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Fiche de lecture : Lettre à Ménécée, Epicure.

Publié le 05/12/2010

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 1/ Structure de la lettre :

 

La lettre à Ménécée d’épicure pourrait se diviser en cinq parties.

 

La première partie constitue le prologue. Elle commencerait à : « « Épicure à Ménécée, salut « jusque  « principes nécessaires pour bien vivre «. Epicure véhicule ici l’idée selon laquelle la philosophie est essentielle au bonheur et que l’on accède à celui-ci grace à la philosophie. Il insiste ainsi sur la nécessité de philosopher à tout age.

      Titre : Le bonheur s’acquiert par la philosophie.

 

Dans la seconde partie, de « Commence par te persuader « jusqu’à « tout ce qui s’en écarte «, Epicure parle des Dieux et affirme que leur rôle n’est pas is prépondérant qu’on peut le croire : selon lui nous n’avons ni à les craindre, ni a attendre d’eux un salut.

      Titre : Le rôle des dieux n’est pas capital.

 

La troisième partie qui se situe entre « Prends l’habitude de penser « et « qu’il dût ne pas être « a pour but de montrer que la mort est une finalité, qu’elle ne fait en rien souffrir et ainsi qu’elle n’est pas à craindre.

      Titre : La mort n’est pas à craindre.

 

Epicure classe les désirs dans la quatrième partie qui se situe entre , « Il faut se rendre compte « et « le plus grand trouble des âmes «, où il parle également du plaisir comme principe et fin, et soutient qu’il faut se suffire à soi-même.

      Titre : Les désirs et les plaisirs sont les soins du corps et de l’âme.

 

Enfin, dans la cinquième et dernière partie, qui débute à « Or, le principe de tout cela « , Epicure parle de la philosophie comme exercice : il soutient qu’une des valeurs essentielles est la prudence et met en avant la sagesse et la supériorité du sage.

      Titre : La prudence est une vertue essentielle.

 

2/ Question centrale posée par l’auteur :

 

      Dans sa lettre à Ménécée, Epicure soutient que le bonheur est accessible à tous et ce aisément. Le texte s’articule donc autour des questions suivantes : qu’est ce que bien vivre et comment bien vivre ?

 

 

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« 7/ Le soin du corps et de l’âme : désir et plaisir. Epicure procède à une classification des désirs.

Il s'agit donc non pas pour Épicure de dire que les désirs sont nécessairement mauvais et donc à éliminer mais le philosophe soutientqu’il faut peser le pour et le contre avant d’assouvir tel ou tel désir.

Ainsi, Epicure commence par distinguer deux sortes de désirs : les désirs naturels et les désirs vains.

Les désirs vains sont fondés sur de vaines opinions et vont à l’encontre de la nature.

On peut les interpréter comme une tentative inespérée de fuite de la mort par la recherche d’unbut irréalisable et ainsi la création inarétables de désirs.

Ainsi l’homme qui tente de subvenir à des désirs vains est en perpetuelle souffrance : il n’atteint jamais réellement son but etest rongé par un manque qui traduit ce refus de la simplicité pour ces désirs qui lui semblent plus distingués ou raffinés.En ce qui concerne les désirs naturels, ceux-ci se partagent entre désirs naturels nécessaires et désirs naturels mais non nécessaires.

Subvenir aux désirs naturels nécessaires estune étape indisbensable à l’accession de la vie heureuse.

Cependant, Epicure les différencie en les classant dans trois catégories : ceux qui sont nécessaires pour la vie même (la faimet soif), ceux qui sont nécessaires pour la tranquillité du corps (comme par exemple la nécessiter de s’abriter) et enfin ceux qui sont nécessaires pour le bonheur (le désir de laphilosophie).

Les désirs naturels non-nécessaires sont donc ceux dont la non-satisfaction n'est pas contradictoire avec la possibilité du bonheur : il s'agit essentiellement des désirs sexuels.

Ainsi l'éthique épicurienne semble s'affirmer comme naturaliste (la nature sert de référence), en appelant à la simplicité et débouche sur l'autonomie. Par ailleurs, Epicure distingue le plaisir stable et les plaisirs en mouvement. Les plaisirs en mouvement sont « doux et flatteurs ».

Ceux là sont particulièrement intenses mais se distinguent aussi de par leur aspect éphémère et la souffrance qu’ils confèrent àl’homme.

En effet, plus le plaisir est court et intense, plus l’homme en redemande et souffre d’en manquer, ainsi l’homme devient un être de désir insatiable.

De fait, le plaisir en mouvement est lié aux intermittences du désir et est la conséquence d’une intense souffrance puisque l’intensité de ce plaisir est en fait synonyme de la tensionqui se dénoue en son sujet : ainsi ce plaisir n’est en rien synonyme de bonheur (par exemple, la consommation de drogues procure cette sorte de plaisir au consommateur qui estpourtant souvent malheureux).

Par ailleurs, comme l’ennui est vite au rendez-vous, il faut pratiquer une véritable surenchère des plaisirs.

En inventer de nouveaux, de plus forts.

Lasoif des plaisirs ne connaît pas l’apaisement.

Elle s’attise sans fin, enchaînant sa victime dans une spirale infernale.

La brûlure du manque, la servitude, l’insatisfaction sont d’ordinairela rançon du culte des plaisirs. C’est pourquoi Epicure oppose au plaisir en mouvement, le plaisir en repos.

C’est un état d’équilibre qui est aux antipodes de l’expérience typique des plaisirs mobiles.

Il décrit cetétat bienheureux : « La santé du corps, la tranquillité de l’âme sont la perfection de la vie heureuse.

Car tous nos actes visent à écarter de nous la souffrance et la peur.

Lorsqu’unefois nous y sommes parvenus, la tempête de l’âme s’apaise, l’être vivant n’ayant plus besoin de s’acheminer vers quelque chose qui lui manque, ni chercher autre chose pour parfairele bien-être de l’âme et celui du corps.

C’est alors, en effet, que nous éprouvons le besoin du plaisir quand par suite de son absence nous éprouvons de la douleur, mais quand nousne souffrons pas, nous n’éprouvons plus le besoin du plaisir ».

Pour Epicure, le plus haut degré du plaisir tel qu’il est déterminé par la nature est donc la suppression de la douleur.

D’où la présence des expressions : « souverain bien », «bonheur », « absence de souffrances corporelles c’est-à-dire aponie », « absence de troubles de l’âme ou ataraxie », « plaisir ».

Au fond, pour Epicure le plaisir ne serait rien d’autre qu’un état négatif c’est-à-dire l’absence de souffrances ou un état neutre : absence de souffrances mais absence de plaisir aussi.Ainsi, comme on l’avait remarqué pour Schpoenhauer la philosophie pronée par Epicure ne peut être universelle dans la mesure où cette règle de vie serait une source de frustrationpour la majorité des hommes. 8/ La santé de l’âme, combattre les troubles. L’ataraxie est la paix de l’âme.

Celle-ci ne suppose rien d’autre que la santé du corps, l’absence de douleur et la satisfaction des besoins vitaux.

Par conséquent, pour Epicure lebonheur est un état de stabilité ou l’homme ne manque de rien, mais aussi, se satisfait de peu. 9/ La notion de Dieu Epicure oppose deux manières de penser les Dieux : celle de “la foule” qui contraste de celle du sage.

Il s'agit, par une réflexion sur la vraie nature des dieux, de dissiper les erreurs,les fantaisies que les hommes ont inventé à leur sujet et dont, paradoxalement, ils sont les victimes.

Épicure commence donc par définir les deux caractéristiques principales que l'on attribue aux dieux: ce sont des êtres immortels et bienheureux.

Ces caractères sont d’après déjàimpliqués dans “la façon ordinaire de les concevoir”.

Il suffit donc d'analyser l'idée commune de la divinité pour dégager ces caractères.

Par la suite, Epicure nous conseille de jugertout ce que l'on peut dire au sujet des dieux à l'aune de ces deux qualités, immortalité et béatitude.

C'est cela qui nous permettra de faire le partage entre les deux visions des dieux.Avant d'en venir là, il faut remarquer qu'Épicure ne s'affirme nullement athée : ligne 4 du paragraphe, il dit en effet : "les dieux existent et la connaissance qu'on en a est évidente”.L'idée que nous avons des dieux doit correspondre à une réalité, mais, au fond, ce qu'il importe de démontrer c'est surtout qu'il n'y a nul contact entre les hommes et les dieux; que,même si ceux-ci existent, ils n'interviennent pas dans le cours des choses humaines.

Or, étant donné leur béatitude, il serait absurde de penser qu'ils se soucient des hommes, qu'ilssoient affectés aussi bien par leurs crimes, que par leurs malheurs.

Les dieux d'Épicure sont en fait des dieux absents.

Cela s'oppose à la vision de la foule : celle-ci n'en a d'ailleurspas une conception constante, elle varie au gré de ses passions (espoir ou crainte) : “Celle-ci ne garde jamais à leur sujet la même conception”.

Ainsi, affirme Épicure, l'impiété n'estpas où l'on croit : elle n'est pas dans le rejet des images traditionnelles des dieux mais dans ces fictions mêmes : les grecs attribuaient à leurs dieux toutes les passions humaines(jalousie, colère, rancune etc...) et voyaient derrière des phénomènes naturels tels que le tonnerre, les tempêtes etc.

des actions surnaturelles.

C'est alors le rôle du philosophe dedémystifier ces phénomènes pour montrer que les dieux n'ont rien à faire ici.

Il s'agit de dissiper toutes ces superstitions et cela se fera par l'étude “scientifique” de ces phénomènesqui les ramènera à des mouvements particuliers des atomes, à des causes purement mécaniques.

Parmi ces “fictions”, la croyance selon laquelle les divinités s'occupent de punir lesméchants et de récompenser les bons : or, nous n'avons rien à espérer, mais aussi rien à craindre des dieux (puisque leur nature nous fait connaître qu'ils n'interviennent pas dansles choses humaines).

L'univers de l'homme est donc vide. Conclusion : En définitive, Epicure nous livre dans cet épître les règles du bonheur : tout d’abord le philosphe soutient que le bonheur commence par l’extermination du malheur qui pour lui estcaractérisé par la crainte de Dieu, de la mort et de la douleur ainsi que le fait de ne pas croire en son bonheur.

Par ailleurs, pour Epicure, le bonheur est indiscociable de l’action dephilosopher et de la sagesse dont la prudence est une vertu essentielle.

Enfin, il explique comment se déroule la gestion des désirs dans une vie heureuse.Cependant la vision du bonheur d’Epicure semble se limiter à une absence de malheur et paraît terne, morne, sans action.

On peut donc légitimement se demander si le mode de vieprésenté nous conviendrait à tous.. »

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