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Fiche de lecture: Bernard Manin, Principes du gouvernement représentatif

Publié le 10/11/2012

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lecture

-la réitération de l'élection: Bernard Manin montre dans ce paragraphe que l'élection constitue le dispositif

central des gouvernements représentatifs. Par le vote, les gouvernés influencent les décisions futures des

gouvernants. Le jugement rétrospectif d'une politique permet aux électeurs à participer à la vie politique.

Les décisions prises serviront aux électeurs à influencer les décisions à venir. C'est en cela que l'élection

possède des propriétés démocratiques (« versant démocratique «). Cependant c'est aux gouvernants

que revient le privilège de l'initiative.

-l'épreuve de la discussion: même si l'idée est plus ou moins revendiquée selon les époques, la

discussion est nécessairement associée aux origines du gouvernement représentatif. Ce lien s'est traduit

concrètement par l'intervention d'une troisième notion:l'Assemblée.

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« éviter les clans qui perpétuent leur pouvoir, et c'est pour cette même raison qu'on créa un unique magistrat exécutif, le Podesta qui, par sa neutralité vis à vis de la cité devait maintenir l'ordre public.

Ces deux dispositions avaient un principe identique: la vertu pacificatrice de l'extériorité. A Florence, la sélection des magistrats était la combinaison d'un scrutin d'approbation dès 1328 et du tirage au sort: les magistrats qui obtenaient le plus de voix participaient ensuite au tirage au sort. L'addition du tirage au sort et de la rotation des charges en vigueur donnaient à la république florentine les mêmes caractéristiques que celles de la démocratie athénienne. A Venise, le système de désignation des magistrats était, d'après l'auteur, complexe et subtil.

A la différence de Florence où le sort intervenait pour sélectionner les magistrats, le sort était ici employé pour sélectionner les membres des comités qui proposaient des candidats au Grand Conseil.

Le but de ce dispositif était d'éviter les campagnes.

En outre, le tirage au sort contribuait à maintenir la cohésion de la noblesse vénitienne, facteur de la stabilité de la république vénitienne.Cette stabilité conférait à Venise un statut quasi mythique. Après avoir analysé les caractéristiques de ces trois cités, Manin confronte les avis de trois théoriciens influents: Harrington, Montesquieu et Rousseau. Selon Harrington, Athènes était imparfaite parce que le Conseil était tiré au sort.

Harrington préconisait l'élection mais aussi la rotation.

Pour combiner ces deux principes, à l'origine opposés par la démocratie athénienne, Harrington distingue deux types de rotation: une rotation complète pour les électeurs et une rotation limitée pour les élus.

Par ce moyen, il ne pouvait pas y avoir conflit contre rotation et élection car cette dernière ne s'appliquait pas de façon absolue pour les élus. « Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie, le suffrage par le choix est de celle de l'aristocratie ».

Montesquieu affirmait donc l'existence d'un lien entre sort et démocratie car le sort donnait une chance raisonnable d'exercer une fonction publique, et prévenait en même temps des jalousies. Montesquieu prônait donc le sort et excluait toute notion d'incompétence car selon lui, le peuple choisissait naturellement les élites, c'est à dire les meilleurs pour le représenter. Rousseau, tout comme Montesquieu, reliait sort et démocratie d'une part, élection et aristocratie d'autre part.

Si la démocratie était élective, ce qui était une mauvaise idée selon Rousseau, le peuple prend deux décisions, la première qui est d'adopter la loi instituant l'élection, et la deuxième qui est d'élire les magistrats.

Pour Rousseau, cela représentait un risque d'injustice et d'inégalité. Ces trois écrivains politiques répètent selon des procédés différents la même thèse: l'élection est de nature aristocratique et le tirage au sort de nature démocratique.

Cependant, on peut constater que le tirage au sort a été complètement oublié et l'élection a connu un triomphe lors du passage au gouvernement représentatif. Le sort comme mode de sélection ne fut envisagé ni en France, ni en Angleterre, ni en Amérique pour plusieurs raisons.

Lorsque les régimes représentatifs furent établis le sort n'était plus compatible; tout d'abord en raison de la population devenue vaste et hétérogène, ensuite parce que le sort ne créait pas de sentiment d'obligation collective, et enfin parce que les fonctions s'étaient complexifiées, et réclamaient des compétences spécifiques.

De plus, le principe qui veut que toute autorité légitime provienne d'un consentement et de la volonté du peuple a été un second argument, pour prouver implicitement que le sort était obsolète.

Le principe romain du « Q.O.T » : « ce qui touche tout le monde doit être considéré et approuvé par tout le monde » fut ré-approprié.

L'élection, en ce sens paraît à présent plus compatible avec la notion de représentation car elle créée un sentiment d'obligation de participation collective.

C'est cette conception qui a entrainé l'éclipse du tirage au sort et le triomphe de l'élection, la. »

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