FICHE DE LECTURE: CHRONIQUES, A CHENG
Publié le 11/09/2012
Extrait du document

A propos de l'auteur: A Cheng (

«
prise lors du mouvement de destruction des « quatre vieilleries » fut justement la suppression du
système d'examen de fin du secondaire.
Ils furent donc envoyé à la campagne, à dormir sur des
kang (lit en brique sous lequel on peut faire du feu l'hiver).
Ils rencontrèrent là -bas un étudiant de
l'université de Pékin.
Surpris ils lui demandèrent alors quelle est sa spécialité pour avoir été envoyé
ici pour extraire du charbon.
Ce à quoi il répondit: « Moi? Cela correspond à ma spécialité: j'ai
étudié la géophysique.
»
A travers les chroniques suivantes, on croise tour à tour des intellectuels classés de « neuvième
catégorie puante » (plus bas encore que les traîtres à la nation), des moines taoïstes soignant des
paysans pauvres ne faisant pas confiance aux « médecins aux pieds nus » (paysans s ervant
d'auxiliaire sanitaire à partir de 1968 afin de pallier au manque de médecins), un homme qui ne
cesse de rire depuis le début de la Révolution culturelle ( « Moi aussi, j'ai peur, dit Lao Yu.
Il faut
que je rie.
Je fais toujours des cauchemars.
Quand je ris, ça va un peu mieux.
»), un homme qui,
malgré la loi, est parvenu à vivre à Pékin avec épouse et concubine, des paysans qui se virent
obligés de libérer leurs oiseaux qu'ils gardaient en cage ( « l'élevage des oiseaux pratiqué par ce
village corres pond à un style de vie propre à la classe des propriétaires fonciers ») ou encore le
frère d'un homme qui fut exécuté - pour avoir regardé sous la jupe d'une jeune instruite à la
campagne - se retrouvant obligé d'emprunter pour payer la balle servant à l'e xécution de son frère,
une famille de paysans demandant à une jeune instruite envoyée chez eux « En ville où les céréales
sont si abondantes, comment ça se fait qu'ils n'arrivent pas à nourrir des jeunes filles comme toi qui
viennent partager notre malheur ? »,
Ces chroniques sont un point de vue intéressant sur la Chine maoïste.
Sans être un contrepoint à ce
que l'on sait déjà, ces chroniques ont le mérite de se focaliser sur points précis, d'étudier à la loupe
des détails insignifiants de la vie quotidie nne, des habitudes, des « tics imperceptibles », afin de
nous raconter des histoires dans l'Histoire.
En témoigne cette nouvelle, sobrement intitulé Le
souvenir , évoquant la mort de Mao: « Les dirigeants transmirent des documents stipulant que toutes
les u nités devaient lancer un mouvement du souvenir de la figure éclatante du Président Mao.
A
savoir que toute personne qui avant la mort de notre grand dirigeant le Président Mao, avait vu sa
figure éclatante à moins de cent mètres serait autorisée à évoquer ce souvenir en assemblée
générale.
» C'est là le point fort de ce recueil, nous soumettre des tranches de vie de cette période
obscure de la Chine.
Mais c'est peut -être là aussi sa limite – et peut-être la limite du genre de la
nouvelle tout entier - , à s avoir qu'à travers 29 nouvelles en un peu moins de 150 pages, non
seulement on ne rentre jamais concrètement dans le sujet, ou alors on en oublie le contexte, mais
surtout le niveau est inégal: certaines chroniques sont poétiques et très intéressantes, d'a utres encore
ne nous passionnent pas et l'on attend alors la suivante, contredisant alors le proverbe qui dit « on.
»
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