Eugénie Grandet. Roman d'Ho-noré de Balzac
Publié le 24/10/2018
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Eugénie Grandet. Roman d'Ho-noré de Balzac (1799-1850). Le premier chapitre parut dans l'Europe littéraire le 19 septembre 1833 sous le titre Eugénie Grandet, histoire de province. L'édition originale en six chapitres constitue le premier volume du tome V des Etudes de mœurs au xixe siècle (Paris, chez Mme Charles Béchet, 1834). Après une édition séparée sans chapitres (Paris, chez Charpentier, 1839), le roman figure dans le tome V de la Comédie humaine, premier volume des « Scènes de la vie de province » (Paris, chez Furne, Dubo-chet et Hetzel, 1843). Fort librement adaptée du roman, une comédie-vaudeville, la Fille de l’Avare, de J.-F. A. Bayard et P. Duport, fut représentée au théâtre du Gymnase le 7 janvier 1835.
Dérogeant au principe de récurrence des personnages, la clôture du roman, conforme aux conventions du genre, explique en partie son succès considérable. Caricaturé par le discours scolaire, il passe encore trop souvent pour le roman de l'avarice, le père Grandet apparaissant comme la version balzacienne d'Harpagon. En fait, Balzac met d'abord en scène une jeune fille aliénée, sans possibilité d'agir, condamnée à vivre sur le mode du fantasme; quant à son père, tyran domestique, qui traite les êtres comme des choses, il se montre redoutable spéculateur, donc personnage économiquement moderne.
« Physionomies bourgeoises ». A Saumur, l'ancien tonnelier Félix Grandet (le père Grandet), né en 1750, s'est constitué à coup de spéculations foncières une énorme fortune. Fort avare, il régente son aimante femme, sa fille unique, la modeste Eugénie, et la grande Nanon, servante aveuglément dévouée. Les familles Cru-chot et Des Grassins convoitent la dot d'Eugénie et concoctent des stratégies matrimoniales rivales. Nous sommes en novembre 1819, et les familles prétendantes sont réunies dans la maison Grandet pour l'anniversaire d'Eugénie. Arrive inopinément Chartes, un cousin de Paris.
« Le cousin de Paris ». Mis en faillite, Guillaume Grandet, le père de Chartes, s’est suicidé, et explique dans une lettre adressée à son frère qu’il lui a envoyé son fils. Eugénie, séduite par la beauté et les manières raffinées du dandy, est aux petits soins pour son cousin, lequel s'étonne devant l’aspect misérable du logis. Sa présence illumine la vie de la fille recluse
« Amours de province ». Alors qu’Eugénie tombe décidément amoureuse de Charles, le père Grandet décourage ses espoirs. Une union avec le rejeton d’un failli, donc d’un homme déshonoré, est en effet exclue.
«
unique, la modeste Eugénie, et la grande Nanon, servante aveug léme nt dévouée.
Les fam illes Cru
chat et Des Grass ins convoitent la dot d'Eugén i e
et concoctent des stratégies matrimon iales riva les.
Nous sommes en novembre 1819 , et les familles prétendantes sont réunies dans la maison Grandet pour l'anniversaire d'Eugén ie.
Arrive ino pinément Charles, un cousin de Paris .
« Le cous in de Paris».
M is en faillite, Guillau me Grandet.
le père de Charles , s'est suic idé, et
explique dans une lettre adressée à son frère qu'i l lui a envoyé son fils.
Eugén ie, séduite par la beauté et les manières raffinées du dandy, est aux petits soins pour son cous in, leque l s'étonne deliant l'aspect miséra ble du logis.
Sa présence illumine la vie de la fille recluse.
« Amours de province ».
A lo rs qu'Eugénie tombe décidément amoureu se de Charles, le père Grandet décourage ses espoirs.
Une union avec le rejeton d'un failli, donc d'un homme dés honoré, est en effet exclue.
« Promesses d'avare, serments d'am our».
Alors que Gran det manœuvre habi lement et
rachète les créances de son frère, Eugénie lit deux lettres que Charle s vient d'écrire, apprend ainsi qu'il a u ne maîtresse, Annette, et qu'il est dans la misère.
Elle remet en cachette à Charles son « douzain » de pièces d'o r, que son père lui
a données une à une.
Charles, après lui avoir
offert un coffre t ayant appartenu à sa mère, pourra ainsi partir aux Indes pour faire fortu ne et
l'épouser à son retour.
« Chagrins de famille ».
Le jou r de l'an suivant, le père Grandet s'aperço it de la disparition du douzain et, laissant éclater sa fure ur, séquestre Eugénie dan s sa chambre.
Mais, apprenant que sa fille pourrait exiger le partage de la succession à la mort de sa mère, il se réconci lie avec elle.
Mme Gra nd et meu rt après un long martyre, épu isée par les scènes cont i nuelles ( 1822), mais G randet obtient d'Eu génie une renonc iatio n à l'héritage maternel.
Il s'éteint à son tour ( 1827) en contemplant fiévreusement ses écus.
« Ains i va le monde ».
La ri che Eugénie reçoit une lettre de Charles, qui, fortune faite, a réussi de son côté u n mariage d'argent Elle se résigne alors à épouser le vieux prés i dent Cruchot de Bonfons, à cond ition cependant que le mariage reste blanc, et paie les dette s de son oncle.
« Conclusion ».
Bientôt veuve à trente-trois ans.
Eugénie vit petitement chez elle, continua n t les habitudes imposées par son père, tout en consacra nt sa fortune à des œuvres de charité.
On l'appelle Mlle Grandet
La structure d 'Eugé nie Grandet s'orga
nise selon l' un des schémas les plus
courants de la composition balza
cienne, déjà utilisé dans le Curé de
Tours (1832) : une lente exposition,
une importante partie centrale, une
phase dramatique plus rapide.
La
description de Saumur donne à voir
mais aussi à comprendre.
L'exposition
procède égale
ment par retour en
arrière, et permet de confronter passé
et présent, tout en expliquant l'ascen sion du père Grandet, liée à la Révolu
tion.
La partie centrale est la montée d'un drame dont l'inten sité repose sur
d es détails parfois infimes.
Tout
conduit
à l 'i mplacable conflit entre le
père et la fille, paroxysme qui
ne dure
que quelques semaines.
Après l'acmé,
Eugénie sera tout entière
à son amour
attachée.
Le dénouement ne nécessite
pas
un long développement.
n corres
pond à la logique d'un caractère et aux
effets d'une passion.
Grâce à cette intrigue ramassée,
Bal
zac présente la vie de province et étu die le carac tère d'un personnage
d'exception, qui consacre toute son
énergie à la passion de l'or, et exerce
sur son entourage
un pouvoir tyranni
que et magnétique, en maître omnis
cient entouré de mystère , à l'habileté
diabolique qui le constitue en Vautrin
de province.
Ne possède-t-il pas un
refuge, son «laboratoire » bourré d'or,
asile inviolable
et centre mythique de
ses calculs et de sa puissance ?
Le
romancier traite une autre passion,
celle d'Eugénie,
qui va naître à
l'amour.
On peut accorder au mot
« passion » son sens religieux, car Eugé
nie, convertie aux vertus de l'amour,
voue
un véritable culte à Charles, et
reste seule, abandonnée.
Veuve, elle
« marche au ciel accompagnée d'un
cortège de bienfaits».
Proposant une
vision pessimiste d 'un monde étouf
fant, déshumanisé par l'implacable loi
des intérêts,
d'un monde aliéné et sans.
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