Fiche de lecture : PASSE-MURAILLE (Le) de Marcel Aymé
Publié le 18/11/2018
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PASSE-MURAILLE (Le)
Marcel Aymé. Nouvelles, 1943.
Dutilleul, un homme terne et médiocre, découvre qu’il a le don de passer à travers les murs. Heureux de prendre ainsi sa revanche sur la vie et sur les autres, il use et abuse de son nouveau pouvoir et des mauvais tours qu’il permet, jusqu’au jour où son don l’abandonne au beau milieu d’une muraille. Il reste alors figé à jamais dans la pierre, hantant de ses plaintes les nuits de Montmartre. Dans les nouvelles qui suivent, Marcel Aymé mêle à nouveau la veine populiste au fantasque et décrit avec un réalisme à la fois drôle et naïf la vie des Français sous l’Occupation. Le merveilleux, l’ironie, l’humour et une certaine forme de cynisme conjugués expriment le caractère profondément insolite de la vie quotidienne, voire son incohérence et son absurdité.
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Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)LE PASSE-MURAILLE DE MARCEL AYMÉ (FICHE DE LECTURE)
Recueil de dix contes, insolites, émouvants.
Drôles et nuancés, réalistes jusque dans leurs situations saugrenues,ces étranges récits sont en fait de généreuses chroniques populaires.
Du Passe-muraille » (histoire d'un « excellenthomme qui possédait le don singulier de passer à travers les murs sans en être incommodé ») à « En attendant »(pages pleines d'humanité, relatant une queue de quatorze personnes à la porte d'une épicerie pendant la guerre de« 1939-1972 »), en passant par « Le Proverbe » (portrait d'un infaillible chef de famille) et « L'Huissier » (jugementdernier d'un pauvre officier ministériel qui a osé crier, au prix de sa vie : « A bas les propriétaires ! »), cet ensemble,empreint de l'atmosphère absurde et douloureuse de la France du temps de l'occupation allemande, séduit par sonart, ses inventions, son amicale satire.
L'auteur se montre là libre, observateur, heureux de rêver et de conter ; safantaisie créatrice y est tout à la fois folle et sage.
Le naturel imperturbable de cette suite « imaginaire - réaliste »suggère finalement une éternelle innocence.Publié en 1943, ce recueil de contes, digne souvent de Voltaire et de Maupassant, est un des meilleurs ouvrages deM.
Aymé.
Cocasse, il est chaleureux ; varié, il n'est pas disparate.
L'auteur atteignant l'expression parfaite, chaquenouvelle se change en fable et poème.La lecture, elle aussi chaussée des « bottes de sept lieues », se poursuit d'un récit à l'autre avec curiosité etagrément.
L'oeuvre à écriture classique, patiente et précise, offre un humour et une sensibilité de la plus heureusejustesse.
L'AUTEUR Né à Joigny (Yonne) le 29 mars 1902, M.
Aymé a été élevé par ses grands-parents.
Après une enfancejurassienne, assez secrète, il se destinait à une carrière d'ingénieur quand la maladie l'en détourna : il devint alors,et sans grand succès, journaliste.
A partir de 1926 il se consacra à la littérature où il s'imposa comme romancier : «La Jument verte », « La Vouivre » ; comme dramaturge : « Clérambard », « La Tête des autres » ; commenouvelliste : « Le Nain », « Derrière chez Martin », « Le Vin de Paris » ; comme conteur : « Les Contes du Chatperché » (peut-être son oeuvre maîtresse).
Fidèle Montmartrois, il vivait à Paris dans un isolement quasi légendaire,travaillant avec une rare indépendance d'esprit.
Une crise cardiaque devait l'y terrasser fin 1967.
Des contes fantastiques que vivent des gens médiocres ou insignifiants
C'est un petit fonctionnaire qui s'aperçoit qu'il peut traverser les murs ; ou une femme pouvant se multiplier à l'infiniqui disperse dans le monde six mille sept cent répliques d'elle-même.
Les gouvernants rationnent le temps de vie,occasionnant ainsi des morts relatives et des résurrections cocasses.
Ou bien, ils avancent le temps de dix-sept anspour arrêter la guerre.
C'est une vieille dévote qui entre au Paradis grâce à son voyou de neveu.
Un huissier entreaussi au Ciel après un purgatoire curieux.
Un enfant voit son rêve de bottes de sept lieues se réaliser.En quelques pages, Marcel Aymé développe des sujets de rêve avec tant de précisions qu'on ne sait plus où est levrai.
Les lieux, le temps, la mort : tout est dépassé.
Le portrait populaire des gens de la ville
Les remontrances d'un père à son fils pendant un dîner familial au sujet d'un devoir de français, la folie d'unpercepteur qui exige qu'on livre les femmes au fisc, persuadé que sa femme a été enlevée parce qu'il était en retardsur le paiement de ses impôts ; et les récits de la vie de quatorze personnes attendant l'ouverture d'uneboulangerie, forment une fresque à la fois précise, naturelle et poétique des gens de Montmartre ou des bourgeoisde province.
Souvent marqués par les détails du quotidien pendant l'Occupation, ces récits sont autant des contespour enfants que des nouvelles pleines d'enseignements et de bon sens.L'ensemble décrit la France profonde, c'est-à-dire la plus reculée, la plus oubliée, mais aussi la plus prompte àexprimer ses sentiments.
Tous les personnages affichent une générosité simple, vraie derrière un comportementsouvent dur ou renfermé..
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