EXÉGÈSE DES LIEUX COMMUNS (L’). (résumé) de Léon Bloy

Cette œuvre de Léon Bloy (1846-1917), publiée en deux séries, en 1902 et en 1913, est sans doute l’une des moins comprises de l’auteur. Aucun de ses livres n'a connu une aussi large audience, mais on peut se demander si ce n’est pas à la suite d’un sérieux malentendu. Les deux volumes se présentent sous la forme de trois cents morceaux assez brefs, chacun d’entre eux étant consacré au commentaire bouffon d’un « lieu commun ». C’est, au premier abord, un sottisier, ou quelque chose d’apparenté au fameux dictionnaire des idées reçues qu'esquissa Flaubert. A parcourir simplement les tables des matières, on peut avoir l’impression d'écouter les propos quotidiens de quelque bourgeois du xixe siècle, c’est-à-dire, écrit Bloy, d’un homme « qui ne fait aucun usage de la faculté de penser » et qui, n’ayant jamais éprouvé le besoin de comprendre quoi que ce soit, se contente d’un répertoire limité à quelques formules toutes faites. Leur énumération fait ressortir la prédominance des préoccupations d’argent : « Les affaires sont les affaires ; tout le monde ne peut pas être riche ; on ne peut pas vivre sans argent ; il faut que tout le monde vive ; qui paie ses dettes s’enrichit ; les bons comptes font les bons amis ; je ne crache pas sur l’argent ;