Fiche de lecture : Claire Etcherelli - Elise ou la vraie vie
Publié le 04/07/2011
Extrait du document
Lecteurs : Adultes.
Lieu : Un port en France dans une région pluvieuse (Bordeaux) puis Paris.
Milieu : Milieu ouvrier : « gens pauvres et pauvres gens « (p. 30), « provinciaux minables, isolés, gauches, pauvres de la pauvreté puis se cache (pp. 33-34), « des pauvres dignes « (p. 45).
Époque : 1954(?) - 1958. L'époque de la guerre d'Indochine et de la guerre d'Algérie.
Résumé Élise vit « en famille « avec son frère Lucien et sa grand- mère. Ils sont très pauvres. Les rêves, l'étude permettent d'attendre « la vraie vie «. Lucien, après échecs scolaires et déceptions amoureuses, retrouve Henri, un ancien camarade de collège, étudiant en droit et militant « prêt en permanence pour la révolution « (p. 41). Lucien part travailler à Paris où Anna, une militante syndicale avec laquelle il vit, et Élise, viennent le rejoindre.
«
Tous les problèmes indiquent une différence : différence des sexes, différence des races, des milieux, des individus;ces différences sont exprimées ici en terme d'inégalités, d'infériorité : l'exploitation, l'impossibilité de trouver un lien,une instance de relations équitables et d'équivalence entre toutes ces différences.Les problèmes apparaissent par la mise en relation dialectique de différents niveaux et se multiplient par les relationscomplexes que ces différents niveaux entretiennent les uns avec les autres au niveau économique.
au niveau économique
• la condition ouvrière— « — Tu vois la vie de l'ouvrier, elle commence à l'instant où finit le travail.
» (p.
86)— « On ne comprend rien au travail que l'on fait »...
(p.
96) ...« Et la production ? Vous vous rendez compte si onfaisait visiter l'usine à tous les nouveaux ? » (p.
96)— « Le chrono était là...
Il se planta...
et m'observa.
Je m'efforçais de travailler lentement.
» (p.
123)— « Le travail, l'usure, le manque de temps mais aussi une passivité révoltante, quasi-ancestrale...
S'élever,signifier, avoir, posséder...
» (p.
225)• « le travail en miettes »— « Vous êtes gentille...
N'allez pas vous mettre dans les pattes d'un syndicat.
» (p.
118)— « Ne cherche jamais à comprendre ce que tu fais...
Tu n'es pas là pour comprendre mais pour faire des gestes.
»(p.
121)• les travailleurs étrangers— « Rien que des étrangers...
On ne peut pas travailler avec ces gens-là.
» (p.
87)— « Ils veulent tous aller à l'infirmerie...
Ce sont des simulateurs, des tricheurs.
» (p.
126)— « Daubat renchérit...
Je lui ai dit, laisse tomber les crouillats.
» (p.
151)— « ...d'inquiétantes espèces mal nourries...
par chance, ces espèces s'aggloméraient dans les quartiers réservés,...et par communauté : Algériens, Espagnols...
» (p.
167)— « entassement misérable, souffrance...
maladie, pauvreté...
Un seul mot était inconnu ici, celui de désespoir.
»(p.
210)• le travail des femmes, la condition féminine— « — Ah bon ? C'est les femmes, maintenant, qui vont contrôler ? » (p.
80)— « Le voisinage des hommes les rendit plus coquettes.
» (p.
136)— « après 9 heures de chaînes...
je me jetais sur le lit et faire l'effort de me laver était douloureux.
» (p.
97)Au niveau politique• la guerre d'Algérie— « Vous voulez ¡les secouer avec les souffrances des Algériens ? il faut leur parler de ce qui leur est sensible.
Unpetit jeune qui tombe en Algérie...
» (p.
115)— « — Le Français aime l'Algérien comme le cavalier...
sa monture.
» (p.
228)• le militantisme de ceux qui appartiennent au paysoppresseur— « C'est efficace de barbouiller les murs ? ...moi (dit Lucien) ce qui me reste, c'est le barbouillage...
Quand laguerre sera finie, on se souviendra de vous, tandis que les colleurs d'affiches...
» (p.
99)— « Si je ne travaillais pas avec les crouillats et les nègres, si je ne les côtoyais pas, je les aurais déjà oubliés.
» (p.139)au niveau social— « Je commençais à regarder au-delà de moi et de ma fatigue.
Je découvrais que les bras et les pieds...appartenaient à des hommes et que ces hommes avaient des visages.
» (p.
93)— « C'était amer, froid, décourageant, ces contacts sans suite...
ces sympathies mort-nées.
» (p.
109)au niveau idéologiqueles aliénations individuelles et collectives,• racisme et sexualité— « J'étais avec un Algérien.
Il avait fallu le regard des autres...
pour que je m'en rendisse compte.
» (p.
134)—« Ils sont tous bruns à la peinture, s'esclaffa une des femmes.
» (p.
152)—« Les femmes, là-bas, nous les voyons si peu, et ici, presqu'à la portée de la main » (dit Areski) (pp.
185-186)• racisme et politique— Dans un café : « moi, dit-il très fort, j'y foutrai une bombe atomique sur l'Algérie...
foutre tous les ratons dansdes camps », dit un employé du métro, (p.
158)— Les policiers qui perquisitionnent : « Quand tu es arrivé en France, comment étais-tu habillé ? Tu avais tonturban, non ? avec des poux dessous ? » (p.
220)• langue et culture— « Il aime (Areski) le mot « frère », et il dit « notre peuple »...
C'est avec prudence qu'il choisit ses mots, commes'il leur conférait un pouvoir...
le mot peut attirer la chose.
» (p.
198)• rapports intellectuels - prolétaires— « Quand j'ai par nécessité...
commencé ce boulot, je me suis exalté à la perspective de ce que je pourrais faire,témoigner...
Eh bien...
j'ai renoncé...
Le soir, je m'écroule...
tous les jours, je m'abrutis un peu plus.
» (p.
138)au niveau psychologiqueoù se cristallisent subjectivement et comme en écholes problèmes affleurant aux autres niveaux :• l'autodidaxie• l'amour.
»
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