Fiche de lecture : La télévision et les patterns de la culture de masse, Theodor W. Adorno
Publié le 23/11/2022
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«
Fiche de lecture : La télévision et les patterns de la culture de masse,
Theodor W.
Adorno
Célèbre philosophe allemand, Theodor Adorno naît à Francfort-sur-le-main le 11 septembre 1903 et
grandit auprès d’un père juif et d’une mère catholique.
Baigné dans le milieu artistique depuis son
enfance, notamment grâce à sa tante musicienne et passionnée de littérature mais aussi sa mère,
cantatrice d’opéra, il entreprend des études de philosophie, d’art et de musicologie à Francfort, où il
rencontrera Max Horkheimer, puis finit sa thèse en 1924.
Partagé entre deux vocations, la
philosophie et la musique, il entreprend un séjour à Vienne aux côtés d’Alban Berg et étudie la
composition musicale.
Adorno entreprend une carrière de musicologue puis devient rédacteur en
chef d’une revue musicale.
De retour à Francfort, son amour pour la philosophie l'amène à publier un
essai en 1931.
Il tient par la suite des conférences philosophiques au sein de l’université de Francfort
puis collabore avec Max Horkheimer sur des articles.
Menacé pour sa vie par la montée des
idéologies nazies en Allemagne, il se sauve en Grande-Bretagne, puis aux états-unis particulièrement
New-York où il se rapproche de l’institut de recherche sociale et entreprend la rédaction de
Dialectique de la Raison, qui est l’ouvrage fondamental de la théorie critique.
Il développe en
Amérique le concept d’industrie culturelle.
Dès la fin de la guerre, Adorno rentre retrouver les siens
en Allemagne, il devient enseignant à l’université de Francfort et garde son intérêt pour la
musicologie.
Il consacre également des études à la littérature.
Adorno prend part à la vie politique
de la république fédérale d’Allemagne, en désaccord avec la gauche allemande.
En 1968, un
mouvement étudiant marque le cours de l’histoire et vient s’opposer à son enseignement, jugeant sa
théorie critique comme une théorie de société en l’accusant de complicité avec le pouvoir bourgeois
de part son élitisme culturel.
Theodor Adorno meurt peu après les révoltes étudiantes, le 6 août
1969 à Viège, laissant inachevée la théorie esthétique.
Il est reconnu comme l’un des principaux
représentants de l’école de Francfort aux côtés d'Herbert Marcuse et Max Horkheimer.
Theodor Adorno s’interroge sur le système de la télévision et son impact sur les téléspectateurs.
Il
produit l’essai « La télévision et les patterns de la culture de masse » où il rédige une analyse critique
des effets de la télévision, en détaillant les mécanismes utilisés, via l’utilisation de concepts
théoriques socio-psychologiques et de ses recherches sur les mass médias.
Il introduit son analyse
par l’apparition de la culture populaire et les changements du domaine artistique dans l’industrie
culturelle.
Puis tourne le regard vers la télévision ; sa construction, ses mécanismes, son rôle dans le
renforcement des stéréotypes et surtout son impact.
Theodor Adorno illustre ses propos par des
exemples qu’il analyse.
Son espoir dans l’écriture de cet essai est finalement de transformer la
télévision et sensibiliser le public.
Afin d’introduire son essai, Adorno explique la façon dont il va analyser les mass médias, en
particulier la télévision ; « à l’aide de catégories émanant de la psychologie (….) grâce à des
connaissances préalables sur les mass media », « examiner systématiquement et à un double
niveau, descriptif et psychodynamique, les simulé socio-psychologiques typiques du matériau
télévisé, d’analyser leurs présupposés aussi bien que leur configuration globale et d’évaluer les
effets qu’ils sont susceptibles de produire.
».
Il explique aussi que son approche est pratique.
Les découvertes doivent être aussi proches que possible du matériau et se fonder si solidement
sur l’expérience de la chose qu’elles puissent être transposées en recommandations précises et
être rendues claires et convaincantes pour un large public » (p.227).
Il développe ses
motivations pour l’essai : « il sera possible d’améliorer les productions télévisés, mais aussi, et
c’est peut-être le plus important, le public en général pourra être sensibilisé aux effets néfastes
de quelques-uns de ces mécanismes »
Dans une première partie « l’ancienne et la nouvelle culture populaire », Theodor Adorno
aborde le développement d’une nouvelle culture « la culture populaire » qui touche toutes les
classes sociales, dont la classe moyenne.
Une nouvelle culture qui remplace la précédente et
s’impose chez les populations par l’industrie de culture de masse.
Pour Theodor Adorno cette
nouvelle culture est envahissante et omniprésente, elle « a absorbé tous les éléments » et « s’est
emparée de tous les moyens d’expression artistique ».
Elle est inévitable : « même ceux qui
auparavant étaient à l'écart de la culture populaire (…) en sont affectés d'une manière ou d'une
autre ».
C’est tout un système avec une idéologie et des normes radicalement différentes qui
viennent s’imposer et dominer via les mass média qui sont finalement un outil de contrôle et «
transforme la culture de masse moderne en un moyen insoupçonné de contrôle psychologique
» (p.229).
Theodor Adorno explique les mécanismes et schémas de modèle confortant l’individu
dans une vision voulue par la culture populaire.
En effet, « la répétitivité, la redondance et
l'ubiquité qui caractérisent la culture de masse moderne tendent à automatiser les réactions et à
affaiblir les forces de résistance de l’individu.
».
C’est un système aveuglant où l’on nous
propose « des choix multiples entre des alternatives très peu nombreuses ».
Il image sa critique
par l’exemple des nouveaux romans actuels où « chaque spectateur d'une intrigue télévisée sait
avec une certitude absolue comment l'histoire va se terminer ».
Il y a une standardisation des
histoires confortant l’individu, et donc l’infantilisant en lui permettant de se sentir toujours en
terrain sûr.
Theodor Adorno explique que ce système pousse les individus à avoir encore plus ce
besoin de validation où « chacun veut être admis ou craint d’être rejeté ».
Les histoires
d’aujourd’hui ont pour morale qu’il faut « se ranger », être « réaliste » en s’adaptant à toutes les
situations pour rester au sein de la société.
La répétition de ces valeurs conformistes dans toutes
les formes d’art font que « les gens ne suivent réellement leurs pulsions intellectuelles et les
intuitions de leur conscience » (p.
231).
Il observe également une familiarisation de nouveaux
secteurs de population avec l’art.
Adorno parle des valeurs et idéologies promulguées par cette
nouvelle culture notamment celles concernant les femmes: « dans la culture populaire actuelle,
l'idée que seule une « gentille fille » peut se marier, et qu'elle doit le faire à tout prix, est
acceptée avant même que les conflits à la Richardson aient commencé ».
Il y a une conception
dangereuse où la pureté des femmes est un idéal.
Dans une seconde partie, “la structure à strates multiples”, Theodor Adorno développe son
analyse sur les mass media sous l’angle psychologique en abordant les différentes « couches de
signification superposées » agissantes sur les individus.
Il s’intéresse aux messages véhiculés qui
captivent l’attention des spectateurs, il distingue le message manifeste, qui est évident au
spectateur et le message caché « qui échappe au contrôle de la conscience (…) mais qu'il est
susceptible de s'immiscer dans l'esprit du spectateur » un mécanisme qui « vise fréquemment à
renforcer des attitudes conventionnellement rigides et « pseudo-réalistes », de même nature
que les idées communément admises qui sont diffusées de façon plus rationalisée par le
message manifeste.
».
Selon lui la relation entre le sens caché et apparent est complexe mais le
but est le même: « canaliser les réactions du public ».
Les différentes strates des messages
manifestes ou cachés sont pour Theodor Adorno des « moyens technologiques pour manipuler
un public » souvent dissimulés dans l’amusement et la légèreté.
En effet, les spectacles télévisés
font passer des messages cachés dans leurs histoires par la manière dont les êtres humains sont
décrits, car le public va s’approprier l’histoire dans un processus d’identification aux
personnages.
Theodor Adorno explique que « le scénario est une méthode efficace pour
promouvoir l’adaptation à des conditions humiliantes, en les présentant comme objectivement
comiques et en dépeignant une personne qui va jusqu’à faire de l’expérience de sa propre
inadéquation matière à rire, sans ressentiment apparent » (p.
334).
Il s’interroge sur les
personnes responsables de tous ces mécanismes, « ces effets nocifs du message caché de la
télévision sont-ils connus de ceux qui contrôlent, planifient, écrivent et dirigent les spectacles »
(p.
234) Mais il admet que les producteurs télévisuels obéissent à des règles et des codes
imposés et que les productions sont très souvent réalisées par un collectif et non pas par un
individu.
Des facteurs qui l'incitent à ne pas entrer dans une psychanalyse des auteurs.
Le philosophe allemand, écrit une troisième partie « Présomption ».
Pour lui, « les effets
socio-psychologiques » (p.234) dépendent des « cadres de références qui opèrent dans la
communication télévisuelle ».
En effet,....
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