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Fiche de lecture - Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte de K. Marx

Publié le 02/09/2012

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Bonaparte n'a pas toujours bénéficié de la position de force qui lui permit d'élargir son pouvoir. Il a cependant su retourner en sa faveur des situations de faiblesse de l'Assemblée, et ainsi obtenir l'approbation du peuple. En effet, si Napoléon se pose en puissance suprême sur l'Assemblée la veille de son coup d'État, plusieurs fois auparavant, il s'était trouvé dans une situation telle que le pouvoir législatif aurait pu le subordonner à ses bons vouloir. Ainsi, Bonaparte se remit entre les mains de l'Assemblée après les élections complémentaire du 10 mars 1851, où les sociaux-démocrates avaient été majoritairement sollicités par la population. Cependant, l'Assemblée jamais ne sut subordonner à elle définitivement le pouvoir Napoléonien. Tout comme jamais les Montagnards ne surent utiliser à bon escient les moments favorable à l’insurrection. Napoléon au contraire sut utiliser le discrédit dans lequel plongeait l'Assemblée pour rallier à lui le peuple. En effet, alors que le Parlement s'embourbe dans des querelles internes, et prend des décisions lui apportant la désapprobation du peuple, Napoléon se soumet à lui et part en campagne. Ainsi, lorsqu’est annoncé la limitation du suffrage universel, il se déclare favorable au vote pour tous. Il obtient alors le soutien d’une partie de la population.

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« et c’est bien une opposition entre les différentes couches de la société qui apparaît.

Si la république avait pour horizon de servir le bien commun, d'échapper à ladomination d'un seul, afin de faire primer l'intérêt général sur les intérêts privés, les rapports de forces qui s'exercèrent aussi bien au sein de l'Assemblée qu'entre lepouvoir législatif qu'elle incarne et le pouvoir exécutif livré au mains de Napoléon, dévoilent clairement la complexité à atteindre cet objectif.

Chaque classe,introduite au gouvernement cherche à établir sa domination, à servir ses intérêts propres et cela au détriment de la population et des autres couches de la société.

Encela, Marx décline avec pertinence son analyse de la lutte des classes au sein des institutions politiques.La clarté de l’énumération des faits peut tenir au fait que Marx, plongé dans la période, a vécu les évènements au jour le jour.

C’est sa vue d’ensemble de ce quiarriva qu’il présente, et qui apporte une précision sans faille au déroulement des évènements.Là où pourtant son exposé pêche, c’est dans sa tendance à poser des analyses de façon péremptoire, ne laissant place au doute.

Il incite le lecteur à le croire, ne luioffrant aucun autre point de vue, aucune autre approche qui pourrait permettre à celui-ci de se positionner, de nuancer les propos de l'auteur, de s'approprier sonpropre point de vue sur les causes réelles de cette accumulation du pouvoir par Bonaparte.

Son raisonnement n’est comparé à aucun autre, si ce n’est très brièvementdans l’introduction aux ouvrages de Victor Hugo et Proudhon, qu’il dénigre d’office sans poser de critiques suffisantes vis-à-vis de leur ouvrage.

Si la spontanéité del'écrit et le caractère contemporain des évènements qu'il analyse nous porte à penser qu'il a à disposition tous les renseignements les plus pertinents pour étayer sonexposé, le caractère proche des événements est assez paradoxalement aussi un handicap.

Il invite l'auteur à poser son opinion catégoriquement, sans s'imposer le reculnécessaire à l’analyse.

Ainsi, celle-ci est trop courte, et certains faits échappent à Marx.

S'il a écrit ses articles c'est pour illustrer principalement sa thèse de la luttedes classes et son aversion envers le personnage de Napoléon III.

Cependant, pour une analyse historique et sociologique vraiment pertinente de ce qui se déroula, unhistorien serait logiquement mieux placé, bénéficiant du recul nécessaire à une analyse approfondie et de ce fait plus légitime, qu'un contemporain, qui aura par troptendance à afficher des analyses trop rapides.

Ainsi, des études plus tardives menées sur la garde mobile qui écrasa le prolétariat en 1848 montre que sa compositionsociale, loin d'être uniquement formée du lumpenproletariat comme l'a affirmé Marx, était proche de celle des insurgés.

De même, des études plus approfondiesprouvèrent que si certaines régions avaient lutté contre le pouvoir Napoléonien par la voie électorale, elles n'avaient pas pour autant été apte à se soulever au momentdu coup d'État.

Ainsi, la vision trop rapide que se devait de poser Marx sur les évènements lui fit omettre certains faits.Au final, si le coup d'État de Louis-Napoléon est somme toute contestable, aurait-il été réellement plus bénéfique à la société du XIXe siècle de maintenir un pouvoirparlementaire dominé par une classe Bourgeoise aux tendances monarchistes, ne légiférant que dans l'intérêt de garder le monopole du pouvoir, et ainsi, délaissant lepeuple ?Les institutions de la seconde république étaient minées par des dirigeants irresponsables et nécessitaient clairement une profonde réforme.

Si le coup d'État n'étaitpas la solution, le maintient d'une Assemblée qui ne participait qu'à bloquer les avancées sociales aurait été tout aussi illégitime.. »

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