Fiche de lecture : En attendant Godot
Publié le 18/11/2018
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En attendant Godot
Deux clochards, Estragon et Vladimir, attendent un certain Godot. Pourquoi? Ils ne le savent pas. Qui il est? Ils l’ignorent... Ils restent donc là, pris entre la tendresse et la répulsion, dérisoires pantins d’un cirque vide : pour tout décor, un seul arbre décharné. Et le temps n’en finit pas de finir. Ils parlent de ce Godot absent, dans une étrange bouillie verbale qui ressasse tout en échos. En même temps, ils évoquent leur misère par petites formules, sans rien dramatiser. Peut-être Godot viendra-t-il demain? Peut-être, mais le lendemain, toujours rien. Bien sûr, ce dialogue pitoyable n’est qu’un double monologue encombré de gags irrésistibles... Mais soudain, voici que surgit un second couple, encore plus dérisoire : un maître sadique, Pozzo, qui traîne Lucky, son larbin, au bout d’une corde, en l’injuriant et en le frappant. La pièce repose sur leur impossible rencontre, elle trace le va-et-vient sordide de ces attelages de la misère mentale. Et elle se referme sur un grand vide : Godot n’est pas venu...
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Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)En attendant Godot [Samuel Beckett] - Fiche de lecture.
En attendant Godot [Samuel Beckett] , pièce de théâtre en deux actes de Samuel Beckett, créée et publiée en 1953.
La pièce, première pièce de Beckett écrite directement en français, met en scène deux couples de personnages — les clochards Estragon et Vladimir, les maître et esclave Pozzo et Lucky — et répète le même scénario sur deux actes : Estragon et
Vladimir, arrêtés auprès d’un arbre sur une route de campagne, attendent un certain Godot, dont on ne sait rien si ce n’est, comme l’annonce un jeune garçon à la fin de chaque acte, qu’il viendra demain.
Au cours de leur attente, ils sont rejoints
fortuitement par Pozzo et Lucky, le premier tenant le deuxième en laisse, qui viennent distraire leur ennui.
Cette pièce, qui reste ouverte (pas de fin, répétition des situations, etc.), ne manque pas de susciter encore les commentaires et les interprétations les plus variées.
La veine comique de Beckett ressort dans l’absurdité de la situation, renforcée par les
dialogues de sourds (jeux sur le sens des mots, questions-réponses décalées, etc.), la gestualité des personnages, qui tire le deuxième acte du côté de la farce.
On peut aussi s’intéresser à la dimension métaphysique de l’œuvre, constat désespéré sur
la condition humaine dans l’attente d’un sens extérieur qui jamais ne vient.
Tout aussi recevable est l’interprétation selon laquelle la pièce fonctionnerait comme une critique du théâtre traditionnel : l’absence d’intrigue, de coup de théâtre, la banalité
du discours viennent miner les bases de la dramaturgie.
C’est la pluralité des lectures possibles qui fait la richesse de la pièce et qui lui confère une dimension cathartique ; le spectateur peut y projeter ses propres inquiétudes.
En attendant Godot a
marqué un rupture très nette dans la littérature théâtrale, ouvrant la voie au courant du théâtre de l’absurde.
C’est Roger Blin, à qui Beckett a proposé son manuscrit après avoir vu sa première mise en scène, qui monte pour la première fois la pièce.
Elle est présentée au théâtre Babylone le 5 janvier 1953.
Elle a été, depuis cette date, très souvent jouée, ne
perdant rien ni de sa force ni de son sens..
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