EXPLOITS DE DIGÉNIS AKRITAS (Les). (résumé)

Poème épique byzantin ; la forme sous laquelle nous le connaissons découle de celle des six rédactions grecques qui nous sont parvenues dans la première moitié du xe siècle, entre 928 et 944. La première rédaction, extraite d'un manuscrit de Trébizonde, fut publiée à Paris en 1875. L’auteur en est inconnu ; c’est probablement un moine qui voulut donner une adaptation savante et patricienne de ces chants héroïques. Ces poèmes très nombreux étaient faits pour célébrer les valeureux soldats des confins du territoire qui défendaient les frontières de l’empire byzantin. Le fond de 1’ « épos » (c’est-à-dire du récit) est la lutte séculaire entre les Byzantins et les Arabes ; le héros est le fils d’une Grecque et d’un émir arabe. « Digénis », selon une étymologie populaire, signifie de double race, tandis qu’ « Akritas » est le nom des gardiens du territoire (« acra »). La première partie du poème est consacrée au récit du rapt de la future mère de Digénis. La jeune fille est enlevée par un émir dont nous sont contés les exploits. Tout ce début dérive certainement de sources arabes. A partir d’ici, le poète s’inspire plutôt de l’hagiographie byzantine : il commence « ab ovo » l’histoire de son héros. Digénis, dès ses premières années, a donné la preuve d’une force extraordinaire. A douze ans, il se fait remarquer au cours d’une partie de chasse. Il étouffe deux ours, rejoint un cerf à la course, enfin étripe un lion d’un seul coup d’épée. Il lutte ensuite contre des brigands qui infestent les frontières, il les mate et les désarme. Épris d’une belle adolescente, la fille d’un chef militaire, il l’enlève, et après avoir lutté victorieusement contre le père