Fiche de Lecture Le Misanthrope ou l'atrabilaire amoureux Molière
Publié le 23/12/2012
Extrait du document
Les rapports entre les personnages : Alceste est ici devenu, non l’opposant de Philinte, mais une sorte
de double dégradé et comique de son ami. En outre, alors que la scène de Molière reposait sur une
tension larvée puis manifeste entre Alceste et Oronte qui s’achevait en explosion de colère, Courteline
remplace la colère par la joie, même hypocrite, puisque Alceste devient l’ami d’Oronte et accepte de
louer ce dernier. Ces rapports ont une transcription sur le plan scénique : chez Molière, c’était Oronte qui
« tournait autour « d’Alceste et lui faisait la cour, c’est l’inverse qui se passe dans la scène de Courteline.
La langue : Courteline joue de l’écho de la scène de Molière dont il reprend le style élevé et la langue
du XVIIe siècle, et il en cite des vers, mais pour mieux les modifier et leur donner une autre signification ;
l’exemple le plus frappant en est : Franchement, il est bon à mettre au cabinet/ De lecture.
Le clin d’oeil au spectateur : Même Oronte, le vaniteux, est surpris des compliments que lui adresse
Alceste : Cela vous plaît à dire / Humblement / Sans doute il a charmé tous ceux qui l’ont pu lire. /Mais…
Courteline fait peut-être ici un clin d’oeil au spectateur en soulignant par la bouche d’un personnage les
libertés qu’il prend par rapport
«
Du Bois, valet d'Alceste
5°) Protagoniste(s)
a) Alceste, idéaliste, prétend se comporter sans hypocrisie.
Il clame son intransigeance face au pouvoir et
à ses compromissions (et préfère par exemple perdre un procès où son bon droit est établi plutôt que
d’influencer le juge comme le fait son adversaire), mais il est épris de Célimène, jeune femme mondaine
et coquette.
b) Les caractère ne changent qu'à la fin, lorsque Alceste perd le procès.
Il décide de ce repentir auprès
de Célimène et après approuvé l'union d'Héliante et de Philinte.
Puis il part seul.
6°) Thèmes
*Thème 1 : *Une amitié feinte avec deux hypocrites complices
_ Il y a une certaine ironie dans l'extrait : ni Arsinoé ni Célimène ne sont très franches.
Le discours de
Célimène n'est à aucun moment sincère.
C'est le cas aussi pour Arsinoé —› elles sont toutes les deux
hypocrites, bien qu'elles se défendent du contraire.
_ La fausse politesse : sous l'apparence de propos amicaux, des propos blessants sont prononcés dans
cette scène.
Dans la scène qui précède, il s'agissait de médisances in absentia ; ici, il s'agit de
médisances in praesentia.
*Thème 2 : *Une scène d'affrontement
_ Le dernier mouvement
de notre extrait est une attaque frontale entre Célimène et Arsinoé.
On relève les traits de l'injure retenue
qui s'achève vers une certaine animosité (l'allusion à l'âge) et tout cela produit un effet comique.
_ Arsinoé fait semblant d'être naïve : elle feint de ne pas voir qu'elle a touché Célimène.
Célimène, à la fin
de l'extrait, a perdu la joute verbale.
_ Dans la deuxième réplique, Célimène parodie la prude.
Au quatrième vers de la deuxième réplique, on
note l'allusion plus ou moins philosophique aux moralistes qui traite de l'amour de soi.
_ Le comique de la scène est d'abord un comique de situation : jeu entre les deux hypocrites -› elles
jouent un rôle d'amies alors qu'elles ne le sont pas.
C'est un comique de la mauvaise foi.
Le comique est
aussi un comique de l'esprit, de la virtuosité verbale : ironie sarcastique, l'allusion -› c'est un comique
propre aux comédies légères.
Dans notre extrait, c'est l'esprit des personnages qui fait rire.
7°) Mouvement – courant littéraire
Le classicisme :
Molière recherche l'équilibre et la mesure dans la représentation de l'être humain ; il se préoccupe de
définir son idéal esthétique à travers des règles d'écritures(les 3 unités...), appliquées notamment dans le
genre de la tragédie.
8°) Style
a) Etant
une pièce de théâtre, la narration est faite à partir de dialogues, et de didascalies.
Donc le dialogue à une
importance capitale car c'est la clef même de la pièce.
*b)* Le narrateur tire son histoire de la vie courante en utilisant des comparaisons et des métaphores
pour éviter de le montrer de façon direct.
S'il le faisait, les nobles et le roi pourrait l'enfermer, ou pire le
tuer.
*c)* Le narrateur utilise un point de vue externe, le narrateur est extérieur à l’histoire, il utilise la 3ème
personne, « il » et il est neutre, il ne dit pas ce qu’il pense des personnages, il raconte l’histoire comme un
simple témoin.
d) Le niveau de langage est particulièrement soutenu ce qui indique un sujet de noblesse ou/et
d'aristocratie.
e) C'est une pièce de théâtre reconnue par ses didascalies et ses dialogues.
C'est une comédie.
f) Tragique qui est l'émotion qu’il suscite naît de la conviction intime qu’il n’ya plus d’issue, que le destin
s’acharne inéluctablement sur l’homme ...
g) Le classicisme : mouvement artistique qui prône le retour aux de modèles grecs et latins entendus.
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