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Fiche de lecture: Le Deuxième Sexe de Simone de BEAUVOIR

Publié le 24/11/2009

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1949 : parution du Deuxième Sexe, qui est très critiqué par des écrivains aussi différents que Mauriac et Camus. « Ce livre est magnifique, brutal, impudique, irritant, nécessaire. Il ne cache rien. Il fouille tout. Il dit tout avec une violence et une colère froides. Il révèle ce que nous savions déjà. Il répète inlassablement ce qu'il était peut être inutile de dire. Il arrache l'admiration et provoque l'agacement. « G. Hourdin. L'ouvrage a servi de moteur au mouvement féministe, ce qui explique son immense succès aux Etats-Unis, vingt ans après sa parution. A. Schwarzer, féministe, s'y réfère : « Elle incarne l'exigence existentialiste de se transformer d'objet en sujet, de refuser la passivité, d'agir malgré tout et de devenir ainsi et à ce prix un être humain. « Parti de l'idée que le problème de la question féminine trouverait sa solution dans l'évolution socialiste de la société, le fameux couple Beauvoir-Sartre est amené à penser, trente ans après, qu'une lutte féministe indépendante est indispensable : « Je ne pense pas qu'elle [la lutte féministe] découle de la lutte des classes. « Sartre. Cependant, la thèse du Deuxième Sexe s'avère toujours valide. Des années après, Simone de Beauvoir porte un regard concluant sur son œuvre : « Tout compte fait, c'est peut-être de tous mes livres celui qui m'a apporté les plus solides satisfactions. Si on me demande comment je le juge aujourd'hui, je n'hésite pas à répondre : je suis pour. «

Les œuvres de Simone de Beauvoir sont fortement marquées par la pensée de Sartre. Le Deuxième Sexe (1949) semble ainsi répondre au désir sartrien d'une littérature qui agisse sur le monde. Bien que théorique dans la forme, cette étude s'appuie sur une multitude d'exemples très concrets et offre des conclusions des plus réalistes : « C'est par le travail que la femme a en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle ; c'est le travail qui peut seul lui garantir une liberté concrète. «
Une femme prend conscience de l'aliénation des femmes. Elle dénonce avec virulence, à travers une étude très approfondie, l'asservissement du deuxième sexe.

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« Le deuxième sexe (Simone de Beauvoir) I/ Biographie et œuvres principales Simone de Beauvoir, née en 1908 est issue d'un milieu aisé et catholique.

À l'adolescence, elle devient athée etdécide de se consacrer aux études (elle est agrégée de philosophie) et à l'écriture.Ardente avocate de l'existentialisme incarné par son compagnon Jean-Paul Sartre, son œuvre littéraire dont latechnique narrative révèle l'influence du roman américain, soulève des questionnements afin de trouver un sens à lavie dans l'absurdité d'un monde contingent dans lequel nous n'avons pas choisi de naître.Paru en 1949, le célèbre Deuxième sexe, où s'exprime avec virulence et sur un ton nouveau le refus de l'infériorité "naturelle" de la femme, devient l'ouvrage de référence du mouvement féministe mondial.

Militante, elle apporte sacaution à différentes causes, comme celle du Planning familial, du bouillonnant Mouvement de libération des femmes,avant de signer le manifeste des « 343 salopes » déclarant avoir avorté.À partir de 1947, les voyages se succèdent, aux États-Unis, où elle séjourne en 1950, en Afrique et en Europe.

En1954, le prix Goncourt est attribué à son roman Les mandarins, où revivent les années glorieuses du groupe existentialiste confronté à des choix politiques et intellectuels délicats, ce qui attire sur son œuvre l'attention dugrand public.

À travers une remarquable trilogie autobiographique, publiée dans les années 60 — Mémoires d'une jeune fille rangée , la Force de l'âge , la Force des choses —, elle réalise «l'entreprise de vivre» dans laquelle la littérature remplace désormais toute ambition spirituelle ou religieuse.

Elle y raconte l'itinéraire intellectuel d'unefemme au XXe siècle aux prises avec le déficit spirituel et moral de son époque, qui tente de redéfinir son rôled'écrivain et d'intellectuelle, sa situation de femme, ses rapports amoureux.

En 1971, elle assure avec Sartre ladirection d'une revue d'extrême gauche, Les Temps Modernes, à la suite de ses voyages effectués en URSS. À partir de 1980, après la mort de Sartre, sa santé physique et mentale se détériore à cause de sa dépendance àl'alcool et aux amphétamines .

Elle meurt à l'âge de 78 ans et est enterrée dans la même tombe que Sartre.Élisabeth Badinter, rend alors hommage à cette grande figure du mouvement intellectuel contestataire de l'après-guerre dans un article intitulé « Femmes ! Vous lui devez tout.

», paru dans Le Nouvel Observateur du 18-24 avril 1986.

Elle y affirme en effet qu'« En racontant l'histoire de l'oppression des femmes, en faisant voler en éclats leconcept de nature féminine , Simone de Beauvoir nous a libérées d'un carcan millénaire.

» Avant de finir sur la déclaration suivante : « Chère conquérante de terres inconnues - et non encore totalement conquises -, reposez enpaix.

Vos filles ne vous oublieront pas.

» II/ Présentation de l'œuvre lue Cet ouvrage monumental est composé de deux volumes, dans lesquels le lecteur retrouve des essais traitant de lacondition féminine.

Chacun des deux tomes est rigoureusement structuré.

Dans le premier, l'auteur s'attarde toutd'abord sur les facteurs potentiels de l'aliénation féminine et dénonce leurs fondements mêmes, rejetantl'enracinement de la femme dans la nature, argument « biologique » utilisées pour dénigrer « l'Autre ».

Elle utilise en outre l'approche psychanalytique de penseurs tels que Freud qui affirme que la fillette toute sa vie se sent dominéepar le mâle dont elle envie le phallus, pour tenter de comprendre les modalités de l'aliénation de la femme.

Enfin, elleadopte le « point de vue du matérialisme historique », et reprend l'analyse d'Engels, qui affirme que l'évolutionsociale de la femme, inférieure par sa force physique, est intimement liée à celle des techniques.Dans une seconde partie, S.

de Beauvoir tente de retracer l'évolution de la condition féminine des hordes primitivesjusqu'au XXe siècle.L'essayiste conclut son premier tome par l'analyse des mythes sur la situation de la femme, qui présentent la femmesoit comme une femme-animale (Montherlant), comme une femme-vagin (Lawrence), une femme-âme-sœur(Claudel), ou encore comme une femme-enfant (Breton), et enfin comme une femme-confidente , une égale(Stendhal).Puis, dans le deuxième tome, l'auteur s'efforce d'analyser la formation de la gente féminine, puisque' « on ne naît pas femme ; on le devient » , en évoquant l'enfance, stade où les fillettes, admiratives du pénis de leur frères, sont plus cajolées que les garçons, ce qui ne favorise pas leur émancipation.

Ensuite, S.

de Beauvoir n'omet pas designaler la souffrance que constitue pour la jeune fille la vue des premières règles, qui entraîne chez elle répugnanceet honte.

Elle précise en outre le déchirement de l'adolescente qui « ne peut devenir « une grande personne » sans accepter sa féminité ». De surcroît, elle affirme que l'acte sexuel est lui-même révélateur du statut de la femme, qui, passive, est pénétrée par l'homme, qui lui « ravit sa virginité » ou encore « lui prend sa fleur ».

Pour clore cette première partie elle analyse enfin le statut des lesbiennes, qui ne sont pas toutes des femmes « viriloïdes » mais. »

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