : « ramener l’âme des soucis de la vie à la simple joie d’exister ».

« Ramener » et non « amener » : détente de l’esprit, retour, et pas seulement tension et concentration comme chez les stoïciens.

Mais les exercices spirituels de l’épicurisme n’en sont pas moins précis et méthodiques.

Le malheur des hommes vient qu’ils souffrent de craintes injustifiées et de désirs insatisfaits.

Ainsi, les hommes sont privés du plaisir d’être, seul vrai plaisir (p.

34).. »

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