FICHE DE LECTURE DU MEILLEUR DES MONDES D'ALDOUS HUXLEY

« seul avec l'Administrateur qui soutient que le monde civilisé assure le bonheur universel, mais John, le " Sauvage ",maintient que le bonheur ne doit pas être constant et réaffirme sa foi profonde en Dieu.

En d'autres termes, il refusede se plier au mode de vie du Meilleur des Mondes.C'est pourquoi il décide de se retirer en pleine campagne afin d'y vivre à la manière des sociétés traditionnelles.

Maisun jour, il est surpris en train de s'infliger un châtiment pour se punir de ses pensées, notamment celle de Lenina,qu'il veut oublier, et il devient alors la principale attraction des alentours de Londres.

Désespéré, il se pend etobtient ainsi la paix de son esprit. III ETUDE DES PERSONNAGES PRINCIPAUX - Bernard Marx :Le personnage de Bernard Marx est avant tout marqué par sa mauvaise réputation.

Il est en effet désignéd'inadapté par son entourage et la société tout entière.

Il constitue alors un objet de honte et de raillerie pourl'opinion publique.

Cette inadaptation résulte d'un échec de la reproduction artificielle et du conditionnement dont ila été sujet dans son enfance.

Bernard est en effet un " raté " de l'ectogénèse puisque son aspect extérieur nereflète pas les caractéristiques de la caste supérieure des Alphas Plus : il n'a ni la taille élevée, ni la beauté desmembres de cette caste.

Ses défauts physiques résulteraient d'une erreur de manipulation en laboratoire, quand iln'était encore qu'un foetus.

Ceci est précisé par Fanny, l'amie de Lenina, qui lui déclare : " On dit que quelqu'uns'est trompé quand il était encore en flacon, qu'on a cru qu'il était un Gamma (caste inférieure à celle des Alphas),et qu'on a mis de l'alcool dans son pseudo-sang.

Voilà pourquoi il est si rabougri.

".Cette déclaration montre bien ladifférence dont Bernard souffre et justifie l'inadaptation dont il fait preuve.

Henry Foster, un jeune technicien enectogénèse, ajoute : " Il y a des gens qui sont presque des rhinocéros; ils ne réagissent pas convenablement auconditionnement.

Les pauvres diables! Bernard en est un.

".Bernard souffre donc de son exclusion par la société dont il est membre et l'oblige de ce fait à se replier sur lui-même, ce qui suscite chez les autres membres un sentiment de répulsion encore plus intense envers lui : " il sesentait un paria, et se sentant un paria, il se conduisait comme tel, ce qui fortifiait le préjugé contre lui etintensifiait le mépris et l'hostilité qu'éveillaient ses défauts physiques.

".

Se trouvant dans une situation de " paria ",Bernard se rattache au principe de " l'individualisme dual ", c'est à dire qu'il ne s'exprime et ne pense que par lui-même et refuse tout autre vision du monde qui n'est pas la sienne.

Cet " individualisme dual " se traduit par l'espritcritique dont fait preuve Bernard envers la société.

Il refuse en effet le caractère robotisé de la société du Meilleurdes Mondes et apparaît comme un homme " naturel " qui a le sens de l'intimité, de la pudeur, de la tendresse et dela fidélité.

C'est ce qui lui fera perdre l'amour de Lenina puisque pour elle, ses relations avec lui ne reposent que surla simple attirance physique.La découverte du " Sauvage " l'aidera à s'affirmer dans la hiérarchie sociale et le réconciliera avec la société.Bernard veut essentiellement être reconnu par son milieu qui le traite comme autre depuis toujours.

Mais ons'aperçoit vite de la médiocrité de son caractère, notamment lorsqu'il se sert du pauvre John pour conquérir la hautesociété, mais aussi lorsqu'il n'ose pas intervenir quand John est en danger et se fait arrêté, et surtout lorsqu'il semet à genoux pour supplier Mustapha Menier de ne pas l'envoyer en Islande.

Toute une suite de situations quimontrent le vrai caractère de Bernard : il s'abaisse devant ses supérieurs, redoute sans cesse d'être espionné, etfait preuve de lâcheté physique.

Il a suffisamment de conscience pour comprendre, mais pas assez pour se révolter.Bernard est donc un ennemi de la Société et surtout un homme réfractaire à l'égard de tout Ordre et de touteStabilité sociale qui régissent la société du Meilleur des Mondes. - John, le " Sauvage " :Tout comme Bernard, John symbolise l'opposition au Meilleur des Mondes.

Mais contrairement à lui, il représentel'homme naturel dans toute son authenticité.

Son origine le montre bien puisqu'il est le fils de Linda et du D.I.C.,donc le seul des principaux personnages du roman à être né de façon naturelle, c'est à dire vivipare.

Il s'opposealors aux humains artificiels du Meilleur des Mondes, et, n'ayant pas été conditionné, cela lui permet de jouir d'unecertaine forme de liberté.

Mais ayant été formé au contact des Indiens, c'est à dire des Sauvages, il symbolise parrapport à la société de l'Etat Mondial l'homme venu de l'extérieur, l'étranger, en quelque sorte l'Autre.

C'est cestatut d'Autre, de différent, qui lui permet de porter un regard critique plus intense sur le Meilleur des Mondes queBernard Marx ne le peut puisqu'il reste un produit " fabriqué " selon les règles du Meilleur des Mondes, et donc sonsens critique s'en trouve limité.

John, lui, est totalement étranger à la civilisation de L'Etat Mondial et peut donc ensouligner les travers et selon lui, les " monstruosités ".En effet, il se révolte et ne peut accepter l'usage du " soma " qu'il considère comme une drogue : " Ne prenez pascette affreuse drogue.

C'est du poison, c'est du poison.(...) Jetez tout cela, cet affreux poison! (...) Je viens vousapporter la liberté ".

John assimile le " soma " à une prison, à quelque chose dont on ne peut plus sortir une foisqu'on y a goûté.

Mais il se révolte aussi contre l'immoralité des films du Meilleur des Mondes, basés sur la sensationet l'émotion, et surtout à la vue de centaines de jumeaux identiques, puisqu'une technique permet de créer desmilliers d'êtres humains semblables à partir d'un seul oeuf.

C'est donc sa qualité d'homme naturel qui lui donne lecaractère authentique du mouvement de répulsion et de révolte dont il fait preuve contre la civilisation de l'EtatMondial.Mais John est aussi un personnage tourmenté, marqué essentiellement par son enfance psychologiquement difficile.Durant son enfance à Malpais, dans la Réserve, il était jaloux des multiples amants de sa mère qui obéissait auprincipe du seul désir physique en vigueur dans le Meilleur des Mondes, puisqu'en tant que fils, il vouait un amourpassionné et possessif à Linda.

Mais il était également exclu de la collectivité indienne car trop différent, blanc et. »