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Fiche de lecture : PÈRE GORIOT (Le) d'Honoré de Balzac

Publié le 17/11/2018

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PÈRE GORIOT (Le)

Honoré de Balzac. Roman, 1835.

 

Dans la pension Vauquer vivent Mlle Michonneau, Victorine Taillefer, une jeune orpheline, Bianchon et Rasti-gnac, deux étudiants, Vautrin, un fameux gaillard, jovial mais énigmatique, et le père Goriot, un vieillard miné par un mystérieux chagrin. Eugène de Rastignac est intrigué par les retours nocturnes de Vautrin et par les visites que reçoit Goriot. Introduit par sa cousine, Mme de Beauséant, dans les salons parisiens, il découvre peu à peu le secret du père Goriot: négociant enrichi, il s’est retiré après avoir doté et marié ses deux filles, la comtesse Anastasie de Restaud et la baronne Delphine de Nucingen, qu’il aime passionnément. Toutes deux, mondaines et égoïstes, le négligent, le renient et ne se souviennent de lui que pour lui extorquer de l’argent. Ulcéré dans sa tendresse, le malheureux se prive de tout pour satisfaire leurs caprices. Cependant le mystérieux Vautrin observe Rastignac et devine la faiblesse du jeune homme : sa pauvreté et son ambition de devenir riche et puissant. Il lui propose d’accélérer son ascension en épousant Victorine Taillefer, qui serait une riche héritière si son frère mourait: Vautrin s’offre, moyennant compensation, à trouver un arrangement pour supprimer le frère de Victorine. Mais Rastignac refuse et préfère tenter sa chance auprès de Mme de Nucingen. Vautrin qui n’est autre que Jacques Collin, un forçat évadé, est dénoncé à la police par Mlle Michonneau et arrêté le jour où Rastignac apprend que le frère de Victorine a été tué en duel. Instruit des compromissions de ses filles, le père Goriot est frappé d’apoplexie: il agonise en les bénissant, tandis qu’elles sont au bal, indifférentes au drame qui se joue. Goriot meurt entre les bras de Rastignac: l’ingratitude monstrueuse des femmes du monde, le martyre du père Goriot, les diaboliques machinations de Vautrin font perdre à Rastignac ses illusions juvéniles. Contemplant Paris du haut du cimetière du

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« Père-Lachaise, il lance un défi à la société: • À nous deux maintenant.

• • Dans Le Père Goriot, Balzac !1799-18501 noue les fils épars de ses ouvrages précé­ dents: il mêle l'histoire sentimentale de Goriot, l'analyse psychologique, le récit des aventures de Vautrin et le roman d'éducation de Rastignac.

La narration éclaire successivement des centres d'in­ térêt divers.

entrecroisant des destins en apparence étrangers mais que des liens invisibles rapprochent et font interférer: Rastignac démêle les fils et vit les péri­ péties du drame de Goriot.

Bien plus, Le Père Goriot occupe une place privilégiée dans l'économie de La Comédie humaine: il inaugure le retour systéma­ tique des personnages qui assure • l'unité vitale et non factice de l'œuvre • (Proust!, qui double le plan d'ensemble déjà exis­ tant et le conflit d'énergies qui l'anime.

• La paternité est au centre du roman: à l'instar du roi Lear de Shakespeare, le père Goriot la vit comme une passion.

une monomanie, puisqu'il a cessé toute activité et que cette pensée excessive et celle de l'ingratitude filiale le dévorent.

De plus, Rastignac est à la recherche d'un père: Vautrin.

le mauvais père.

le père incestueux, l'homme de la révolte, de la volonté de puissance dans une société où la morale est une duperie, ou Goriot, l'homme de l'abnégation? Ras­ tignac rejette en fait ces deux paternités spirituelles après en avoir assimilé l'en­ seignement profond, ce qui lui permet de les dépasser.

Il décide de lutter contre la soc iété, corps à corps comme avec la matière.

ÉomoNs: Balzac, Le Père Goriot, dans La Comédie humaine, t.

III, éd.

Rose Fortassier, Gallimard, • La Pléiade•, 1955.

Éd.

Nicole Mozet, L.G.F., •Le livre qe poche•.

1971.

EruoES: Pierre Barbéris, Le Père Goriot, Larousse, 1972.

Nicole Mozet, ·La description de la pension Vauquer•, Année balzacienne.

1972.. »

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