fiche de lecture les bonnes de Genet
Publié le 19/02/2024
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Les Bonnes de Genet
présentation globale de l’œuvre :
→ Jean Genet (1910-1986) était un écrivain et dramaturge français.
Sa vie a
été marquée par des expériences difficiles dès son jeune âge, avec l'abandon
par sa mère et des périodes passées dans des maisons de correction pendant
son adolescence.
Genet a eu une jeunesse tumultueuse, se tournant vers la délinquance et
passant une grande partie de son temps en prison.
C'est en prison qu'il a
commencé à écrire, développant un style littéraire unique et explorant des
thèmes de marginalité et de criminalité dans ses œuvres.
Malgré ses débuts difficiles, Genet est devenu une figure emblématique de la
littérature française du 20e siècle.
Son engagement politique et son soutien
aux mouvements révolutionnaires ont également marqué sa vie.
Il a laissé un héritage littéraire marqué par des œuvres emblématiques telles
que "Notre-Dame des Fleurs" (1943), "Miracle de la Rose" (1946), "Pompes
funèbres" (1947), "Les Bonnes" (1947), "Querelle de Brest" (1947) et "Le
Journal du voleur" (1949)
→ Jean Genet est souvent associé au mouvement littéraire du surréalisme et
au théâtre de l'absurde.
Le surréalisme, un mouvement artistique et littéraire
du début du 20e siècle, se caractérise par une exploration de l'inconscient, du
rêve et de l'imagination.
Genet partageait certaines préoccupations et
techniques surréalistes dans son écriture, en particulier dans ses premières
œuvres.
Le théâtre de l'absurde, un mouvement qui a émergé après la Seconde Guerre
mondiale, met l'accent sur l'absurdité et la futilité de la condition humaine.
→ L'œuvre "Les Bonnes" de Jean Genet est souvent associée au mouvement
du théâtre de l'absurde.
Bien que Genet ne soit pas généralement classé
comme un dramaturge de l'absurde, "Les Bonnes" partage certaines
caractéristiques avec ce mouvement, notamment la remise en question des
normes sociales et la représentation d'une réalité déconcertante.
→ L'utilisation du terme "bonnes" peut être ironique, car les personnages
principaux de la pièce, Claire et Solange, sont des domestiques qui jouent un
rôle ambigu et complexe.
Elles sont à la fois dévouées à leur employeur et en
proie à des sentiments de révolte et de haine envers elle.
Le titre peut donc
suggérer une certaine ironie ou une critique sociale, mettant en lumière les
rapports de pouvoir et les inégalités inhérentes à la relation maître-serviteur.
Par ailleurs, le terme "bonnes" peut également être interprété dans un sens
moral ou existentiel.
Les personnages se débattent avec des questions de bien
et de mal, de culpabilité et de rédemption, ce qui ajoute une dimension
métaphorique au titre.
→ La pièce "Les Bonnes" de Jean Genet se compose d’un seul acte
Résumé de la pièce :
La pièce s'ouvre sur une scène avec deux sœurs : Claire, la cadette, et
Solange, l'aînée.
Elles sont les bonnes d'une femme riche qui appartient à la
haute bourgeoisie, que l'on connaîtra sous le nom anonyme de « Madame ».
Comme Madame est absente, Claire joue son rôle.
Solange, elle, joue le rôle
de sa sœur.
Dans cette mise en scène, Claire, jouant Madame, est accusée par
Solange, jouant Claire, d'avoir provoqué l'emprisonnement de Monsieur.
Mais
Claire (qui joue Madame), nie toute responsabilité.
En même temps, Madame
(jouée par Claire) est accusée d'avoir un faible pour Mario, le laitier.
Mais ce
laitier est surtout apprécié par l'une des bonnes.
Le spectateur voit cependant la tension dramatique monter entre les deux
personnages joués (Madame et Claire).Ce qui se dévoile, c'est la violence
(réelle) entre les Bonnes et Madame.
La violence devient physique et Solange, jouant Claire, est en train d'étrangler
Claire (qui joue Solange) lorsque le réveil sonne : c'est l'annonce de l'arrivée
imminente de Madame.Claire et Solange arrêtent alors leur jeu de rôles.
Tandis
qu'elles remettent tout en place, le spectateur apprend que Claire a écrit une
lettre qui a entraîné la fameuse arrestation de Monsieur et qu'en parallèle,
Solange aspire à l'héritage de Madame, dans le cas où celle-ci mourait.
Cette discussion laisse également voir des frictions entre les deux sœurs.
Solange avoue également qu'elle a voulu étrangler Madame, sans être capable
de terminer son acte.
C'est à ce moment-là que le téléphone retentit : c'est Monsieur, qui annonce à
Claire que le juge l'a laissé en liberté provisoire.
Il demande à ses bonnes de
dire à sa femme qu'il l'attend au café Le Bilboquet.
Cette nouvelle fait paniquer Claire : Madame et Monsieur, en parlant,
pourraient découvrir qu'elle est l'auteure de la lettre ayant dénoncé Monsieur.
Elle décide donc de tuer Madame, en l'empoisonnant avec son tilleul.
Lorsque
Madame arrive enfin chez elle, elle affirme d'emblée son soutien à Monsieur.
Son attitude avec ses bonnes est ambiguë : il est à la fois maternel et
méprisant.
Méprisant, parce qu'elle est manifestement condescendante ;
maternelle, parce qu'elle leur offre tout de même ses toilettes pour héritage.
Solange apporte finalement le tilleul empoisonné, mais Madame ne le boit pas
tout de suite.À la place, celle-ci fait remarquer que plusieurs objets ont changé
de place - et notamment le récepteur du téléphone.
Claire, suivie par Solange,
avouent que Monsieur a téléphoné : provisoirement libéré, il l'attend au
Bilboquet.
Madame charge donc Solange de lui trouver un taxi.
Claire essaie cependant
de lui faire boire le tilleul empoisonnée mais sa maîtresse préférerait désormais
du champagne.
Elle finit par sortir.
Après que Solange a accusé Claire d'avoir échoué à lui faire boire le breuvage,
les....
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