Devoir de Philosophie

FICHE DE LECTURE: CHRONIQUES, A CHENG

Publié le 11/09/2012

Extrait du document

lecture

 

A propos de l'auteur: A Cheng (阿城) est un auteur chinois désormais reconnu comme un écrivain majeur, aussi bien en Chine qu'à l'étranger, grâce à sa trilogie Les trois rois, et plus particulièrement pour la première de ses trois nouvelles Le roi des échecs. Il est également l'auteur des courts récits Perdre son chemin. Né à Pékin le 6 avril 1949, le jour de la fête de Qingming (清明), comme il le précise dans son autobiographie (figurant en préface du Roi des échecs), non sans humour: « Je suis né le jour de la fête de Qingming, arrivant comme par étourderie au moment où les Chinois célébraient leurs morts. « De par son année de naissance, il fait partie de ces auteurs chinois nés avec la République Populaire de Chine, ou peu s'en faut en ce qui le concerne et comme il s'en défend, toujours dans sa biographie: « Six mois après ma naissance était fondée la République de Chine. Ainsi, pourrait-on dire, j’appartiens à l’ancienne société…. « En 1966, au début de la Révolution culturelle, ses parents sont envoyés à la campagne, lui aussi. Il est un de ces « jeunes instruits « (知青) qui vont y passer « guère plus de dix ans «, pour reprendre à nouveau ses mots. A Cheng vit désormais, et ce depuis 1987, aux États-Unis. 

lecture

« prise lors du mouvement de destruction des « quatre vieilleries » fut justement la suppression du système d'examen de fin du secondaire.

Ils furent donc envoyé à la campagne, à dormir sur des kang (lit en brique sous lequel on peut faire du feu l'hiver).

Ils rencontrèrent là -bas un étudiant de l'université de Pékin.

Surpris ils lui demandèrent alors quelle est sa spécialité pour avoir été envoyé ici pour extraire du charbon.

Ce à quoi il répondit: « Moi? Cela correspond à ma spécialité: j'ai étudié la géophysique.

» A travers les chroniques suivantes, on croise tour à tour des intellectuels classés de « neuvième catégorie puante » (plus bas encore que les traîtres à la nation), des moines taoïstes soignant des paysans pauvres ne faisant pas confiance aux « médecins aux pieds nus » (paysans s ervant d'auxiliaire sanitaire à partir de 1968 afin de pallier au manque de médecins), un homme qui ne cesse de rire depuis le début de la Révolution culturelle ( « Moi aussi, j'ai peur, dit Lao Yu.

Il faut que je rie.

Je fais toujours des cauchemars.

Quand je ris, ça va un peu mieux.

»), un homme qui, malgré la loi, est parvenu à vivre à Pékin avec épouse et concubine, des paysans qui se virent obligés de libérer leurs oiseaux qu'ils gardaient en cage ( « l'élevage des oiseaux pratiqué par ce village corres pond à un style de vie propre à la classe des propriétaires fonciers ») ou encore le frère d'un homme qui fut exécuté - pour avoir regardé sous la jupe d'une jeune instruite à la campagne - se retrouvant obligé d'emprunter pour payer la balle servant à l'e xécution de son frère, une famille de paysans demandant à une jeune instruite envoyée chez eux « En ville où les céréales sont si abondantes, comment ça se fait qu'ils n'arrivent pas à nourrir des jeunes filles comme toi qui viennent partager notre malheur ? », Ces chroniques sont un point de vue intéressant sur la Chine maoïste.

Sans être un contrepoint à ce que l'on sait déjà, ces chroniques ont le mérite de se focaliser sur points précis, d'étudier à la loupe des détails insignifiants de la vie quotidie nne, des habitudes, des « tics imperceptibles », afin de nous raconter des histoires dans l'Histoire.

En témoigne cette nouvelle, sobrement intitulé Le souvenir , évoquant la mort de Mao: « Les dirigeants transmirent des documents stipulant que toutes les u nités devaient lancer un mouvement du souvenir de la figure éclatante du Président Mao.

A savoir que toute personne qui avant la mort de notre grand dirigeant le Président Mao, avait vu sa figure éclatante à moins de cent mètres serait autorisée à évoquer ce souvenir en assemblée générale.

» C'est là le point fort de ce recueil, nous soumettre des tranches de vie de cette période obscure de la Chine.

Mais c'est peut -être là aussi sa limite – et peut-être la limite du genre de la nouvelle tout entier - , à s avoir qu'à travers 29 nouvelles en un peu moins de 150 pages, non seulement on ne rentre jamais concrètement dans le sujet, ou alors on en oublie le contexte, mais surtout le niveau est inégal: certaines chroniques sont poétiques et très intéressantes, d'a utres encore ne nous passionnent pas et l'on attend alors la suivante, contredisant alors le proverbe qui dit « on. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles