Fiche De Lecture - Aurélia (Gérard De Nerval)

« éternelle de ses proches.Il rêve de nouveau qu'il se trouve dans la salle d'un aïeul où se situent trois femmes aux traits de plusieurs personnes qui se mélangent à la lumière.

Il se trouve vêtud'un habit brun ancien avant qu'une femme le mène dans un parc, près d'une source où elle se transfigure dans la nature.

Le narrateur découvre sur le sol un buste defemme renversé, le jardin se transforme alors en cimetière.La signification de ce rêve lui apparaît alors : Aurélia est morte.

Il éprouve un vague chagrin mêlé d'espoir.

Il se souvient de leur union trop rapide et de la bague tropgrande qu'il lui avait offerte.

Il veut fixer ses pensées à l'aide de bouts de briques et de charbon sur les murs : il réalise des fresques où Aurélia, qualifiée de« divinité », domine, les Dieux lui font même un cortège.

Il se rabat sur le papier où il inscrit des récits de rêves où il invente l'histoire du monde.

Il y assiste en rêvesur une planète obscure.Des monstres détruisent la nature pré-établie avant de se transformer en hommes, femmes ou bêtes sauvages.

Une déesse les guide créant ainsi l'évolution humaine.

Ily a cinq catégories d'êtres, dont les Afrites qui créent le chaos.

Les peuples et les immortels sont décimés par la maladie.

La constellation d'Orion fait un demi-tour surelle-même et l'eau envahit alors l'Asie et l'Afrique, seule l'arche de Noé survit.

Alors que les fils de Noé travaillent à construire le soleil, les Nécromants gardent lesrichesses sous terre et effraie les vivants.Le narrateur semble guéri et quitte ses "étranges rêveries".

Pourtant, il rechute.

Il croise un oiseau parlant, mauvais présage, et se rend chez un ami chez lequel il faitune chute qu'il pense mortelle alors qu'il ne s'agit que d'un évanouissement.

Il ne se sent pas digne de la mort, il veut interroger son sommeil.

Il y voit son double enprince d'Orient et assiste au mariage mystique entre son double maléfique et Aurélia, qui ne lui appartient plus.

Il s'oppose alors à Dieu et à la fatalité.Il se rend alors dans un casino et assiste à la création divine d'un monstre-lama puis se rend dans une grande salle où le mariage se prépare.

Le narrateur fait unscandale avant d'être réveillé par un cri de femme qu'il pense être Aurélia.

Autour de lui personne n'a entendu ce mystérieux cri.

Il est persuadé d'être maudit pouravoir offensé la loi divine.Le narrateur cherche son salut dans la religion qu'il glorifie alors qu'il ne croyait pas en Dieu auparavant.

Dans des textes sacrés et des livres de cabale il trouve dessimilitudes et la confirmation de ses visions.

Il rend visite à un ami souffrant qui a fait un "sublime rêve".

Le narrateur comprend alors qu'il a chassé Dieu de lui-même et que son double n'était pas un ennemi mais une partie divine de lui-même.Le narrateur est convaincu de pouvoir recouvrer le pardon de Dieu.

Il croise un cortège funèbre, et se rend au cimetière mais ne sait plus où se situe la tombed'Aurélia, il revient chez lui dans le but de trouver l'indication de la tombe dans un coffret contenant la dernière lettre d'Aurélia, cela lui rappelle des souvenirs.

Il n'yretourne pas, ne s'en sentant pas digne.

Il apprend le suicide d'un ami ce qui déclenche un rêve : il voit avec cet ami le reflet d'Aurélia dans un miroir, il lui demandepardon mais elle disparait.

Il erre ensuite, des voix lui scandent « Elle est perdue » Il crie de douleur et se réveille, il brule alors les papiers.Un nouveau rêve avec une ancienne maîtresse, dont son pardon aurait pu l'absoudre du mal, lui révèle sa faute : ne pas avoir déchiffré l'énigme fatale.

Dix ans plustard, l'idée de la mort réapparait, il pense ainsi que ces dix ans étaient une période de repentir.Il ne parvient pas à se résoudre au christianisme et son action reste vaine.

Il envisage de se suicider.

Une femme chante, il croit voir l'esprit d'Aurélia en elle.

Unpardon d'un proche le remet d'aplomb mais un ami de son âge meurt.

Il va à l'église et prie la Vierge, assiste à un office mais il songe de nouveau au suicide, allantsouvent à la Seine.

Il croit alors à l'Apocalypse : les étoiles s'éteignent, il voit plusieurs lunes tournoyer.

Il est de nouveau envoyé en maison de santé.Un mois plus tard, il est rétabli, il écrit sa meilleure nouvelle, Sylvie, mais il est pris d'insomnie qui le conduit à croire voir l'inondation universelle.

Il dort chez sonami Georges, la déesse Isis lui apparaît et lui déclare qu'elle a été toutes les femmes qu'il a aimées et qu'ils allaient se retrouver.

Il se sent l'âme de Napoléon, ses amisle conduisent une nouvelle fois à l'hospice où il se prend cette fois, pour un Dieu et fait un discours sur l'ignorance des hommes.

Il est amené avec une camisole deforce dans une nouvelle maison de santéLà, il croit être réuni avec des personnes ayant une origine céleste, il pense être un héros sous le regard de Dieu participant à une initiation sacrée.

Il retrouve dumobilier ancien, des livres et brouillons jaunis dont il fait la digression.Son médecin lui présente un ancien soldat d'Afrique qui refuse de se nourrir, vraisemblablement aveugle et muet.

Le narrateur le nomme Saturnin et se prend d'amitiépour lui, le voyant comme un « interprète sublime, l'oreille de Dieu ».

Un jour, le malade prononce un mot, que le narrateur traduit par son absolution.

Il inscritensuite sous le titre de Mémorables plusieurs rêves qui lui sont venus mêlant diverses religions.

Il cherche alors à dompter ses rêves.

Il veille sur Saturnin qui reparleet qui est persuadé être mort.

Le narrateur se sent heureux des convictions apprises mais assimile son parcours à une descente aux enfers. • Personnages : • Le narrateur anonyme.

Son nom nous est inconnu mais il semble être une figure de l'écrivain.

Il est atteint d'une folie qui ne le quitte pas causée parla perte d'Aurélia, jeune femme qui l'a éconduit suite à une faute qualifiée d'inexcusable.

L'accès à ses pensées nous permet de comprendre le raisonnement dunarrateur qui se tourne vers la religion, en perpétuelle recherche du pardon divin et amoureux.• Aurélia.

Peu d'informations à propos de cette jeune femme, elle s'est apparemment unie au narrateur, qui l'a revue au premier et second chapitres avant que celle-cine décède.

Le personnage n'est que simplement cité.• Saturnin (nommé ainsi par le narrateur).

Il se retrouve en maison de santé avec le narrateur.

Ancien soldat d'Afrique, qui refuse de se nourrir depuis six semaines, ilest aveugle, muet et probablement sourd.

Une forte amitié les lie jusqu'à ce que Saturnin retrouve l'usage de la parole, il dit alors se croire mort.

Saturnin appelle lenarrateur son « frère ».• Les amis du narrateur.

Leur présence est ponctuelle et ils sont rarement nommés, plutôt désignés par le terme « un ami ».

Certains l'aident à se rendre en maison desanté, d'autres comme Georges l'hébergent, il a souvent des visions avec ses amis : lorsqu'il apprend la mort de l'un d'eux, il rêve d'Aurélia avec cet ami décédé.

Il seheurte la poitrine à un meuble chez un ami et croit aussi mourir.• Les divinités.

Elles sont omniprésentes, et issues de différentes mythologies : les plus souvent citées sont Dieu et Isis.

Le narrateur recherche le pardon de Dieu alorsqu'Isis représente toutes les femmes qu'il a aimé. IV.

Commentaires • Titre : Le narrateur étant un personnage anonyme, on peut parler de roman éponyme dans le sens où le personnage central est Aurélia.

Les romans éponyme étaientà la mode à cette époque, bien que dans un premier temps Nerval souhaitât intituler son œuvre Le Rêve et La Vie, démontrant le lien étroit entre la réalité et le rêve.Pour lui qui pense que le rêve est la communication du monde avec les esprits.

Ce titre semble même montrer la prédominance du rêve sur la vie car il serait sourcede connaissances mystiques inégalables.

En outre, comme dans Les Filles du Feu, chaque nouvelle porte le nom de la jeune femme concernée. • Thèmes récurrents : • L'omniprésence de la mort et du suicide.

La mort est symbolisée par le personnage d'Aurélia mais également par l'obsession du narrateur d'unemort proche, il fait ainsi une chute qu'il croit mortelle et voit même des fantômes.

Il hésite également plusieurs fois à se suicider.• La dualité en chaque Être.

Il est certain que pour le narrateur chacun est double en lui-même, ayant une part de divin.

Cette présence pourrait être celle de Dieuvoire même de plusieurs esprits.

Cette idée est confortée dans l'œuvre par la référence à plusieurs religions.• L'importance de la lumière et de la nature.

Comme l'exprime le narrateur : « On ne voit jamais le soleil dans les rêves ».

Le soleil a pourtant une place de choix dansce récit où le narrateur croyant mourir se précipite pour voir un dernier coucher de soleil.

En outre, le nature qu'il décrit longuement est omniprésente.• Un narrateur tout puissant.

Le narrateur s'associe successivement à un Dieu, à Napoléon mais croit posséder des pouvoirs magiques et même tout savoir surl'ignorance humaine.

Il se sent un héros privilégié qui a même des pressentiments qui s'avèrent justes.• Le mélange des temps et des religions.

Le narrateur voit ainsi des bâtiments de diverses époques ensemble ou des ancêtres décédés en différents temps.

Il n'hésite pasà mélanger les religions mêlant le christianisme, aux Walkyries, aux divinités celtiques, romaines ou égyptiennes comme Isis.• La folie et le rêve.

D'une façon générale, la folie est récurrente : le narrateur voit des animaux parler, assiste à la création d'un monstre, observe la création dumonde...

En outre, le rêve est la clé mystique de l'existence de l'Homme, de son avenir, de son but pour le narrateur, véritable seconde vie qui permet la. »