Fiche de lecture: Essais de Montaigne

« MONTAIGNE: Les Essais (Fiche de lecture) 1533-1593 Né en 1533 au château de Montaigne, dans le Périgord, Michel Eyquem de Montaigne (il prendra le nom du château quand il en héritera) est le fils d'un gentilhomme qui a fait les guerresd'Italie sous François I er, qui en est revenu avec une grande admiration pour la culture humaniste, et qui a exercé les fonctions de magistrat et de maire de Bordeaux.

Les principes d'éducation de ce père sont originaux: le petitMontaigne est réveillé au son de la musique, il apprend le latin comme sa langue maternelle (les domestiques n'ontpas le droit de lui parler d'autre langue), la culture antique lui est rendue familière dès son plus jeune âge. Montaigne commence une carrière de magistrat à Périgueux puis au parlement de Bordeaux.

La charge ne lui plaîtguère, mais c'est à Bordeaux qu'il rencontre Étienne de La Boétie, magistrat lui aussi, auteur de poésies et d'undiscours politique (De la Servitude volontaire), véritable homme de bien qui incarne pour Montaigne l'idéal stoïcien et l'ami parfait.

Le stoïcisme, la résistance à la douleur de La Boétie impressionnent Montaigne qui assiste à sa mort, en1563. Pour prolonger cette amitié au-delà de la mort, Montaigne décide de publier les sonnets de La Boétie entourés deses propres réflexions, en guise d'hommage posthume.

C'est le noyau des Essais. En 1559 et 1561, Montaigne se rend à la Cour.

De retour à Bordeaux, alors que les guerres civiles font rage, on lecharge d'une mission diplomatique auprès des belligérants.

Mais cette carrière politique naissante est écourtée par ledésir de Montaigne de se retirer dans son château. Après son mariage (1565) et la mort de son père (1568), Montaigne procède à l'installation de sa célèbre «librairie»(bibliothèque) où il médite les ouvrages des Anciens et prend des notes qui donneront les premiers chapitres desEssais.

En 1570, il commence leur rédaction et renonce à sa charge de magistrat.

La première édition des Essais (livres 1 et 11) paraît en 1580. En 1580-1581, il entreprend un voyage à travers les villes d'eaux d'Allemagne et d'Italie pour soigner sa gravelle(maladie rénale).

Il tient un Journal de voyage où il note ses observations sur les coutumes des régions traversées ainsi que les résultats de ses cures. Montaigne est rappelé par la politique qu'il tentait de fuir.

Il est en relation à la fois avec le roi Henri III, lecatholique, et avec Henri de Navarre (le futur Henri IV), le réformé, qu'il reçoit à deux reprises dans son château.

Ilest élu à la mairie de Bordeaux en 1581, puis réélu en 1583.

Il mène une politique de conciliation qui déplaît aux Ligueurs (leparti des ultra-catholiques).

En 1585, lors d'une épidémie de peste, Montaigne abandonne sa charge. En 1588 paraît la seconde édition des Essais (livre III et ajouts aux livres I et 11).

Montaigne fait alors la rencontre à Paris de Marie de Gournay, qu'il considère comme sa fille d'adoption (des six enfants qu'il a eus, une seule fille asurvécu). Montaigne continue à annoter et à augmenter son édition des Essais de 1588.

Il laisse à sa mort, en 1592, un textequ'on nomme l'exemplaire de Bordeaux.

Marie de Gournay procèdera à son édition en 1595 (ajouts aux livres I, Il,III). Les Essais, 1580 (Ire éd.), 1588, (2 e éd.), 1595 (éd.

posthume). ssais Les Essais, divisés en trois livres regroupant au total 107 chapitres, sont à la fois une oeuvre monumentale et une oeuvre morcelée, dont l'unité ne provient pas d'un thème commun, mais d'une attitude d'esprit, d'une méthode :l'enquête. Montaigne crée un nouveau genre littéraire à partir d'une attitude intellectuelle singulière : il «essaie», il expérimentesa pensée sur toutes sortes de sujets, et ce faisant il en vient à mieux se connaître lui-même. 1.

L'ESSAI DE SA PENSÉE Alors que les premiers essais, écrits de 1570 à 1580, rassemblaient principalement des citations (d'auteurs anciensou contemporains) que Montaigne commentait, le «je» prend davantage de place à partir de 1580, le projets'infléchit vers 1' autoportrait : «Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention [grande application d'esprit] et artifice : car c'est moi que je peins.» (Avis «Au lecteur» de 1580) Cette mise à nu de soi-même (Montaigne aurait voulu se peindre «tout entier et tout nu» comme les Indiensd'Amérique) ne procède pas selon les principes du récit autobiographique.

Montaigne ne récapitule pas sa vie, il ne. »